13/09/2024
#Cicatrices #NetGalleyFrance !
"Les cicatrices sont les hauts lieux cutanés de notre sentiment d'identité et de la reconnaissance de notre personne par les autres . Mais le corps est une géographie changeante. Les transformations induites par les avancées de l'âge se conjuguent à celles décidées par l'individu à l'image des tatouages, des implants ou des interventions de chirurgie ou de dermatologie esthétiques. S'y ajoutent les souvenirs cutanés laissés par les rebuffades de l'environnement ou les heurts brutaux avec les autres. "
De la première cicatrice (notre nombril), en passant par celles qui sont les traces d'événements, sans oublier les rituelles , celles qui sont signes d'infamie ou celles liées à l'art, David Le Breton explore avec acuité le lien qu'elles entretiennent avec notre peau mais aussi et surtout avec nous-mêmes.
S'y ajoutent les scarifications adolescentes, signes de malaise profond qui permettent de "crier par corps", tout comme les blessures carcérales, seules possibilités d'agir quand on n'a plus d'autres possibilités.
Les blessures des réfugiés, quant à elle, témoignent des tortures et des souffrances subies et permettront ou pas de justifier la nécessité de l'asile.
Une place particulière est faite pour les cicatrices sur le visage, particulièrement impossibles à dissimuler et qui impactent fortement les identités.
Le sociologue termine par ce qu'il appelle les "Corps de résistance, corps d'amazone", celui des femmes ayant souffert d'un cancer du sein, et par les inscriptions délibérées sur le corps, dans des officines qui leur sont dédiées, aux États-Unis.
Vous le voyez un panorama exhaustif , extrêmement intéressant et finement analysé, d'autant que le style de David Le Breton est très imagé et agréable à lire , même si la description de certaines pratiques peut être éprouvante. A recommander chaudement.
Éditions Métailié 2024.
06:00 Publié dans Essai, Rentrée Littéraire 2024 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : david le breton
04/04/2012
Marcher éloge des chemins et de la lenteur
"Le temps d'une connivence sensuelle, marcher c'est habiter l'instant et ne pas voir le monde au-delà de l'heure qui vient."
Dix ans après son Eloge de la marche, David Le Breton ne remet pas ses pas dans ceux tracés il ya dix ans. Il a changé et le statut de la marche également. Mais il retrouve un égal plaisir à relire des ouvrages aimés (voir l'abondante bibliographie) et à nous transmettre cette passion.
Quel plaisir de le suivre dans son analyse, jamais aride mais riche en images et en sensualité ! Que l'on marche seul ou en groupe, en ville ou à la campagne, la marche devient un moyen, pour qui veut bien s'en donner la peine, de réenchanter le monde, voire même d 'atteindre une renaissance spirituelle. La variété des expériences évoquées, l'élégance de l'écriture font de ce livre un pur régal !
Comment choisir parmi la multitude de phrases soulignées ?
Un ouvrage à glisser dans sa poche, le format s'y prête tout à fait, avant de se mettre en route !
Marcher, éloge des chemins et de la lenteur, David Le Breton, Métailié 2012, 158 pages enchanteresses.9 euros.
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : david le breton