03/10/2014
Petit éloge de la nuit
"Plénitude
Je n'aime que les nuits entières, où je ne me réveille pas, où je ne me lève pas. Des nuits pleines. Des nuits où l'on se repose d'être soi."
Je nourris pour le genre et la collection Folio chez du Petit éloge une passion trop souvent déçue. Ici, Ingrid Astier se fixe un cadre supplémentaire ,et s'y tient sans tricher, celui de l'abécédaire , un autre d e mes péchés mignons .
Le résultat : un livre de 129 pages , dont de très nombreuses cornées, "notes vagabondes, de nuits inspirées, de lectures ou de dialogues croisés" que j'ai apprécié au plus haut point.
L'auteure y livre des pensées, le fruit de ses nuits avec le groupe cabarets du quai des orfèvres (elle n'est pas auteur de polars pour rien et l'on oubliera pas de sitôt celui qu'elle surnomme Le petit Corrézien) , de ses réflexions sur les films comme "Ma nuit chez Maud", de ses lectures, car"La littérature rend notre esprit poreux. Elle s'attaque en nous à ce que nous avons de plus sensible. lorsqu'elle vise juste, elle s'allie à notre pensée jusqu'à l’habiter. rien ne viendra l'en déloger." ,de ses dialogues avec son frère astronome ...Elle peint à merveille l'atmosphère des nuits , cette complicité qui s'y établit, les moments de calme ou de violence, l'alchimie de la nuit.
C'est poétique, riche et vibrant . à lire de jour comme de nuit ! Un parfait livre de chevet .
Il ne me reste plus qu'à découvrir les polars d'Ingrid Astier !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : petit éloge, ingrid astier
29/09/2012
Petit éloge des séries télé
"J'avancerai, par analogie , que les séries ont la même fonction de préparation et de réparation que les films et les romans, mais plus proche de notre manière de vivre : par la durée et le rythme, en décrivant des vies tout en ayant le loisir de retourner sur des événements passés comme nous le faisons nous-mêmes, chaque jour, en pensée ou en paroles. Au lieu de procéder par brèves explosions d'émotions comme dans les films, ou lente déambulation dans les mots, comme les romans, les séries procèdent par bouffées régulières, intermittentes et répétées; nous avons le temps, entre deux épisodes, de réfléchir à ce qui s'est dit et de nous préparer à ce qui va se dire.
Dans cette perspective, les séries dramatiques m'apparaissent comme l'équivalent des "expériences de pensée" des philosophes qui, pour examiner les dilemmes moraux , inventent des situations fictives assorties de choix déchirants"
Un petit éloge très réussi où Martin Winckler nous transmet son amour et sa grande connaissance des séries télé. Une mine où piocher , soit pour raviver des souvenirs, soit pour découvrir des séries inconnues !
06:00 Publié dans Essai, Extraits, rentrée 2012 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : martin wincler, petit éloge