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La vache Tralala
Inconnue des herd-books (livres généalogiques des animaux reproducteurs), la vache Tralala ne figure donc pas entre la Tarine (nommée aussi Tarentaise) et La Villars-de-Lans.
Originaire de différentes régions, elle transhume début juillet et vient se reposer chez Cathulu qui admire grandement le travail de patience et de précision qu'a demandé son élevage.
Toujours pimpante et souriante, elle existe en version chic,noter la perle rose à son cou (merci ,Marie-Claire !).
La version Belle des champs se conjugue à un sac noué du plus bel effet (Merci, Cathsotte !)
05/07/2008 | Lien permanent | Commentaires (9)
De l'influence des livres...
Août 1939. Les cinq neveux et nièce de Richard et Helena se retrouvent en Cornouailles dans une sorte d'Eden symbolisée par La pelouse de camomille dui donne son titre au roman de Mary Wesley.
Quand la guerre éclate, bien sûr elle bouleverse tout et comme le dit Helena bien des années plus tard:
"-Voilà une chose que je dois à la guerre.
- Quoi?
-Les livres, plein de livres. On ne trouvait pas de serviettes hygiéniques, mais des livres, ça oui. Des gens comme moi se sont mis à lire: nos esprits se sont assouplis, en même temps que nos moeurs se relâchaient."
Et en effet des personnalités riches et complexes vont se révéler, des ménages à trois vont se former dans une indifférence quasi générale..Chacun des personnages fait preuve d'une franchise à la fois désarçonnante et jubilatoire ; ainsi Helena parlant de son mari doté d'une jambe artificielle: "Son handicap, c'était d'être un vrai casse-pieds."
A propos d'une de ses nièces qui ne se cache pas d'avoir fait un mariage d'intérêt , elle remarque:"Elle est imprévisible. Je lui connais des moments d'altruisme."
Mary Wesley manie avec brio cet humour britannique teinté d'unecruauté réjouissante pour le lecteur. Elle a le chic pour nousprésenter avec aplomb des comportement qu' ordinairement la morale réprouve comme étant tout à fait normaux et nous acceptons sa vision des faits sans broncher, le sourire aux lèvres, tant son talent est grand... Un régal !!!
Les Editions Héloïse d'Ormesson ont l'excellente idée de rééditer aujourd'hui ce roman de Mary Wesley, l'occasion de (re) découvrir l'oeuvre de cette grande écrivaine anglaise.
Ps: désolée pour les caractères gras que je ne parviens pas à faire disparaître !
05/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (13)
Mange ta soupe !
Un nouveau livre écrit à quatre mains par Maryse Vaillant et safille Judith Leroy qui se penchent sur nos comportements alimentairesen famille.
Cuisine et dépendances affectives part dedifférents cas concrets: l'enfant qui refuse de manger , les repasfamiliaux interminables ou qui tournent à l'agression verbalegénéralisée, le mari qui ne retouve pas la saveur des plats que samôman chérie lui préparait mais aussi des situations plus gravescomme la boulimie ou l'anorexie.
Si les auteures dédramatisentet donnent des conseils pleins de bon sens pour éviter que le repas nedevienne un pensum tant dans sa préparation que dans sonaccomplissement, j'ai trouvé tout cela parfois un peu léger voiresuperficiel.
15/08/2007 | Lien permanent | Commentaires (16)
Etre ici est une splendeur
"En s'écroulant, elle dit "Schade". C'est son dernier mot.ça veut dire dommage.
J'ai écrit cette biographie à cause de ce dernier mot. Parce que c'était dommage. Parce que cette femme que je n'ai pas connue me manque. Parce que j'aurais voulu qu'elle vive. Je veux montrer ses tableaux. Dire sa vie. je veux lui rendre plus que justice: je voudrais lui rendre l'être-là, la splendeur."
Pas d'étiquette normative rangeant Paula Becker dans un quelconque mouvement pictural, pas d'analyse picturale classique, pas de dramatisation façon Hollywood, mais le récit parfois troué de "brèches" dans lequel se lit ce que Marie Darrieusecq "en perçoit, un siècle après, une trace." Une subjectivité pleinement assumée donc pour brosser le portrait de cette femme qui s'affirme en tant que telle dans un monde encore corseté et dominé par le regard masculin porté sur le corps des femmes.
Paula Becker (1876-1907), qu'on devine joyeuse, pleine de vie , est attirée par Paris où elle fera de fréquents séjours et peint avec ardeur (80 tableaux en un an !) des portraits qui n'ont rien à voir avec les normes de l'époque.Elle est la première femme à avoir réalisé son autoportrait nue et semble aimer son corps et pas tellement le mariage. Elle mourra quelques jours après avoir donné naissance à son premier enfant.
