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Rechercher : meurtres entre soeurs

Mémoire défaillante

La couverture est plutôt hideuse, le titre, l'été assassin, tout à fait quelconque, l'auteure m'était inconnue mais Liz Rigbey a su m'embarquer dans son histoire et je ne le regrette pas.
Certes il y a des meurtres , mais feutrés ,et pour certains d'entr'eux qui remontent à la jeunesse  de l'héroïne mais plus que l'élucidation des crimes, c'est la démarche de l'héroïne qui est intéressante surtout dans son rapport au mensonge et à la mémoire.9782266150323
Parce que son père vient de mourir, Lucy, qui n' pas mis les pieds en Californie depuis trois ans, retourne dans le pays de son enfance et retrouve sa famille. Ce décès s'avérant être un assassinat, Lucy va essayer de trouver les réponses aux questions confuses qu'elle formule concernant cette famille qu'elle croyait connaître.
Lucy (se) ment , surtout pour protéger les autres, comme le remarque un des inspecteurs , et sa mémoire lui présente des souvenirs qui sont faux. Elle va peu à peu découvrir la vérité sur elle même et sur les siens, ce qui n'ira pas sans dangers ni déchirements...
Le thème de la mémoire a souvent été exploité dans les romans à suspense (l'amnésie étant bien commode pour lancer une intrigue). Rien de tel ici. Il s'agit davantage d'une automanipulation de la mémoire pour supporter l'insupportable et l'on suit avec fascination Lucy dans sa quête de la vérité.

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Bonne nouvelle

"La grosseur du caratère a été spécialement  étudiée pour faciliter une lecture à voix haute." ,certes mais  elle donne aussi un vrai  confort de lecture pour tous ces  ados  qui rechignent à ouvrir un livre car " C'est écrit trop petit". En plus les volumes de la collection "D'une  seule  voix" chez Actes Sud Junior  sont très minces (entre 60 et 70 pages) et abordent  des thèmes originaux suceptibles  d'intéresser  les ados. De quoi convertir les plus réfractaires à la lecture ?

* Rien que ta peau. Cathy Ytak.76 pages.

Difficile pour toutes les mères de voir leur fille grandir et devenir une femme. Mais  cela l'est encore plus pour la mère de Louvine car cette dernière est lente,obsédée par les couleurs et qu'elle a du mal  à  se décider. Certains la jugent même idiote ...51VIYif-xOL._SL500_AA240_.jpg
Cathy Ytak dans une écriture au plus près des sensations donne voix à Louvine et nous emmène dans son monde si particulier et si riche.510gROpMgzL._SL500_AA240_.jpg

 

*La piscine était vide.Gilles Abier. 65 pages.

Accident ou pas ? Le jugement  vient  d'être rendu : Célia n'a pas poussé  Alex dans la piscine vide.  Libre, l'adolescente revient qur  l'enchaînement des faits qui ont fait qu'elle, petite jeune fille délurée , a été accusée de meurtre par la mère d'Alex.
Gilles Abier ne cherche pas à nous rendre les personnages sympathiques mais, avec une grande sensibilité,  il leur confère une humanité qui nous les rend proches .

Merci à Bellesahi pour  cette  découverte.

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Le bal des frelons...en poche !

"Il y a toujours un truc, un ours ou autre chose, à cause de quoi ça foire ."

Quelle mouche a piqué ces paisibles villageois d'Ariège ? Les voilà pris d'une frénésie de sexe ou d'argent, s'agitant et vrombissant comme des frelons en furie. Chantage, menaces voire meurtres vont s'enchaîner dans une folle sarabande qui ne ménage pas le lecteur ! C'est à peine si entre deux courts chapitres ou alternent les points de vue des personnages ,on trouve encore le temps de faire une petite place à l'animal, frelon, ours ou hérisson qui chacun à leur façon traversent cette farce où les humains de tout poil en prennent pour leur grade. Le rythme est soutenu et ne faiblit jamais, les épisodes s'enchaînent avec une perfection remarquable, conférant ainsi une ossature solide à un propos nettement plus libre !9782743629373.jpg
On est bien loin de l'écriture tenue et maîtrisée des derniers jours d'un homme. Pascal Dessaint se lâche et , sans oublier la noirceur, fait ici la part belle à la truculence et à la farce. Un récit qui file à toute allure, réservant de nombreux coups de théâtre au lecteur et peignant, parfois à grands traits, de savoureux portraits . L'excès est ici la norme , c'est le jeu, même si quelques bouffées de tendresse tentent de contrebalancer les turpitudes exposées.

