28/05/2020
Une maison parmi les arbres ...en poche
"- C'est la raison pour laquelle cette histoire s'adresse à des enfants plus âgés. Des enfants qui ne sont plus vraiment des enfants. Qui comprennent ce qu'ils voient aux informations . Et au cas où vous l'auriez oublié , les adolescents ont, de façon innée des pensées sombres qu'ils ont tendance à garder pour eux. Ils se régalent de désastres fictifs. Il y a une espèce de réconfort à voir le monde brûler dans un livre. Un livre, comme un fourneau, peut être refermé, le feu contenu."
Quand Morty Lear, célèbre auteur de livres pour enfants, décède accidentellement, , son assistante , confidente et amie Tomasina Daulair découvre qu'elle hérite non seulement de sa Maison parmi les arbres, mais aussi de la gestion de son œuvre.
Elle qui a consacré toute sa vie à faciliter celle de son employeur va aussi devoir faire face à ceux qui veulent s’approprier , en toute bonne foi ou pas, une parcelle de l'oeuvre de Lear: que ce soit le célèbre acteur engagé pour incarner l'auteur dans un biopic, la conservatrice de musée à qui étaient promis des documents en vue d'une exposition ou le propre frère de Tomasina qui s'estime lésé par l'auteur.
Les surprises vont se succéder sous la plume à la fois tendre et ironique de Julia Glass qui excelle à relater tout en nuances les fêlures et les blessures infimes en apparence mais qui marquent toute une existence. Toute une galerie de personnages plus vrais que nature , avec leurs petitesses et leurs grandeurs, se déroule sous nos yeux. Un grand coup de cœur.
Gallmeister , traduit de l’américain par Josette Chicheportiche.
L’éditeur précise que Julia Glass s'est inspiré de la vie de Maurice Sendak (Max et les maximonstres.)
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : julia glass
09/03/2019
La nuit des lucioles...en poche
" Vous pourriez considérer les promesses comme une série de filets : certains durent une vie entière, d'autres se défont, incroyablement fragiles, en un clin d’œil.Les promesses de garder un secret , ce sont les plus délicates - en particulier quand il s'agit de secrets que vous ne pensiez même pas détenir."
Christopher, dit Kit, la quarantaine passée , s'englue dans une vie dépourvue de perspectives. Son énergique femme, Sandra, l'enjoint de partir à la recherche de son père biologique, père dont sa mère a toujours refusé de lui révéler l'identité.
Cette quête lui permettra tour à tour de voir sous un autre jour le père qui l'a élevé , un robuste montagnard, sorte de héros local, mais aussi de découvrir tout un pan de son histoire paternelle et de faire la connaissance de Fenno MacLeod, libraire déjà rencontré dans Jours de juin (quel plaisir de le retrouver et de découvrir ce qui lui était arrivé !)
Quels que soient les paysages (on se balade dans plusieurs États américains très différents), les milieux sociaux évoqués , on sent l'auteure parfaitement à l'aise dans ses descriptions. Avec beaucoup de sensibilité et de bienveillance, elle peint des familles dissemblables, mais qui , chacune à leur façon , se débrouille pour s'adapter aux changements des temps et des mœurs. Un bon gros roman comme on les aime,avec des personnages hauts en couleurs dont on devient vite très proches !
La nuit des lucioles, And The dark Sacred Night, Julia Glass, traduit de l’anglais(E-U) avec élégance par Anne Damour,
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : julia glass
23/08/2018
Une maison parmi les arbres
"- C'est la raison pour laquelle cette histoire s'adresse à des enfants plus âgés. Des enfants qui ne sont plus vraiment des enfants. Qui comprennent ce qu'ils voient aux informations . Et au cas où vous l'auriez oublié , les adolescents ont, de façon innée des pensées sombres qu'ils ont tendance à garder pour eux. Ils se régalent de désastres fictifs. Il y a une espèce de réconfort à voir le monde brûler dans un livre. Un livre, comme un fourneau, peut être refermé, le feu contenu."
Quand Morty Lear, célèbre auteur de livres pour enfants, décède accidentellement, , son assistante , confidente et amie Tomasina Daulair découvre qu'elle hérite non seulement de sa Maison parmi les arbres, mais aussi de la gestion de son œuvre.
