04/05/2022
#Unamour #NetGalleyFrance !
"De fait, elle est en train de franchir les étapes nécessaires. Constater une telle évolution-même ardue, même minime-lui procure une satisfaction intime, comme si les progrès du chien étaient aussi les siens, indirectement. "
Natalia, pour fuir un passé un peu trouble et entamer une carrière de traductrice littéraire, s'installe dans une bicoque déglinguée à la campagne. Mais une femme seule face à une petite communauté bien soudée ,voilà qui va bientôt générer des tensions.
Cela commence d'emblée par un propriétaire violent, intrusif, qui lui donne un chien. Un animal tout sauf bien traité ,avec lequel Natalia peine à instaurer une relation. Cela se poursuit avec Piter, un homme plus âgé qu'elle, bien intégré dans la population locale, en apparence amical mais qu'on pourrait aussi ranger dans la catégorie "ces hommes qui veulent apprendre la vie aux femmes". Enfin arrive "l'Allemand" qui lui propose avec force précautions oratoires "un troc de marchandises" : "Je peux réparer les tuiles si en échange tu me laisses entrer en toi un moment, dit-il. "De l'influence des pluies torrentielles sur les relations sexuelles.
A rebours de bien des romans de rénovation-installation à la campagne vantant les côtés champêtres et vivifiants de la situation, nous sommes ici en présence d'un personnage déroutant, qui affronte ses ambivalences, perçoit celles des autres et tente souvent , non pas d'affronter, mais d'esquiver les problèmes auxquels elle est régulièrement confrontée. On a parfois envie de la secouer cette héroïne qui se laisse malmener et analyse son comportement avec férocité. Le malaise grandit , la violence est de plus en plus présente le doute également. Quelle est la vision des événements qui prévaut ? Celle de Natalia ou celle des villageois ? La réponse sera donnée sur le fil. Un roman âpre et dérangeant.
Grasset 2022, traduit de l'espagnol par Delphine Valentin.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sara mesa