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#Gray#NetGalleyFrance

"Tel était son secret: son for intérieur ressemblait à la maison de Kenny. Rien n'y avait de place attirée. Rien n'allait à la poubelle. Voilà pourquoi il régnait un tel ordre sur son bureau. Ce soin maniaque obligeait le fouillis à rester à l'intérieur."

Un étudiant de Cambridge, féru d'escalade urbaine, a fait une chute mortelle. Suicide, accident ou meurtre ? Augustus Huff, enseignant et tuteur de la victime mène l'enquête car quelques détails troublants ont attiré son attention.leonie swann
Lui, le trentenaire hyper ordonné (et souffrant de quelques Trouble Obsessionnels Compulsifs), hérite en outre provisoirement du perroquet gris de la victime. Gray, volatile entraîné, intelligent qui, aussi bien par ses remarques impertinentes  et intempestives, que par sa manière peu orthodoxe de manger,  va semer le chaos dans la vie d'Augustus.
Le contraste entre les deux héros et l'écriture enjouée de Leonie Swann font de cette enquête bon enfant un pur délice et l'on prend un grand plaisir à suivre "les méandres de l'esprit" de l'enquêteur improvisé. Un roman de pur divertissement qui se dévore le sourire aux lèvres. L'autrice de Qui a tué Glenn ? renoue avec ses thèmes de prédilection et met également en garde contre la tentation d'adopter un tel volatile.

 Éditions Nil 2020, traduit de l'allemand par Frédéric WEINMANN leonie swann

 

De la même autrice: clic. (vient de ressortir en poche)

leonie swann

 

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Dans les angles morts...en poche

Frances était la seule femme de la famille de Catherine à avoir poursuivi une carrière et dont la vie n'avait pas été assujettie aux besoins et aux intérêts des autres."

Catherine, George Clare et leur adorable petite Franny ont emménagé , pour une bouchée de pain , dans une ancienne  ferme laitière d'une  bourgade peu à peu envahie par les New-yorkais en mal de week-end. Ce que George a omis de préciser à sa femme est que leur demeure a été le théâtre d'événements dramatiques.
Huit mois, plus tard, Catherine est retrouvée assassinée dans sa chambre. Le shériff soupçonne aussitôt le mari , mais ce dernier ne sera pas inquiété.elizabeth brundage
Commencé par le meurtre de Catherine, le roman remonte le temps et peu à peu se dévoile une réalité très différente de ce que voulait bien bien montrer les Clare. En parallèle se déroule aussi en quelques épisodes significatifs, la vie des précédents occupants, les Hale, dont les fils vivent encore à Chosen. Passé et présent s'entremêlent dans ce roman polyphonique qui fait aussi la part belle à la maison, personnifiée de manière très efficace, qui fait monter l’intensité dramatique
Petit à petit les convictions se forgent et l’intensité dramatique n'est plus de voir identifier le coupable mais de savoir comment procéder pour que justice soit enfin rendue.
Dans les angles morts est un roman parfaitement construit,  tout en tension, qui donne chair à tous ses personnages, qu'ils soient universitaires ou simples habitants de cette bourgade campagnarde. Elizabeth Brundage nous gratifie de magnifiques portraits de femmes, femmes qui, dans ces années 70, sont tiraillées entre les modèles résignés que leur inculquent leurs mères et le vent de liberté qui se donne aussi à voir.
Le style est magnifique, les marque-pages qui le constellent en témoignent- créant l'émotion, sans jamais tomber dans le pathos car l'auteure maîtrise l'art de l'ellipse sans pour autant perdre son lecteur. à dévorer et savourer ! Et zou sur l'étagère des indispensables !

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#QuiATuéLhommehomard #NetGalleyFrance

"On a ouvert avec un meurtre bien sordide, un homme-homard découpé en morceaux, c'est original, c'est visuel, c'est gourmand. A mon avis, on a marqué des points."