Elle qui a consacré toute sa vie à faciliter celle de son employeur va aussi devoir faire face à ceux qui veulent s’approprier , en toute bonne foi ou pas, une parcelle de l'oeuvre de Lear: que ce soit le célèbre acteur engagé pour incarner l'auteur dans un biopic, la conservatrice de musée à qui étaient promis des documents en vue d'une exposition ou le propre frère de Tomasina qui s'estime lésé par l'auteur.
Les surprises vont se succéder sous la plume à la fois tendre et ironique de Julia Glass qui excelle à relater tout en nuances les fêlures et les blessures infimes en apparence mais qui marquent toute une existence. Toute une galerie de personnages plus vrais que nature , avec leurs petitesses et leurs grandeurs, se déroule sous nos yeux. Un grand coup de cœur.
Gallmeister 2018, traduit de l’américain par Josette Chicheportiche.
L’éditeur précise que Julia Glass s'est inspiré de la vie de Maurice Sendak (Max et les maximonstres.)
06:00 Publié dans rentrée 2018, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : julia glass
17/04/2015
Les joies éphémères de Percy Darling...en poche
"Le milieu, c'est là qu'il y a la garniture, la confiture, la crème anglaise, la farce de la dinde."
"Vieux et sclérosé", pétri de culture classique, Percy Darling, accepte de louer sa grange pour y installer une très huppée école maternelle . S'il y perd un peu de son intimité, il va y gagner au change en acceptant de s'ouvrir davantage aux autres et en laissant davantage libre cours à ses émotions.
C'est non seulement toute la constellation familiale qui va être changée mais aussi la manière de Percy d'envisager le monde.
Un bon gros roman familial comme on les aime: un personnage central, ses relations avec ses filles, ses voisins délicieusement croqués, son petit-fils un peu trop parfait , mais aussi l'instituteur gay, le sans- papier sud américain, tout un microcosme finement observé auquel on s'attache immédiatement. On prend beaucoup de plaisir à voir évoluer Percy et on savoure le style précis et riche en métaphores de Julia Glass. Un pur régal !
05:46 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : julia glass
08/04/2015
La nuit des lucioles
" Vous pourriez considérer les promesses comme une série de filets : certains durent une vie entière, d'autres se défont, incroyablement fragiles, en un clin d’œil.Les promesses de garder un secret , ce sont les plus délicates - en particulier quand il s'agit de secrets que vous ne pensiez même pas détenir."
Christopher, dit Kit, la quarantaine passée , s'englue dans une vie dépourvue de perspectives. Son énergique femme, Sandra, l'enjoint de partir à la recherche de son père biologique, père dont sa mère a toujours refusé de lui révéler l'identité.
Cette quête lui permettra tour à tour de voir sous un autre jour le père qui l'a élevé , un robuste montagnard, sorte de héros local, mais aussi de découvrir tout un pan de son histoire paternelle et de faire la connaissance de Fenno MacLeod, libraire déjà rencontré dans Jours de juin (quel plaisir de le retrouver et de découvrir ce qui lui était arrivé !)
Quels que soient les paysages (on se balade dans plusieurs États américains très différents), les milieux sociaux évoqués , on sent l'auteure parfaitement à l'aise dans ses descriptions. Avec beaucoup de sensibilité et de bienveillance, elle peint des familles dissemblables, mais qui , chacune à leur façon , se débrouille pour s'adapter aux changements des temps et des mœurs. Un bon gros roman comme on les aime,avec des personnages hauts en couleurs dont on devient vite très proches !
La nuit des lucioles, And The dark Sacred Night, Julia Glass, traduit de l’anglais(E-U) avec élégance par Anne Damour, Éditions des deux terres 2015, 567pages qui se dévorent toutes seules !
Et il n'est pas besoin d'avoir lu Jours de Juin pour lire La nuit des lucioles, même si lire ce dernier ne peut que donner envie de lire le premier Ai-je été claire ? !
Du même auteur, tous sortis en poche : clic, clic , clic et reclic.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : julia glass, gay friendly
16/05/2012
Les joies éphémères de Percy darling
"Le milieu, c'est là qu'il y a la garniture, la confiture, la crème anglaise, la farce de la dinde."
