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Rechercher : pierre chazal

So shocking !

"Mais c'était justement pour cela qu'elle le faisait : parce que cela ne lui ressemblait pas ."

alan bennett

Bien que ni la couverture ni la quatrième de couv' (très habilement rédigée pour éviter de le mentionner clairement),  ne le mentionnent, il s'agit bien de deux nouvelles, et non d'un roman .
Le premier texte, intitulé" Mrs Donaldson sort du placard" ne traite pas d'homosexualité, comme le titre français le laisse entendre ,mais du voyeurisme . Pratique à laquelle une respectable logeuse va se livrer, entraînée par des locataires impécunieux. Je craignais que ce texte ne soit glauque mais le contraste entre ce à quoi on s'attend et le pas de côté que choisit de faire cette quinquagénaire, fraîchement veuve et pas du tout folichonne , m'a paru délicieux et j'ai eu le sourire aux lèvres tout au long de ces 146 pages ! Ne pas se laisser décourager par le tout début du texte, volontairement déroutant et plutôt cocasse !
La seconde nouvelle , "Mrs Forbes reste à l'abri" , où chaque membre d'une famille trompe les autres ,dans tous les sens du terme, relève davantage de la farce . Moins réussi à mon goût, ce texte qui voudrait être subversif est plutôt ennuyeux et mécanique.L'auteur, s'il se montre parfois sarcastique : "-au point que Betty en vint à se demander s'il n'était pas en train de faire une dépression. Mais elle finit par conclure qu'il n'avait pas assez d'imagination pour cela.", refuse toute densité à ses personnages et les réduit à l'état de marionnettes sans grand intérêt. Bilan plutôt mitigé donc.

Merci Cuné !

titre original: Smut : Two Unseemly Stories, Alan Bennett, traduit de l'anglais par Pierre Ménard, Denoël 2012, 235 pages pas si choquantes que cela !

 

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Dictionnaire ouvert jusqu'à neuf heures

Dictionnaire et humour font souvent bon ménage (cf le Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis de Pierre Desproges (1958) ou, plus ancien le Dictionnaire du diable, D'Ambrose Bierce), les contraintes inérentes à la forme permettant sans doute par contraste de libérer le fond.
C'est le cas pour ce Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures (ça tombe bien après je dors de toutes façons).
Ils sont une quarantaine à avoir mis en commun leur humour , dans l'esprit du maître Alphonse Allais , pour nous concocter ce dictionnaire, parfait en tous points puisque comprenant des Noms (plus ou moins) communs et des Noms (plus ou moins) propres, séparés, non par des pages roses, mais couleur absinthe , du meilleur goût,  en hommage à la boisson favorite d'Allais.dictionnaire,académie alphonse allais
Nonobstant les différentes méthodes de lecture préconisées en début d'ouvrage, le mieux, je crois est de piocher au hasard et de naviguer au gré de notre humeur, faisant une escale en Bas-Liverne : ex-département français, partie méridionale de l'actuelle Liverne. Sur cet ancien territoire françias, on dit n'importe quoi. Ou nous régalant du détournement des traductions d'expressions latines. Ainsi  la définition de Corpus delicti devient-elle: Elle fait des délices de son corps; ce qui donne une  allure nettement plus sexy à ce terme de juris-prudence !
Évidemment, bien des formes d'humour se donnent ici rendez-vous (normal vu la diversité des auteurs) et toutes ne seront pas forcément à notre goût , mais chacun pourra faire son miel et revenir à loisir feuilleter ce dico pour se dérider un peu !

Une dernière définition, pour la route :

Absentéisme n.m. : Fléau scolaire qui ne doit plus avoir cours.

Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures, Académie Alphonse Allais, Le Cherche-Midi 2011.

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L'amour des Maytree

"Quand même, le nombre de vies qu'on vit !"

Parce que...

-Les romans d'amour, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé.

