08/08/2013
Lithium pour Médée
"J'étais celle qui tissait les toiles et rendait la nuit contagieuse."
Elle a vingt-sept ans et constate: "les pins qui ont le même âge en savent plus sur la vie que moi. Alors je me suis dit que cette énorme fleur qui s'ouvrait devait peut être porter le nom de Rose." Ni son père, en train de faire face à une récidive de son cancer, ni sa mère qui, ayant vécu le rêve américain, est devenue productrice , ne l'appelant par son prénom, nous devons nous contenter de cette décision.
Identité mal cernée, comportement erratique, la narratrice analyse avec une lucidité parfois glaçante, son comportement et celui de ses parents aujourd'hui séparés.
Elle revient sur son passé et, à mesure du roman, accède, non pas à la sérénité , mais à une forme de libération.
Rick Moody, dans sa préface, voit dans Lithium pour Médée "une tragédie banale : la famille éclatée". J'y verrais plutôt le poids d'une hérédité et d'un passé transgénérationnel dont on a voulu faire l'économie. L'héroïne est tout sauf sympathique mais la langue, parfois incantatoire, poétique avec quelques points d'humour, rend ce roman totalement hypnotique. à noter que ce texte fait la part belle à la ville de Los Angeles qui devient presque un personnage à part entière.
Lithium pour Médée, Kate Braverman, traduit de l'anglais (E-U) par Françoise Marel, Rivages poche 2012,318 pages intenses.
06:00 Publié dans Objet Littéraire Non Identifié, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : kate braverman, rick moody