"Vieux et sclérosé", pétri de culture classique, Percy Darling, accepte de louer sa grange pour y installer une très huppée école maternelle . S'il y perd un peu de son intimité, il va y gagner au change en acceptant de s'ouvrir davantage aux autres et en laissant davantage libre cours à ses émotions.
C'est non seulement toute la constellation familiale qui va être changée mais aussi la manière de Percy d'envisager le monde.
Un bon gros roman familial comme on les aime: un personnage central, ses relations avec ses filles, ses voisins délicieusement croqués, son petit-fils un peu trop parfait , mais aussi l'instituteur gay, le sans- papier sud américain, tout un microcosme finement observé auquel on s'attache immédiatement. On prend beaucoup de plaisir à voir évoluer Percy et on savoure le style précis et riche enmétaphores de Julia Glass. Un pur régal !
Les joies éphémères de Percy Darling, (The Widower's tale), traduit de l'anglais (E-U)par Sabine Porte, Editions des Deux terres 2012, 649 pages à savourer et à marquer au passage .
Du même auteur, en poche clic et reclic !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : julia glass
21/03/2011
Louisa et Clem
"Les choses les plus étranges me consolent."
Deux soeurs, qui se déchirent d'abord (histoire de rivalités sourdes) et dont la relation, au fil du temps, entre 1980 et 2005, va évoluer.
Une trame on ne peut plus classique, qui pourrait ronronner, mais Julia Glass a le chic pour peindre des personnages aux multiples facettes, hauts en couleurs- si Louisa est plus artiste, Clem, la cadette est plus casse-cou et engagée dans la protection de la nature - et les personnages secondaires ne sont pas négligés pour autant. Ainsi la mère des deux héroïnes élève-t-elle des chiens de chasse à courre (mais rassurez-vous où le renard est juste remplacé par une trace olfactive), ce qui est plein de panache mais aussi très décalé aux Etats-Unis !
Julia Glass ne laisse pas non plus le récit s'embourber et les péripéties ne cessent de relancer l'action juste au moment où le lecteur aurait pu relâcher son attention. Commencé de manière assez guillerette avec la rencontre d'une vieille tante excentrique qui se révèlera plus complexe que le stéréotype qu'elle semble incarner,le récit, au fil du temps, adoptera des tonalités tour à tour cocasse et dramatique.
On s'attache sans réserve à ces deux soeurs, à leurs amours, à leurs épreuves, et si le revirement final m'a tout d'abord laissée songeuse, après réflexion il est on ne peut plus approprié: commencé par la révélation d'un secret, le recit se boucle par un autre secret , bien plus profond.
Louisa et Clem, Julia Glass, Editions des deux terres 2011, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Damour, 427 pages riches (et très souvent cornées).
Lu dans le cadre de Babelio que je remercie ainsi que les Editions des Deux Terres.
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : julia glass
20/03/2011
Refaire le monde...en poche
Les trajectoires professionnelles de Greenie, pâtissière émérite, et celle de son mari, thérapeute à Greenwich village, suivent des trajectoires tout à fait opposées: plus la clientèle de la pâtissière augmente, plus celle de son mari diminue...Le sentant s'enliser dans une mélancolie incompréhensible, la jeune femme va accepter une offre de travail pour le gouverneur du Nouveau-Mexique et partir à l'autre bout du pays avec son jeune fils George.
Ce départ va alors déclencher toute une série d'événements incontrôlables.Centré autour de la crise de ce couple, Refaire le monde présente toute une galerie de personnages pittoresques qui, comme dans le précédent roman de Julia Glass (billet ici) vont se croiser, se rencontrer et former ainsi une constellation des plus sympathiques. Il y a là Walter, l'ange gardien de Greenie , ses amours malheureuses, son bouledogue Le Bruce et son neveu Scott, musicien à ses heures, mais aussi Saga une jeune fille qui souffre de la perte de sa mémoire et toute une kyrielle de second rôles tout aussi attachants, dont un amoureux qui offre des briques ! On y retrouve aussi , dans un rôle moins central, le libraire Fenno et son oiseau pittoresque.