Enfin un peu d'animation à Margoujols, petit village reculé de Lozère ! Un rescapé d'un cirque itinérant composé de monstres de foire et installé depuis 70 ans dans ce coin paumé a été assassiné.
Voilà qui réjouit fortement Lucie, jeune fille lourdement handicapée mais dotée d'un fauteuil surpuissant, tout autant que son cerveau  qui  s'instaure narratrice de ce récit et assistante des forces de l'ordre. Attention aux yeux et aux oreilles car  si seul le majeur droit de Lucie bouge c'est autant pour faire des doigts d'honneur à la compassion que pour communiquer par un ordinateur, à l'instar de S Hawking.jm erre
Ouvrir un roman de J.M Erre c'est embarquer dans un récit à cent à l’heure où on prend juste le temps de respirer après avoir hoqueté de rire entre deux remarques vachardes , teintées d'humour noir ( fan du politiquement correct s'abstenir). ça dégomme à tout va sur les handicapés, les sacro- saintes règles du polar, les critiques littéraires, les réseaux sociaux et j'en passe, sans pour autant perdre de vue la résolution de l'énigme. De quoi muscler nos zygomatiques avec cet excellent cru !

 

Buchet-Chastel 2019

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L'annonce

Paul , quarante-six ans , paysan en Auvergne. Il vit depuis toujours ou presque en compagnie de sa soeur et de deux grands-oncles en quasi autarcie. Il ne veut pas finir sa vie seul.31mEq+mwMdL._SL500_AA240_.jpg
Annette, trente -sept ans, a connu une histoire d'amour pleine de cris et d'alcool avec Didier. Sans métier, elle est prête à  quitter Bailleul dans le Nord  en compagnie de son fils, Eric, pour redonner un sens à sa vie.
Faisant la jonction entre les deux, une petite annonce.
Le roman de Marie-Hélène Lafon commence par un magnifique description de la nuit dans le Cantal et d'emblée le lecteur sait qu'il est captif. Cet homme qui veut "faire maison", cette femme qui  sait qu'elle devra faire  face à  une quasi  guerre de tranchées mais qui  va petit à petit s'ajuster autant au paysage qu'au corps de cet homme, à sa vie même, nous ne pouvons plus les lâcher des yeux.  Ils  sont là devant nous et ce  récit qui malmène la chronologie sans que pour autant nous perdions le fil, nous mène, tout en délicatesse à ce qui va devenir sans que jamais le mot soit prononcé une histoire  d'amour.
Tous les  personnages, y compris la gourmande et futée chienne Lola, prennent  une densité intense quand l'auteure  nous les montre dans leur quotidien. Ah la lecture  du journal"La Montagne"  par la soeur Nicole, Nicole farouchement  décidée à  conserver ses prérogatives, fût ce dans les détails les plus anodins...Ah la quasi  vénération du magazine Thalassa "auquel les oncles convertis par elle vouaient une sorte de culte confinant à l'idolâtrie, pratique d'autant plus incongrue que Nicole, pas plus que les oncles , n'avait jamais vu la mer et n'en manifestait ni le désir  ni le regret." La maison, théâtre de luttes sourdes mais jamais sordides, elle même devient un personnage.
Rien de superflu dans ce texte qui s'élance en amples  envolées, supprimant au passage quelques virgule superfétatoires, pour  mieux rendre compte de la vie, tenace, qui se donne à voir à l'oeuvre.
C'est l'amour d'un pays et de ses habitants qui donne toute sa saveur à ce roman qui nous prend par la main et ne nous lâche plus.

L'annonce, Marie-Hélène Lafon, Buchet Chastel, 196 pages quasiment toutes cornées! à lire et relire.

L'avis  de Lapinoursinette.

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Quand j'étais Jane Eyre...en poche

"Quelle est cette manie familiale d'aspirer à la célébrité et à la gloire ? Quelle folie !"

Intriguée par tout un pan de la vie de Charlotte Brontë resté dans l'ombre, celui pendant lequel elle a rédigé le roman qui la rendra célèbre et changera sa vie, Jane Eyre, Sheila Kohler a imaginé ce qu'avait bien pu vivre l'écrivaine durant cette période.sheila kohler
Avec sensibilité, elle brosse le portrait de cette famille marquée par la mort, la maladie, la pauvreté, l'égocentrisme d'un père mais aussi par ce lien formidable à l'écriture qui unit les quatre enfants survivants de la fratrie Brontë. Branwell, le frère chéri, gaspillera ses dons dans les opiacées et l'alcool, mais Charlotte, Emily et Anne qui ne feront que de brèves et malheureuses incursions dans le monde extérieur à celui de leur presbytère, sauront , à des degrés différents, braver les interdits de l'époque et rédiger des romans qui seront parfois jugés "choquants, brutaux, anti-chrétiens et anti-bourgeois" car révélant la violence de leurs frustrations.
Sheila Kohler a choisi de centrer son roman sur Charlotte (à qui je préfère largement sa cadette Emily, je le confesse), la seule qui aura pu accéder à un peu de bonheur, mais elle ne sombre jamais dans le pathos, évoquant avec sobriété la vie difficile de la famille Brontë. Des retour en arrière permettent d'évoquer les principaux épisodes de leur trop brève existence.J'ai beaucoup aimé la manière dont Sheila Kohler a tissé les liens entre leurs romans et la vie des soeurs, montrant bien leur esprit de revanche, mais n'omettant pas non plus la sourde rivalité (réelle ou imaginaire mais très plausible en tout cas) qui les a animées juste avant l'édition.Un éclairage intelligent,  une écriture élégante, une lecture qui ravira les fans (dont je suis !) .