C'est dans le dernier tiers de cette biographie intense, aussi intense que le fut la vie brève de Paula Becker, que nous apprenons comment Marie Darrieusecq a rencontré l’œuvre cette artiste peintre, quasi inconnue en France . Une artiste dont les thèmes (et la façon de vivre) ne pouvaient que faire écho à ceux qui irriguent l’œuvre de l'auteure de Le bébé : l'identité féminine, le corps des mères et des bébés, la place laissée aux artistes femmes encore aujourd'hui (un tableau de Paula Becker était relégué dans le sous-sol d'un musée...).
On ressent beaucoup d'empathie, voire d'amour dans ce texte et on se réjouit d'avance de l'exposition -première monographie à laquelle a participé Marie Darrieusecq- consacrée à cette artiste clic.
être ici est une splendeur, Marie Darrieusecq, P.O.L 2016, 148 pages constellées de marque-pages. Un coup de cœur !
20/03/2016 | Lien permanent | Commentaires (5)
Dans les prairies étoilées...en poche
"En même temps, quand on vient de vous offrir un mortissoir à brinches, être content, ça va de soi."
Délaissant la veine du "Ensemble, c'est tout", Marie-Sabine Roger nous livre ici un joli roman traitant de l'amitié, du temps qui passe, mais aussi des relations entre un créateur (auteur-dessinateur de BD) et sa créature, lors du décès de l'ami qui l'avait inspiré.
L'écriture est fluide mais la trame narrative manque de force à mon goût.
Cuné est plus enthousiaste: clic.
18/05/2019 | Lien permanent
Babyfaces
"Tu n'es pas grosse. Tu es puissante."
Pas facile la vie de Nejma. Même si elle n'est pas violente, tout le monde la craint dans son école primaire, car moche, mal habillée et renfrognée, ça fait beaucoup pour une seule fille . En plus, la voici accusée d'avoir salement amoché Jonathan Suyckerbuck, grand amateur de catch !
Il lui faudra accepter l'aide de son ami, le freluquet Raja et d'Isidore , le vigile du supermarché, pour se sortir de cette sale affaire et même se sortir du marasme qu'est sa vie.
Marie Desplechin prête toujours une attention particulière aux habitants de ce qu'on appelle "les quartiers", ces ensembles clos, excentrés, qui enferment les populations et les isolent. D'où l'importance d ela passerelle qu'emprunte Nejma et qui exerce parfois sur elle une fascination un peu morbide.
L'auteur s'est ici penchée sur le phénomène du catch , nouvel engouement des enfants, en particulier dans les quartiers populaires. Pas question pour autant de cautionner un phénomène qui peut s'avérer dangereux -voir l'accident de Jonathan et la fermeture (un peu trop) providentielle de l'école de catch. C'est dans un autre sport que Nejma trouvera sans doute sa rédemption.
Malgré la gravité de la situation décrite, Marie Desplechin parvient toujours à montrer à ses personnages une lueur d'espoir, reposant sur la solidarité et la fraternité. Seule, Nejma ne peut rien. C'est en s'ouvrant sur les autres et en acceptant leur aide qu'elle parviendra à s'en sortir. Un livre généreux et chaleureux. On n'en attendait aps moins de l'auteur de La prédiction de Nadia ,qui se déroulait aussi dans ces quartiers d'Amiens.
Babyfaces, Marie Desplechin, Ecole des Loisirs, collection neuf, 2010, 139 pages
31/08/2010 | Lien permanent | Commentaires (8)
Plage
"Mais samedi existerait-il ?"
Une femme encore jeune attend sur une plage bretonne l'homme marié et en âge d'être son père qui a promis de la rejoindre dans une semaine.
"Encombrée par [ses] souvenirs", Anne observe les gens autour d'elle et leur comportement, leurs paroles font écho et la renvoient à sa situation de petite fille tiraillée entre un père, aimant mais volage, et une mère aigrie et mal aimante.Le temps de l'attente sera finalement celui de la réflexion et quoi qu'il arrive, Anne aura enfin grandi, se sera frottée aux autres et aura pris la mesure de ses possibilités.
Il ne se passe presque rien en apparence mais jamais le lecteur ne s'ennuie en suivant le parcours de cette femme en dormance qui va peu à peu explorer son univers mental et s'ouvrir aux autres, délaissant les romans , aux titres évocateurs, qu'elle avait emportés...
Le style, tout en précision de Marie Sizun accompagne cet éveil sans tambour ni trompettes mais avec beaucoup de délicatesse. Une très jolie découverte !
Plage, Marie Sizun, Arléa 2010, 262 pages sensibles et balayées par les embruns.
L'avis de Sylire qui vous mènera vers d'autres (le froid me rend paresseuse...)
Ps: comme Sylire, la couv' ne me plaît pas du tout car elle fait verser le roman vers la guimauve, ce qui n'est absolument pas le propos du texte de Marie Sizun.
19/10/2010 | Lien permanent | Commentaires (17)
La Resquilleuse / souffler n'est pas jouer
"-Quelle drôle de vieille bonne femme !"
