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20/01/2020

Parce que les fleurs sont blanches

"C'est agréable, un petit chien lourd et chaud comme ça sur le ventre."

Ce court roman (212 pages denses) commence par un jeu d'adolescents à plus d'un titre programmatique: Noir ,qui consiste à se fixer un objectif et à l'atteindre les yeux fermés. Les joueurs sont les jumeaux de seize ans Klass et Kees ,et le petit dernier, treize ans,Gerson.
Cette fratrie unie est élevée par leur père, Gerard. La mère est partie en Italie, nul ne sait où précisément, et n'envoie  sporadiquement que quelques cartes ritualisées. Daan, le petit chien, contribue à animer cette famille heureuse.gerbrand bakker
Un accident  de voiture, laissant Gerson aveugle,  va venir tout remettre en question.
Avec son écriture d'une apparente simplicité, Gerbbrand Bakker, comme à son habitude, réussit le petit miracle de révéler l'indicible, les émotions dans toutes leurs nuances. On sort de là, le cœur essoré, la gorge serrée , tout en étant profondément admiratif du tour de force accompli.

L'étagère des indispensables est juste faite pour accueillir ce roman.

Traduit du néerlandais par Françoise Antoine. Grasset 2020

Du même auteur : clic 

reclic

12/04/2014

Le détour...en poche

Étrange, cette aisance avec laquelle le garçon et le chien s'accommodaient à cette  maison."

Emportant quelques meubles et surtout son recueil des poèmes d'Emily Dickinson, une néerlandaise entre deux âges, loue une maison isolée au Pays de Galles. Derrière elle, elle laisse des parents figés dans leurs habitudes et un mari, d'abord furieux puis indifférent.gerbrand bakker
Va-t-elle tenter de se reconstruire ou son objectif est-il simplement de trouver un apaisement ?  Se tenant d'abord dans un monde clos, l'héroïne va petit à petit s'intégrer à la nature qui l'entoure. L'arrivée impromptue d'une jeune homme chargé de cartographier les sentiers pédestres de la région va briser cette solitude et réveiller en elle sentiments et sensations.
Avec une grande économie de moyens, beaucoup de non-dits, Gerbrand Bakker fait évoluer son héroïne, gommant tout pathos, dans un univers qui devient de plus en plus proche de celui d'Emily Dickinson. On est bien loin ici de l'image que donne Christian Bobin de la poétesse américaine dans La dame blanche !
Mais le plus important mérite de ne pas être révélé afin de ne pas briser le charme puissant de ce roman qu'on voudrait tout à la fois finir et faire durer le plus longtemps possible... Un univers peuplé d'oies, d'un chien de berger, d'écureuils gris , d'un blaireau effronté et de quelques personnages qu'on a l'impression de voir évoluer devant nos yeux tant ils sont réussis ! Un moment de pur bonheur !

07/02/2013

Le détour

"Etrange, cette aisance avec laquelle le garçon et le chien s'accommodaient à cette  maison."

Emportant quelques meubles et surtout son recueil des poèmes d'Emily Dickinson, une néerlandaise entre deux âges, loue une maison isolée au Pays de Galles. Derrière elle, elle laisse des parents figés dans leurs habitudes et un mari, d'abord furieux puis indifférent.gerbrand bakker,trouver sa maison
Va-t-elle tenter de se reconstruire ou son objectif est-il simplement de trouver un apaisement ?  Se tenant d'abord dans un monde clos, l'héroïne va petit à petit s'intégrer à la nature qui l'entoure. L'arrivée impromptue d'une jeune homme chargé de cartographier les sentiers pédestres de la région va briser cette solitude et réveiller en elle sentiments et sensations.
Avec une grande économie de moyens, beaucoup de non-dits, Gerbrand Bakker fait évoluer son héroïne, gommant tout pathos, dans un univers qui devient de plus en plus proche de celui d'Emily Dickinson. On est bien loin ici de l'image que donne Christian Bobin de la poétesse américaine dans La dame blanche !
Mais le plus important mérite de ne pas être révélé afin de ne pas briser le charme puissant de ce roman qu'on voudrait tout à la fois finir et faire durer le plus longtemps possible... Un univers peuplé d'oies, d'un chien de berger, d'écureuils gris , d'un blaireau effronté et de quelques personnages qu'on a l'impression de voir évoluer devant nos yeux tant ils sont réussis ! Un moment de pur bonheur !

Le détour, Gerbrand Bakker, magnifiquement traduit du néerlandais par Bertrand Abraham, Gallimard 2013, 258 pages frôlant la perfection.

 

Du même auteur, j'avais aussi beaucoup aimé Là-Haut, tout est calme, clic !

26/04/2010

Là haut, tout est calme

"J'étais le deuxième choix, dis-je. C'était ça le pire."

Depuis que son frère jumeau est décédé dans un accident il y a 35 ans,Helmer van Wonderen a dû le remplacer à la ferme familiale. Mais vingt ans plus tard, brusquement Helmer décide de monter son père grabataire au premier étage et de réaménager la maison. première étape d'un changement de vie significatif qui s'annonce pour celui qui n'a , il l'avouera tardivement, jamais su trouver sa place une fois son frère mort.
Avec une grande économie de moyens Gerbrand Bakker peint avec délicatesse et poésie cette renaissance d'un homme qui jusqu'à présent n'a jamais appris à décider seul.5159lbExY6L._SL500_AA300_.jpg
Ce personnage laconique sait néanmoins tisser avec les animaux et les êtres qui l'entourent de vrais relations et nous surprend sans cesse tant par sa violence feutrée que par sa volonté souterraine mais  inébranlable d'avancer enfin. Un livre magnifique , lumineux, et qui accompagne longtemps le lecteur.

Merci Belle ! tu vois il m'a fallu le temps de me décider mais j'ai savouré chaque page !

Là haut, tout est calme, Gerbrand Bakker, traduit du néerlandais par Bertrand Abraham, Gallimard 2009, 351 pages qui sonnent justes.

Dominique a aussi été séduite.