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Our precious Lulu

"Frankly, Lu, I would as soon be locked all night in a fridge as have a chat with you."

Une demi-soeur comme Lulu, on n'en souhaite à personne ! De pestouille dans l'enfance,elle est devenue une adulte immature , sexy et manipulatrice, comptant sur l'aide de sa famille , en l'occurrence sa belle-mère et la fille de celle-ci, Geraldine , pour se tirer des mauvaises passes dans laquelle elle se fourre avec une belle constance.anne fine,manipulation
Mais Geraldine n'en aurait-elle pas assez de supporter les remarques fielleuses de Lulu- débitées avec le sourire of course- et de supporter bien des avanies pour rester fidèle à sa conception de la famille ? Son mari- un parfait compagnon !- va l'aider à mettre fin à une situation qui n'a que trop duré...
Une fois de plus, Anne Fine, envoie balader le politiquement correct, les faux semblants et nous livre ici une comédie acide et jubilatoire. Beaucoup de dialogues, un peu trop peut être ,  mais beaucoup d'humour dans la peinture de ce couple qui fait front pour prendre la manipulatrice à son propre piège.
Anne Fine analyse avec finesse les tergiversations de Geraldine, tiraillée entre sa mère , qui prend toujours le parti de Lulu, et son désir de s'affranchir d'une situation familiale nocive. Un livre revigorant et plein d'humour qui se lit d'une traite !

Toujours pas traduit en français (such a shame !) mais disponible sur internet à un prix défiant toute concurrence en V.O !

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Une brève histoire du tracteur en Ukraine

"Toute en fourrure et sans culotte comme disait ma mère"-

 

Si on ajoute des seins en obus à la description précédente, on comprend que Valentina fasse tourner les têtes des hommes y compris celle de Nikolaï, veuf depuis deux ans !51-fupQS0OL._SL500_AA300_.jpg
Oui mais voilà Nikolaï est nonagénaire et ses deux filles, fâchées pour une question d'héritage ,vont se rabibocher vite fait pour faire front et lutter contre l'envahisseuse ukrainienne qu'elles soupçonnent d'aimer davantage la nationalité anglaise ( qu'elle pourra acquérir par son mariage) et la société de consommation, que leur père.
Une brève histoire du tracteur en Ukraine est aussi le titre du livre qu'est en train de rédiger le veuf joyeux et les extraits qui nous en sont donnés éclairent d'un jour nouveau l'histoire de ce pays de l'est dont la famille est originaire mais aussi celle du monde. En effet, cette famille a connu les tourments de l'Histoire, que ce soit sous la botte nazie ou sous celle de Staline qui organisa sciemment une famine pour mettre au pas les paysans ukrainiens.
La plus jeune soeur, Nadezhda (espérance), est celle qui est née durant la Paix et a connu une existence plus protégée, confortable et se montre plus révoltée que Vera qui elle a connu la guerre. Ces différences s'éclaireront petit à petit quand la cadette se penchera sur le passé de ses parents.
Marina Lewycka propose aussi une réflexion toute en nuances sur les différences opposant les immigrés "anciens" et ceux qui arrivent de nos jours en Grande -Bretagne.
On sourit beaucoup, entre autres quand la narratrice, Nadezda, décrypte les tentatives de manipulation de son père lors des conversations téléphoniques, ou quand elle se délecte à choisir des cadeaux de Noël pour "l'ennemie" : "j'emballe un flacon de parfum bon marché particulièrement immonde que j'ai gratuitement dans une promotion du supermarché" , mais bon,son avis sur elle évoluera aussi .On est ému par la détresse de certains personnages et on dévore d'une traite ce roman plein de rebondissements !

Vient de sortir en poche !

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