Veuve depuis trois ans, Matilda , sans attaches, même animales, a décidé de mettre fin à ses jours après un dernier pique-nique épicurien. Las ! Un matricide maladroit va lui mettre des bâtons dans les roues, empêchant ainsi son funeste projet.
C'est à une expérience bizarre que je me suis livrée en (re) lisant ce roman de Mary Wesley. Je l'avais dévoré il y a une dizaine d'années, m'attachant surtout au côté impertinent et cocasse de cette "vieille dame" (elle a abordé les rives de la cinquantaine , arbore fièrement des cheveux blancs, dénigrant avec une belle ardeur ses fesses fripées mais s'autorisant néanmoins un bain de soleil entièrement nue sur la plage ) , parangon de la vieille anglaise excentrique et charmante.
Me rapprochant désormais de cet âge considéré comme canonique apparemment dans les années 80 (ce roman a été paru pour la première fois en grande Bretagne en 1983), j'ai davantage été touchée par cette femme qui avoue brutalement des faits de l'ordre de l'intime et qui découvre au fil de quelques semaines que son mari n'était sans doute pas celui qu'elle croyait. S'est-elle voilé la face comme le suggère l'un des personnages ? En tout cas sa franchise concernant ses relations avec ses grands enfants est décapante et en choquera plus d'un.
Mary Wesley, comme à son habitude s'amuse à destabiliser son lecteur, le faisant passer du rire à l'émotion en un clin d'oeil et , bien évidemment, on en redemande !
La Resquilleuse,( Jumping the Queue) traduit de l'anglais par Michèle Albaret, paru chez Flammarion en 1994 sous le titre Souffler n'est pas jouer, Heloïse d'Ormesson 2011, 286 pages acidulées.
14/06/2011 | Lien permanent | Commentaires (8)
Il ne fait jamais noir en ville
"On a tous quelques angles morts.
Etre fort, c'est savoir accepter ses faiblesses."
Dix nouvelles aux tonalités et aux styles très différents constituent le recueil Il ne fait jamais noir en ville.
Marie-Sabine Roger se glisse avec aisance dans la peau des ses héroïnes qu'elle soit employée modèle que l'adoption d'un chat va menerla rébellion, celle d'une femme sur qui on peut toujours compter qui glisse entre deux phrases sa propre détresse avant d'aller panser clele d'un vieil oncle abandonné: "Il a vécu sa vie. J'occupe le terrain.
Je meuble de mirages une immensité vide. je fais une oasis de trois pauvres pépins.
Si un arbre pousse, je l'arrache."
Plus prévisibles"la parenthèse" ,"Tout va bien" " Ce bon Monsieur Mesnard" et "Les mariés" qui sacrifient à la forme de la nouvelle à chute. mais Marie-Sophie Roger n'est jamais aussi à son aise que quand elle se penche sur ceux que Pierre Sansot appelait joliment "les gens de peu". Ainsi le conte de Noël ,"Ce soir c'est fête" une oasis d'humanité dans une banlieue dévorée par l'urbanisme ou bien encore la nouvelel qui donne son titre au recueil avec ces vielles dames de la campagne comme "Deux vieilles éléphantes foulant leur chagrin en silence, sous leurs larges plantes de pied."
Une écriture sensible et poétique mais des textes sonnent parfois faux à trop vouloir surprendre leurs lecteurs.
Marie-Sabine Roger, Il ne fait jamais noir en ville, Editions Thierry Magnier, 2010 , 106 pages.
L'avis plus enthousiaste de Clarabel.
17/06/2010 | Lien permanent | Commentaires (5)
La sexygénaire n'a pas dit son dernier mot
Elle a beau le répéter à longueur de temps, l'amour pour elle c'est fini, on se doute bien qu'elle craquera un jour ou l'autre. Elle ? Marie, une fringante et toute fraîche sexagénaire doté d'un chat, d'un fils et d'une belle-fille qui vont bientôt la rendre grand-mère, sans oublier une jeune invitée française à demeure.
Marie se rebiffe contre les idées toutes faites concernant la vieillesse. Pas question pour elle d'apprendre une langue étrangère ou de partir crapahuter à l'autre bout du monde ! Elle aborde la soixantaine avec enthousiasme mais aussi un peu de mélancolie.
Malgré son prénom, Marie est bien anglaise (merci d'avoir vérifié dans la VO Juliette !:) mais je n'ai pas trouvé dans ce livre l'impertinence que j'espèrais.
C'est sympathique en diable, sans prétention mais traduit à la truelle. Ainsi je ne connaissais pas les fleurs de cercueil mais plutôt celles de cimetière, les conducteurs ne me flashent pas mais m'adressent plutôt des appels de phares, sans oublier un fâcheux"Je relaxe sans dire un mot".
Remarquons au passage que le titre original est bien moins imagé que le français, n'est pas sexy qui veut !
Un roman qui ne révolutionnera pas la littérature, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande, à lire impérativement au soleil et quand on a dépassé la quarantaine.
01/07/2010 | Lien permanent | Commentaires (7)