-Ayant beaucoup aimé Pélerinage à Tinker Creek (que l'on pourrait ranger dans la catégorie Nature Writing), a-do-ré En vivant en écrivant (depuis 1997 sur mon étagère des indispensables), qui sont tout sauf des romans , j'appréhendais un peu la lecture de L'amour des Maytree.annie dillard,amour,temps qui passe

Imbécilebête que j'étais ! Je me suis refusé pendant 3 ans un plaisir subtil ! En effet , Annie Dillard est aussi à son aise dans le domaine de l'essai que dans le romanesque.
Sur une trame en apparence toute simple, un couple qui se forme, un enfant qui naît, les amis, le flux et le reflux de l'amour, le passage des ans, Annie Dillard nous peint avec délicatesse la vie même.Ses personnages, dont on a envie d'emboîter le pas , ne se comportent jamais comme on pourrait s'y attendre. La grâce et l'harmonie, malgré les écueils, règnent en maître, tant dans les paysages décrits (ceux du Cape Cod) que dans le récit. Je me suis tout de suite nichée au creux de ce roman lumineux et puissant dont j'ai allègrement corné de nombreuses pages. Un roman qui flirte avec la poésie et enchante la vie.

L'amour des Maytree, Annie Dillard, traduit de l'anglais (Etats-unis) par Pierre-Yves Pétillon, Christian Bourgois 2008, 274 pages qui vont rejoindre vite fait En vivant, en écrivant sur ma "fameuse" étagère des indispensables.

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Un autre amour

"Certains soirs elle allait se coucher sans savoir qui elle serait en se levant le lendemain."

Un séjour à Rome en amoureux pour Connie et Matt Wilson. Pendant ce temps, leurs trois garçons sont gardés par la meilleure amie du couple, Mary. De cette escapade, Connie rentrera seule : son époux a décidé de rester en Italie.arton19016-4e85b.jpg
Commence alors une longue évolution de Connie qui n'accepte pas sans souffrance de voir remis en question sa vie de famille et un amour qui dure depuis ses quinze ans.
Sur un sujet des plus rebattus, Kate o'Riordan réussit un tour de force: contourner tous les clichés et tenir l'attention de son lecteur perpétuellement en éveil , ménageant des révélations jusqu'à la toute dernière minute.
Je dois avouer que même si j'aime beaucoup cette auteure, j'y allais en faisant un peu la grimace car le thème n'a rien de confortable (qui peut affirmer que son couple durera jusqu'à ce que la mort sépare les amoureux ? ) mais tant le style , très imagé, de Kate o' Riordan que sa peinture toute en finesse tant des rapports amoureux, familiaux (pas d'hypocrisie dans la manière de Connie de parler de ses trois garçons si différents) voire même amicaux (ah le portrait de Mary qui prie à toutes force Saint Antoine, le morigène avant de se tourner vers Saint Jude, peut être plus efficace !) ont su emporter ma totale adhésion et je freinais des quatre fers pour retarder au maximum de découvrir la fin...On sourit, on frémit, on s'identifie à l'une puis à l'autre et on retrouve ici tout le talent de cette auteure qui n'hésite pas à appuyer là où ça fait mal.

Un autre amour , Kate O'Riordan, traduit de l'anglais par Florence-lévy-Paolini, Editions Joëlle Losfeld 2010, 279 pages qui ne vous laisseront pas intact.

De Kate o'Riordan , j'avais aussi beaucoup aimé Le garçon dans la lune et Pierres de mémoire

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Poèmes à apprendre par coeur

Il y a toujours à piocher dans une anthologie de poésies et celle-ci établie par Hélène Fieschi ne faillit pas à la règle, y compris dans son introduction et son dossier (établis par le même auteur).5156zp2FtML._SL500_AA300_.jpg
On lit rarement les introductions d'anthologie et on a souvent raison. Mais ici l'objectif d'Hélène Fieschi  est de convaincre les lycéens , futurs lecteurs de ce recueil, des différents bienfaits de l'apprentissage par coeur de poésies. Et elle y parvient avec pertinence et élégance: "Connaître un texte par coeur , c'est en avoir pesé chaque mot (...). C'est un peu récrire le texte, se l'approprier, le digérer pour le faire sien...". Mais aussi "Pour avoir en soi, avec soi, des morceaux de musique qui chantent à notre oreille(...) Pour qu'un jour, elles jaillissent en vous(re) nées du hasard ou de la  rencontre signifiante avec un moment qui vous appartient."
Viatique personnel mais aussi texte destiné à être lu, à devenir public , à devenir aussi partie intégrante d'un patrimoine culturel à prolonger ou à initier...
Les poèmes courent de Charles d'Orléans à Jacques Roubaud et chaque auteur est présenté dans un texte le situant de manière claire et concise.
Quant au dossier accompagnant cette anthologie il se compose d 'une anlyse très fouillée du tableau Le poète et sa muse (du Douanier Rousseau) figurant en couverture par Pierre-Olivier Douphis et d'une mise en perspective d'Hélène Fieschi, proposant aussi bien des regroupements de textes thématiques -dont un concernant la poésie comme moyen de lutter contre la déshumanisation - que des rappels historiques ou stylistiques. Bref, un mine d'infos pour seulement cinq euros ! J'en connais qui vont bosser dessus !

