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17/02/2015

L'isolée suivi de l'isolement

"J'ai pris en haine le ciel bleu, le beau temps. Je préfère la pluie et ses grilles liquides. C'est pour ça que j'ai commencé à écrire."

Séduite par l'écriture de Gwenaëlle Aubry (clic), j'ai décidé de poursuivre ma découverte de cette auteure par ces deux courts textes, inspirés par un fait-divers très violent, associant deux noms :Rey-Maupin.
Gwenaëlle Aubry s’attache dans un premier temps à retracer l'itinéraire d'une très jeune femme que rien ne prédispose à dériver de l'aide aux sans -papiers à une violence aux accents anarchistes.gwenaëlle aubry
C'est la rencontre de Pierre qui entraînera Margot dans cette volonté de vivre "une vie aiguisée" mais la jeune femme comprendra trop tard les accents mortifères des "passions tristes " qu'ils partagent.
Le second texte est lui centré sur l'enfermement et l'isolement absolu auquel aspire Margot. Le silence auquel elle s astreint , comme espace de liberté ultime, l’effacement dont elle rêve , les hallucinations qu'elle entretient à dessein pour conserver un espace de liberté, sont ici rendus de manière fine et puissante.
On oublie très vite l'affaire de départ pour mieux se laisser séduire par l'écriture lumineuse de Gwenaëlle Aubry, qui nous fait ressentir de l'intérieur, avec intensité, ce qu'est le monde carcéral bien mieux que n'importe quel documentaire sur le sujet ( je pense ici à un essai non transformé de lecture de Orange is the new black). à découvrir absolument !227 pages piquetées de marque-pages !