24/01/2011
L'écrivain de la famille
"Quand on est très petit , la longueur des bras permet juste d'atteindre le coeur de ceux qui nous embrassent.Quand on est grand, de les maintenir à distance."
Parce qu'il a écrit des vers de mirliton à sept ans, Edouard est aussitôt assigné au rôle d'Ecrivain de la famille. Les mots vont alors revêtir une importance toute particulière pour ce fils aîné d'une famille de commerçants aisés du Nord où les failles commencent à se creuser.
Mais s'il est assez facile d'adopter la séduisante posture de l'Ecrivain, les mots vont se montrer plus rebelles que prévus et se laisser plus aisément dompter sous forme de slogans publicitaires que sous forme romanesque.
Des années 70 , placées sous le signe de Sautet, aux années quatre-vingt dix ,plus sombres, nous suivrons, de décennie en décennie, le parcours de cet Edouard si doué pour décrire les femmes et si maladroit pour les aimer. Itinéraire d'un ex- enfant gâté, itinéraire d'une famille tout à la fois ordinaire et si singulière, à la fois drôle et émouvant, ce roman ,qu'on devine inspiré par le parcours de l'auteur, même si on y sent parfois la patte du publicitaire qui plie les mots à sa guise, réussit à transmettre une vraie émotion, subtile et chaleureuse. Un très joli voyage dans le temps et les sentiments d'une famille. Un livre qu'on ne lâche pas.
L'écrivain de la famille, Grégoire Delacourt, Jean-Claude Lattès 2010, 265 pages dans la lignée de Jean-Louis Fournier.
Clara a aussi été séduite !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : grégroire delacourt, mots, famille, pub, valenciennes
30/07/2009
Cinq bières , deux rhums,
Ah que ça fait du bien de retrouver notre" orchidoclaste"* préféré ! Sous prétexte de lui faire dégoter une bière de derrière les fagots, Gérard , le patron du bar La Sainte Scolasse, a envoyé Le Poulpe en mission spéciale dans le NORD , l'objectif étant en fait de lui redonner le moral ! Évidemment en baguenaudant entre Valenciennes (V.A pour les footeux) et Antoing (Belgique wallonne), le Poulpe va se prendre les tentacules dans quelques cadavres, en profiter pour se balader en péniche ultra-moderne, glanant au passage autant d'infos sur la fabrication de la bière que sur le traffic de l'Escaut, sans oublier d'égratigner quelques édiles locaux**.
Mortagne du Nord, cadre d'un roman policier, qui l'eût cru ? L'occasion en tout cas de(re) découvrir pour les autochtones des édifices et des paysages, de montrer les blessures mais aussi la vie qui continue malgré tout dans cette région où la nature commence à reprendre ses droits puisque des fleurs poussent dans une prairie métallicole, joli symbole d'espoir. On sent aussi que l'auteur s'est baladé dans le coin et qu'il y a pris plaisir, sachant aller au-delà des clichés , dénichant les détails révélateurs d'une exploration pédestre et non livresque. et ça fait chaud au coeur !
Ceux qui apprécient les enquêtes millimétrées en seront pour leurs frais (les explications finales étant un peu poussées sous le tapis) , ceux qui aiment le style haut en couleurs de Pouy se régaleront des sentences du poulpe : "Parfois il faut savoir éviter les paraphréniques confabulants et briser là avec les forcenés incantatoires ." ou des injonctions de Chéryl : "Va te faire raboter les surrénales!". Bref, un Poulpe réjouissant, ayant comme fil rouge la lecture des Habits noirs de Paul Féval dont se régale le héros et dont il nous montre la pertinente actualité, toujours aussi sombre.
Cinq bières, deux rhums (ne loupez pas le jeu de mots !), Jean-Bernard Pouy, Editions Baleine, 160 pages à accompagner d'une Mort Subite*** ?
* Casseur de c...
** Pouy sera-t-il invité au salon du livre policier ? Affaire à suivre...
***Nom d'une bière belge
L'avis de Cathe qui m'a fait découvrir ce livre !
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : jean-bernard pouy, mortagne du nord, valenciennes, min coin quoi !