Poèmes à apprendre par coeur, Folio Plus classqiues, 2010.

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Olive Kitteridge

"Je ne vois vraiment pas pourquoi je pleurerais."

Tantôt personnage principal, tantôt juste mentionnée, Olive Kitteridge nous apparaît dans un portrait kaléidoscope la suivant de l'âge adulte à la vieillesse. Mais qui est-elle réellement? Pour les uns, une prof de maths qui terrorise ses élèves , pour d'autres une femme avec son franc-parler mais qui sait aussi faire preuve de déroutants élans de bonté . Étouffante pour son fils unique qui n'aura de cesse de la fuir , compatissante pour une jeune femme souffrant d'anorexie ou pour un ancien élève dépressif, Olive nous surprend toujours.9782359050066-G.jpg
La construction, perturbante au début, on a l'impression de lire des nouvelles sans lien entre elles, bâtit en fait, de manière subtile, tout un univers qui nous devient vite familier. On guette l'apparition Olive et très rapidement on s'attache à cette femme et à ceux qu'elle côtoie.
Elisabeth Strout nous montre avec aisance aussi bien les drames que les joies, la solitude et la vieillesse mais aussi le nouveau comportement amoureux des personnes âgées , leur manière d'affronter les surprises du coeur. Un roman généreux et tout en finesse.

Olive Kitteridge, Elisabeth Strout, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Brévignon. Ecriture 2010, 375 pages revigorantes.

Prix Pulitzer de Littérature 2009.

L'avis de Keisha.

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En ce sanctuaire

"Je sais, oui, la miséricorde semble une denrée rare, au même titre que l'eau potable."

Chic, revoilà Jack Taylor, notre claudiquant ex-policier, ex-abstinent devenu sourd d'une oreille (dans un épisode que j'ai loupé, que fait la médiathèque? !) préféré .ken bruen,irlande,bonne soeur,bitures,baston et cie
Comme toujours l'enquête est quelque peu délaissée au profit de l'humour et des remarques caustiques de notre Irlandais favori , qui mine de rien, semble se départir quelque peu de sa solide réputation de cynique et fait de plus en plus preuve d'humanité, quoi qu'il s'en défende.
Mention spéciale pour les personnages secondaires, un ex-dealer devenu adepte du zen qui sirote des tisanes et un obèse qui en deux apparitions réussit à marquer nos esprits et nos coeurs. Le tout dans une Irlande en pleine déliquescence - selon notre ronchon chouchou- mais où les nouveaux millionnaires sont à la fête.
A noter que pour apprécier à sa juste valeur l'évolution du personnage récurrent mieux vaut lire les différents épisodes dans l'ordre...

En ce sanctuaire, Ken Bruen, Série noire Gallimard 2010, 200 pages traduites comme toujours de main de maître par Pierre Bondil qui relève toutes les références culturelles (citations entre autres) qui auraient pu nous échapper. Un régal à ne pas rater.

L'avis de Dasola

ken bruen,irlande,bonne soeur,bitures,baston et cie

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Une heure dans un supermarché

"...il est très mystérieux, finalement. Eux aussi."

