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09/08/2016

Les jours clairs

"Nous n'avions plus qu' à décrocher nos mères qui collaient comme des pots de glu aux tissus de nos vêtements, à fermer les yeux et à sauter dans la vie comme en apesanteur. Nous n'avions pas peur, et c'était grâce à Évi et à ma mère, elles nous avaient appris, au fil des ans à ne pas en avoir peur, même si nous ne l'aurions jamais admis, surtout pas à l'époque."

Singulier triangle amical que forment à première vue Seri, Aja et Karl, trois enfants qui grandissent dans une petite ville du Sud de l’Allemagne dans les années 60. La vie est douce, en apparence et ils profitent des jours clairs de l'enfance, leitmotiv qui revient  jusqu'aux trois quarts du roman. Évi, la mère d'Aja , excelle à créer une atmosphère poétique et champêtre dans sa maison minuscule, malcommode, mais ô combien accueillante.
La narratrice, Seri, remarque cependant : "Karl, Aja et moi n'avions pas de père, du moins pas comme d'autres enfants avaient des pères. Nous avions nos mères , avec leurs secrets silencieux qu'elles protégeaient comme des trésors."
Ces secrets, à l'orée de l'âge adulte, les trois amis les découvriront à l'occasion d'un séjour en Italie. C'est là aussi qu'apparaitront des fêlures, peut être irréversibles dans ce qui les unit.zsuzsa bank
Roman d'atmosphère, Les Jours clairs est un texte qu'il faut prendre  le temps de savourer, de laisser infuser. Il distille un charme qui opère d'emblée. On découvre au détour d'une phrase,lâchée mine de rien, une information d'importance, évitant ainsi tout pathos. On devine la trahison, mais rien n'est jamais clairement mentionné. Les épreuves rapprocheront petit à petit les mères, mais sans rien de théâtral.Des attentions, des gestes minuscules mais qui ont une importance extrême pour ceux qui sont dans la peine, tout est délicat, poétique. Un roman marqué par la perte mais qui n'en reste pas moins d'une formidable luminosité.
Les jours clairs fait partie de ces livres qu'on quitte à regret et pour mieux prolonger ma lecture, je me suis même mise à lire à  mi-voix le dernier chapitre de ces 539 pages...

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

 PS:Le nageur, de la même autrice attend dans ma Pal.

Les jours clairs, Zsuza Bank,magnifiquement traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Éditions Piranha  2015.

Découvert grâce à mon fils qui a attiré mon attention sur ce roman, accompagné d'un bandeau tentateu,r à la librairie Les Petits Papiers à Auch ! clic.

 

 

 

Commentaires

Je vois que l'auteure est d'origine hongroise, "le nageur" est en poche, je vais commencer par lui. Il y a aussi un recueil de nouvelles en poche. Merci d'avoir déniché ce livre, il était passé sous les radars chez moi !

Écrit par : Aifelle | 09/08/2016

Aifelle, je connaissais de nom "Le nageur", amis d'après le libraire, il est moins bien que "les jours clairs"...

Écrit par : cathulu | 09/08/2016

"Le nageur" est aussi un roman anglais de Roma Tearne... Je n'avais pas repéré celui-ci, cette maison d'éditions traduit pas mal de littérature allemande, c'est intéressant.

Écrit par : Kathel | 09/08/2016

Billet très tentant pour un auteur que je ne connais absolument pas.

Écrit par : Moka | 09/08/2016

Merci à ton fils, alors ! Je note, cela m'intéresse vivement - malgré la longueur.

Écrit par : lewerentz | 09/08/2016

Kathel, les éditions Piranha privilégie effectivement le travail de traduction .
Moka, je ne connaissais l'autrice que de nom aussi.
Lewerentz, profite des vacances, c'est l'idéal pour le savourer.

Écrit par : cathulu | 09/08/2016

tu en parles drôlement bien et j'ai bien envie de le découvrir ce livre...

Écrit par : Violette | 10/08/2016

Merci, Violette ! J'espère que ce roman te plaira.

Écrit par : cathulu | 10/08/2016

Cathulu: oh mais mes vacances sont finies, malheureusement ! 15 jours sont vites passés.

Écrit par : lewerentz | 11/08/2016

Te voilà de retour, chic ! Est-ce que l'atmosphère se rapproche de celle des romans de Susan Minot ?

Écrit par : Melanie B | 13/08/2016

Lewerentz, pour les prochaines alors ? !
Merci, Melanie ! Peut être oui, je n'y aurais pas pensé car Minot est une autrice que j'ai lue il y a longtemps.

Écrit par : cathulu | 13/08/2016

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