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13/08/2020

à la ligne...en poche

"L'usine bouleverse mon corps
Mes certitudes
Ce que je croyais savoir du travail et du repos
De la fatigue
De la joie
De l'humanité"

D'abord il y a la forme, à mi-chemin entre prose et poésie, une longue phrase sans point final, organisée en 66 séquences, la forme imposé par le rythme de la ligne de production où travaille l'auteur-narrateur. Pas le temps de réfléchir, la machine impose sa vitesse et les aléas mécaniques doivent sans cesse être compensés par les efforts humains.joseph ponthus
Adaptabilité des horaires, adaptabilité des corps, l'usine règne en maîtresse absolue . Il ne faut pas déplaire aux petits chefs, ne pas refuser les missions d'intérim, sans quoi on se retrouve sur le carreau, main d’œuvre infiniment remplaçable.
Pour tenir le coup, l'auteur puise dans sa culture (il a fait des études de lettres, a été dans une autre vie éducateur social, mais en Bretagne où il a choisi de vivre avec sa femme,  il travaille dans une conserverie de poissons ou aux abattoirs), culture littéraire ou populaire, les chansons tenant une place importante sur les chaînes de production.
Il dit la fatigue qui empêche de retrouver la phrase trouvée au boulot, "Mes mots peinent autant que mon corps  quand il / est au travail ", la solidarité  entre certains ouvriers ,mais aussi l'énervement contre les tire-au flanc. Il a  aussi des réflexions surprenantes quand il compare les effets de la psychanalyse et de l'usine sur lui-même.Il pose surtout des mots forts et vrais sur tout ce qu'on ne peut pas raconter, comme le dit sa tante page 93.

Un texte nécessaire et inoubliable.

Évidemment sur l'étagère des indispensables.

28/01/2019

à la ligne / Feuillets d'usine

"L'usine bouleverse mon corps
Mes certitudes
Ce que je croyais savoir du travail et du repos
De la fatigue
De la joie
De l'humanité"

D'abord il y a la forme, à mi-chemin entre prose et poésie, une longue phrase sans point final, organisée en 66 séquences, la forme imposé par le rythme de la ligne de production où travaille l'auteur-narrateur. Pas le temps de réfléchir, la machine impose sa vitesse et les aléas mécaniques doivent sans cesse être compensés par les efforts humains.joseph ponthus
Adaptabilité des horaires, adaptabilité des corps, l'usine règne en maîtresse absolue . Il ne faut pas déplaire aux petits chefs, ne pas refuser les missions d'intérim, sans quoi on se retrouve sur le carreau, main d’œuvre infiniment remplaçable.
Pour tenir le coup, l'auteur puise dans sa culture (il a fait des études de lettres, a été dans une autre vie éducateur social, mais en Bretagne où il a choisi de vivre avec sa femme,  il travaille dans une conserverie de poissons ou aux abattoirs), culture littéraire ou populaire, les chansons tenant une place importante sur les chaînes de production.
Il dit la fatigue qui empêche de retrouver la phrase trouvée au boulot, "Mes mots peinent autant que mon corps  quand il / est au travail ", la solidarité  entre certains ouvriers ,mais aussi l'énervement contre les tire-au flanc. Il a  aussi des réflexions surprenantes quand il compare les effets de la psychanalyse et de l'usine sur lui-même.Il pose surtout des mots forts et vrais sur tout ce qu'on ne peut pas raconter, comme le dit sa tante page 93.

Un texte nécessaire et inoubliable.

Évidemment sur l'étagère des indispensables.

 

La Table Ronde 2019,263 pages piquetées de marque-pages.