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31/12/2015

La grande vie...en poche

Quoi de plus beau pour terminer l'année que ce recueil de textes de Christian Bobin ?

Un opuscule d'une centaine de pages  comme "une déclaration de vie, une échelle plantée sur le sol, appuyée sur le ciel", image par laquelle Bobin désigne Marceline Desbordes-Valmore mais qu'on pourrait tout aussi appliquer à l’auteur de La grande vie.
Des textes courts ,en apparence légers, poésie qui ne dit pas son nom, mais fait étinceler le quotidien comme jamais.L'intensité est là, la spiritualité aussi, mais jamais dérangeante, jamais contraignante. On glane au fil des textes les métaphores affûtées, les réflexions et on sort de ce texte ébloui.

Je vous souhaite donc pour l'année 2016 La grande vie !

christian bobin

 

14/04/2015

L'épuisement

"Lire pour se cultiver, c'est l'horreur. lire pour rassembler son âme dans la perspective d'un nouvel élan, c'est la merveille."

88 pages. 88 pages où j'ai trouvé, quasiment à chaque page une phrase, une pensée que je prenais le temps  de laisser infuser pour faire durer plus longtemps la lecture de ces textes.

christian bobin


La lecture, l'écriture mais aussi l'enfance sont au cœur de ces textes dont l' écriture est un  "miracle de lumière et d'enfance", formule que Christian Bobin applique à Antonin Artaud.

Juste un extrait pour vous donner envie :" Vous achetez beaucoup de livres. Vous ne les finissez pas tous. C'est une infirmité chez vous, une maladie chronique, celle de ne pas finir une lecture, une conversation, un amour. Ce n'est pas nécessairement l'effet de la négligence ou d'un ennui. C'est que parfois, pour une lecture, pour un entretien ou un amour, la fin arrive avant la fin. Et c'est quoi, la fin d'un livre. C'est quand vous avez trouvé la nourriture qu'il vous fallait à ce jour, à cette heure, à cette page. Il y a  mille façons de lire un livre. La mille et unième est de le tenir dans les mains et de regarder son titre, seulement son titre.Une amie qui passe son temps à élever des enfants, qui passe sa vie à nourrir la vie , vous dit un jour : je n'ai guère le temps de lire, trop fatiguée, [...]mais il y a un bien qui me vient des livres, par exemple l'Essai sur la fatigue de Peter Handke, je n'en ai lu que la moitié, je suis lente, je suis d'une lenteur qui me désespère, mais savoir ce titre près de moi comme un animal assoupi, oui, cela me faisait du bien cet été."