Dans une construction éclatée, une nouvelle mettant en scène un personnage pricipal à la fois , mais jetant des ponts subtils entre eux, un peu à la manière du film de Robert Altam Short cuts, Christine Jeanney brosse le portrait de ces gens que nous croisons chaque jour au supermarché. Une heure dans un supermarche.jpg
Des gens de peu aurait dit Pierre sansot, des gens ordinaires en apparence , certains d'entre eux sont très prévisibles-la jeunette amoureuse d'un homme marié par exemple-  mais qui ne s'est jamais dit de certaines personnes croisées: "C'est un stéréotype ambulant ! "? , mais beaucoup sont peints avec sensibilité , humour et finesse. Ainsi le chat qui endosse sans broncher une double identité car il y trouve son compte ou le pélerin de Compostelle qui voudrait rebrousser chemin : "Qu'est-ce que tu vas lui dire, Gaubert , ce soir au téléphone ? Jeannine ,je rentre parce que j'ai perdu Dieu ? Jeannine, je reviens tondre la pelouse et pulvériser  du désherbant dans l'allée, je rentre, je suis un peu enrhumé, rien de grave, je suis un peu athée aussi, sans doute à cause du froid, viens m'attendre à la gare."
De jolies rencontres qui confirment tout le bien que je pensais déjà du premier roman de Christine Jeanney mais où j'aurais aimé sentir moins de maîtrise et plus d'enthousiasme.

Une heure dans un supermarché, Christine Jeanney, éditions Quadrature , 2010 , 127 pages sensibles.

L'avis de Clara,

Keisha.

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La traversée

"entreÉvidemment qu'on peut être constitué de deux pierres différentes."

Délaissant bien malgré elle la France , son soleil et ses campings, Margot part en vacances en Islande en compagnie de sa mère et du énième amoureux de celle-ci, Bjarni.51hpsHo8FVL._SL500_AA300_.jpg
Et ce séjour va s'avérer bien plus surprenant que prévu. Déjà parce qu'embarquer pantalon de pluie, pulls et bonnet en plein été (le temps est très changeant dans ce pays !) n'est pas vraiment du goût de la pré ado. Ensuite parce que, bizarrement Margot va vraiment aimer ce paysage lunaire , entrecoupé de rivières omniprésentes qu'il faut sans cesse traverser à ses risques et périls. Enfin, encore plus surprenant, elle va même beaucoup apprécier, pour une fois, le compagnon de sa mère. Mais les adultes ont une manière vraiment bizarre de se comporter et l'amour n'est pas une chose facile...
Aventure et humour sont au rendez-vous dans ce roman de Marjolijn Hof. Cette dernière ne se permet jamais de juger ses personnages et leur comportement . Elle prône juste le parler vrai entre parents et enfants, chacun se débrouillant le mieux possible pour faire face à ses contradictions.
Inutile de vous dire que j'ai savouré ce voyage-trop court- en Islande , prolongé -excellente initiative  !- par un Guide de prononciation de l'islandais qui permet de mieux prendre conscience de la difficulté de cette langue (certaines lettres ses prononçant différemment en fonction de leur place dans le mot !).

La traversée, Marjolijn Hof, traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron, Seuil jeunesse 2009.126 pages seulement !

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Une fois deux...en poche

"D'une pierre deux coups, elle s'était débarassée des deux personnes qui comptaient le plus pour elle.

Essayez donc d'en faire autant !"iris hanika

L'histoire d'amour entre Senta et Thomas ne pouvait commencer que dans la ville de Berlin, cette ville qui porte encore les traces de son ancienne déchirure...En effet, rien ne prédisposait ces deux quadragénaires (perso au début, je les imaginais plus jeunes) à se rencontrer. Situation classique donc mais que Iris Hanika va dynamiter avec un bel aplomb. La rencontre, figure imposée de la littérature amoureuse n'a jamais été racontée d'une manière aussi surprenante et mérite d'emblée d'entrer dans les anthologies !
Las, après l'éblouissement de la rencontre viennent les atermoiements de Senta,  reine des autodestructrices (et des pleureuses), car elle se rend compte qu'elle est tombée amoureuse d'un homme qui n'est pas son genre...La description de l' héroïne battant du lait en mousse pour son amant, action domestique toute simple qui va tourner au désastre apocalyptique , et son explication ensuite, valent absolument le détour!
Iris Hanika nous promène dans la ville de Berlin comme elle nous balade de scène de théâtre en article d'encyclopédie voire en discours entreprenarial féministe comme en rêverait d'en entendre un jour !, le tout entrelacé de citations de chansons.
Et si comme Antigone, j'ai regretté les quelques longueurs, je me suis beaucoup divertie à la lecture de ce roman bourré d'énergie et d'humanité. Autre petit bémol: Senta la pleureuse impénitente  a eu parfois le don de m'agacer mais bon...

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