Julia Glass s'attache à chacun d'eux (et nous avec elle) et les fait évoluer sous son regard bienveillant, sachant dénicher en chacun d'eux l'étincelle qui le fera échapper au cliché (et Dieu sait que cela aurait été facile en particulier avec le Gouverneur haut en couleurs !).
Elle peint aussi , avec sensibilté ,un monde qui connaît une mutation brutale, choisissant pour cela d'évacuer tout pathos et se concentrant sur la vie quotidienne des gens et leurs émotions.
Comme Walter et Greenie, à la fin de ces 700 pages qu'il faut prendre le temps de savourer, le lecteur peut à son tour déclarer : "...Ils ont passé tant d'heures au téléphone, partagé tant d'émotions, de bouleversements, les meilleurs comme les pires, qu'ils sont à présents liés par une incomparable connivence."
Un livre choral réconfortant.
Du même auteur , également sorti en poche, Jours de juin
Pas de coups de théâtres fracassants, tout est feutré dans Jours de juin de Julia Glass. Ce roman se divise en trois étés qui vont bouleverser la vie d'une famille écossaise.Des décès vont entraîner des réajustements entre les personnages, réajustement des places de chacun au sein de la famille et aussi de la vision , forcément parcellaire et myope, que chacun a des autres.
Ce très beau texte aurait aussi pu reprendre le titre de Sylvie Doizelet Chercher sa demeure car chacun dans le roman de julia Glass peine à trouver le pays (Ecosse, Grèce, Etats-Unis, France) qui lui donnera la sérénité.
Si vous aimez l'atmosphère des vielles demeures écossaises, les chiens de berger, la musique et les livres,vous trouverez votre bonheur dans ce livre qui n'est ni triste ni mélancolique. On y trouve même des pointes d'humour quasiment anglais .
Julia Glass est américaine mais elle mériterait presque qu'on lui accorde l'étiquette de romancière anglaise, c'est dire si j'ai aimé...
Et demain un billet sur le dernier roman juste sorti de Julia Glass !
Fan, moi ? :)
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : julia glass
20/05/2009
Refaire le monde .
Les trajectoires professionnelles de Greenie, pâtissière émérite, et celle de son mari, thérapeute à Greenwich village, suivent des trajectoires tout à fait opposées: plus la clientèle de la pâtissière augmente, plus celle de son mari diminue...Le sentant s'enliser dans une mélacolie incompréhensible, la jeune femme va accepter une offre de travail pour le gouverneur du Nouveau-Mexique et partir à l'autre bout du pays avec son jeune fils George.
Ce départ va alors déclencher toute une série d'événements incontrôlables.Centré autour de la crise de ce couple, Refaire le monde présente toute une galerie de personnages pittoresques qui, comme dans le précédent roman de Julia Glass (billet ici) vont se croiser, se rencontrer et former ainsi une constellation des plus sympathiques. Il y a là Walter, l'ange gardien de Greenie , ses amours malheureuses, son bouledogue Le Bruce et son neveu Scott, musicien à ses heures, mais aussi Saga une jeune fille qui souffre de la perte de sa mémoire et toute une kyrielle de second rôles tout aussi attachants, dont un amoureux qui offre des briques ! On y retrouve aussi , dans un rôle moins central, le libraire Fenno et son oiseau pittoresque.
Julia Glass s'attache à chacun d'eux (et nous avec elle) et les fait évoluer sous son regard bienveillant, sachant dénicher en chacun d'eux l'étincelle qui le fera échapper au cliché (et Dieu sait que cela aurait été facile en particulier avec le Gouverneur haut en couleurs !).
Elle peint aussi , avec sensibilté ,un monde qui connaît une mutation brutale, choisissant pour cela d'évacuer tout pathos et se concentrant sur la vie quotidienne des gens et leurs émotions.
Comme Walter et Greenie, à la fin de ces 700 pages qu'il faut prendre le temps de savourer, le lecteur peut à son tour déclarer : "...Ils ont passé tant d'heures au téléphone, partagé tant d'émotions, de bouleversements, les meilleurs comme les pires, qu'ils sont à présents liés par une incomparable connivence."
Un livre choral réconfortant.
Julia Glass Refaire le monde, traduit de l'anglais par Sabine Porte, Editions des deux terres, 700 pages savoureuses.
06:05 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : refair le monde, julia glass, amour et pâtisserie