Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/11/2009

L'ancien temps / le roi n'embrasse pas

"C'est un pays où l'eau voyage à l'envers. Alors quand on a des larmes elles tombent vers le ciel."

"J'ai menti et des choses se sont produites " annonce d'emblée le narrateur , un vieux loup lubrique sous la peau duquel se cache un enchanteur, grand-père de  la jolie Nadège, jeune femme rousse qui se change à son gré en renard et préfère la liberté à l'amour pépère que lui voue le jeune Cassian. Pourtant celui-ci , prêt à tout pour garder sa bien-aimée va se lancer à sa recherche dans une quête qui lui fera traverser un monde peuplé de chevaliers, de géants et de licornes.611EyFgzbPL._SL500_AA240_.jpg
Sfar brasse ici en un mélange iconoclaste des personnages classiques du récit initiatique mais il les dégage de leur gangue de clichés : Cassian jure comme un charretier, la licorne est rose et non point blanche. Le serpent quant à lui peut aussi bien être vu comme un trait d'union avec le "petit Prince" illustré par Sfar, ainsi d'ailleurs que le renard (écho peut être aussi de"la femme changée en renard"de D. Garnett ?) que comme un personnage symbolique traditionnel . Bref chacun pourra y voir les références qui lui parleront le plus.
Quant aux thèmes évoqués, le monothéisme- représenté sous la forme d'un cyclope-qui veut prendre la place des Dieux anciens, comment concilier liberté et amour, ils sont ici dépoussiérés. La franchise de certains personnages-auxiliaires livrant au lecteur les pensées les plus ambiguës des héros permet aussi au récit de se débarasser de tout faux-semblant. L'histoire avance à grands pas au milieu de paysages sylvestres traversés par des rivières dont il ne faut pas dévier le cours et qui nous rappellent qu'il faut écouter l'eau et accepter d'"avoir l'inconstance (et la joie) d'une rivière." Une traversée pleines de péripéties qu'il faut prendre le temps de relire pour encore plus l'apprécier.

L'ancien temps, le roi n'embrasse pas, Joann Sfar, le prolifique, Gallimard, 142 pages emplies de créatures oniriques.

Merci à Véronique et aux éditions Gallimard .

L'avis, plus réservé,  de Petites madeleines

Belle n'a pas aimé.