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23/11/2020
La lectrice disparue
"La fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement."
Cette lectrice disparue, c'est Edda, dévoreuse de livres, mais aussi empêtrée dans tout ce qu'elle lit et ne parvient pas à oublier. Edda , qui peinant à établir des relations avec les autres, est soudain devenue une influence mettant en scène sa vie sur les réseaux sociaux avant que de s'enfuir aux États-Unis, plantant là son mari et son fils nouveau-né.
Son frère, Einar est plus habitué à pister le gibier qu'à rechercher des humains, mais il se lance à la poursuite de sa sœur, ce qui n'est pas une mince affaire pour ce dyslexique dont la sœur palliait souvent les difficultés avec l'écrit.
Un père, deux mères, deux enfants ayant chacun un rapport à la lecture très différent, tel est le schéma de ce roman à la croisée de plusieurs genres: roman familial, roman d'anticipation (qui semble juste très très proche), fable et roman policier avec cette lectrice disparue qui donne son titre au roman.
Titre français qui résonne d'un double sens , mais cela on ne le comprendra qu'à la fin du récit, récit qui se déroule en partie dans un pays , l’Islande ,où le livre est roi.
Ce roman est donc aussi une réflexion sur la lecture et l'écriture et son autrice n'hésite pas comme dans L'île à susciter le malaise, confrontant ses personnages, et ses lecteur par la même occasion,à des situations extrêmement dérangeantes.
Il n'en reste pas moins que le style, la composition , les personnages et les thèmes choisis font de ce roman une lecture forte et addictive.
Traduit brillamment de l’islandais par Eric Boury, Gaïa 2020,324 pages piquetées de marque-pages.
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06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : sigridur hagalin bjornsdottir