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Rechercher : Trois fois la fin du monde

Le monde selon John Irving...

...ou comment jeudi matin , je me suis réveillée avec des yeux de panda et une folle envie de relire tous les anciens romans de cet auteur et de redonner une chance aux plus récents !

Mercredi soir sur Arte , j'ai (enfin) découvert l'adaptation de Le monde selon Garp (ça fait tout bizarre de voir Robin Williams et Glenn Close tout jeunots). J'avais lu le roman lors de sa première parution mais je me suis faite cueillir comme une bleue par les coups que le romancier inflige à ses personnages (et à ses lecteurs par conséquent), mais aussi par la luminosité du roman que le réalisateur a su 41SW3Q4APDL.jpgconserver. Pas de pathos mais une extrême sensibilité dans le roman comme dans le film et beaucoup de pudeur. Le personnage de la transsexuelle n'est en rien ridicule ou caricaturale, juste émouvant. à noter que l'auteur fait une courte apparition sous les traits d'un arbitre lors d'une compétition de lutte.

Dans la foulée, j'ai enchaîné avec un documentaire , Le monde selon John Irving où l'auteur de à moi seul bien des personnages se dévoile petit à petit. On le voit préparer des pizzas pour l'équipe qui le filme, s'enquérant des préférences alimentaires de chacun et cela fait juste écho au film où le héros s'éclate dans son rôle de père au foyer. Rien de chiqué, juste le quotidien.irving583.jpg
J'ai beaucoup aimé le fait que le romancier se documente de manière fouillée sur des sujets aussi variés que la cuisine d'un restau , les grandes orgues d'une église ou sur l'univers du tatouage. Le plus étonnant est que les personnes dont il s'est inspirées pour certaines apparitions sont aussi interrogées et toutes se montrant à la fois flattées et épatées par l'attention dont Irving a fait preuve. Bref, si l'on ajoute à tout ça le chien du romancier sur lequel j'ai tout de suite craqué, j'ai réussi à ne pas m'endormir malgré l'heure tardive ! Passionnant et plein de charme, le bougre !

Le documentaire est disponible ici mais seulement jusqu'à mercredi prochain. Il repasse aussi sur Arte, lundi matin.

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Si je suis de ce monde

"Tenir des livre dans ses
  bras voyagés là posés plan-
  tés poussant du sol piles
  renversées égratignées pa-
  quets de phrases portées
  debout."

 Dans Si je suis de ce monde, Albane Gellé invente une forme compacte, une seule phrase, commençant immuablement par l anaphore "Tenir" et se terminant par "debout", comme des butées pour mieux cadrer le texte et le maintenir au centre de la page. Seul varie le contenu, sans ponctuation, au lecteur de la rétablir, parfois hachée, parfois coulant d'un seul souffle.
Dans ces petits pavés , l'auteure joue avec le lecteur qui guette les variations autour de "tenir" et le surprend souvent, l'emmenant dans des chemins de traverse qui vivifient une langue en apparence simple. Au fil des textes, des animaux, des éléments naturels sont convoqués pour dire la volonté de résister malgré les obstacle , quelle que soit leur nature: "(vitesse ogresse des journées)" ou "cerisier en équilibre sur roulis d'un jardin calme", "comment garder de l'air assez dedans parmi rouleaux de mer draps dépliés et noeuds".albane gellé
Des vignettes, des cailloux traçant un chemin où chacun piochera à sa guise pour trouver de quoi Tenir debout, une poésie fraîche et revigorante. Un grand coup de coeur , pour le texte et pour une édition  magnifique, tant par la typographie que par la qualité des papiers employés !

Un grand merci aux Editions Cheyne et à Libfly !

Lu dans le cadre de La voie des Indés (lisez hors pistes !)albane gellé







 

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Et devant moi, le monde

"à ses yeux, je suis quelqu'un à qui on a montré le chemin et qui s'en est délibérément détourné."

A dix-huit ans, Joyce Mainard écrit un long article qui fait d'elle la porte-parole de la jeunesse des années 70 aux Etats-Unis. Ce texte, et la photo qui l'accompagne, lui vaudront une lettre d'un certain  J.D. Salinger. S'engage alors une correspondance qui débouchera bien évidemment sur une histoire de fascination et d'emprise entre la très jeune fille et cet écrivain charismatique de trente -cinq ans son aîné.51kYcIRvGpL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Quoi qu'en dise le bandeau accrocheur de l'éditeur "Dans l'intimité de Salinger", ce récit ne tourne pas seulement autour de cet épisode de la vie de Joyce Mainard.
C'est bien plutôt le récit d'une très jeune femme qui mettra énormément de temps à accorder sa vie (marquée par la honte et l'imperfection ) avec le récit édulcoré qu'elle en fait, en brave petit soldat désireux de plaire non seulement à ses parents mais aussi à tous ceux qui la liront. Mainard le reconnaît avec franchise, oui elle a été avide de reconnaissance et de succès, toutes choses qui ne pouvaient que déplaire à l'ascétique Salinger qu'elle a connu. S'il a été le premier à reconnaître en elle un écrivain, la leçon a été plutôt âpre à digérer car, placée sur un piédestal dans un premier temps, la chute n'en a été que plus rude pour Joyce.
Récit pudique mais sincère, Et devant moi, le monde, fait entendre la voix de celle qui s'est échinée pendant des années à écrire comme si quelqu'un regardait par dessus son épaule mais a enfin trouvé le courage d'admettre que non sa vie n'était pas parfaite et que oui elle avait le droit de mettre à mal le mythe Salinger. On pourra la trouver parfois naïve cette très jeune femme , mais jamais elle ne nous agacera et son histoire trouvera forcément de nombreux échos en nous.

Du même auteur , un roman, ici.

Et devant moi, le monde, Joyce Mainard, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pascale Haas, Philippe Rey 2011, 463 pages.

Merci à Babelio et aux éditions Philippe Rey.ico_critique.jpg

 

 

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Le monde de Lenny

Lenny est un élève brillant mais qui pose problème à tous les membres de l'équipe éducative car il ne  "rentre  pas  dans le moule". Impossible de le faire  passer de niveau car "le retard de son développement  affectif  rendrait tout changement catstrophique."9782844207623.gif
Elevé par une mère qui porte des gants en continu (elle est main-modèle pour la publicité), Lenny pose sur le monde un regard aigu et décalé sur le monde qui l'entoure. Les entretiens avec Muriel (une psy? ) et sa relation avec Van-son premier ami !-vont lui permettre de mieux trouver sa place et de laisser libre cours à ses émotions.
Ecrit par l'américaine Kate Banks -à qui l'on doit de nombreux albums destinés aux  jeunes enfants-, Le monde  de Lenny est un roman attachant même s'il possède les défauts de ses qualités. En effet, la répétition quasi systématique des  prénoms des personnages dans les dialogues donnent à ceux-ci un côté trop rigide et trop enfantin pour un roman destiné aux ados à partir de 12 ans. L'attitude de Muriel * qui est là pour aider l'enfant et dont le statut ne sera pas précisé  est peut être aussi un chouïa  idéalisée mais bon...Kate Banks se glisse néanmoins avec habileté dans l'esprit de Lenny ,un petit garçon de neuf ans diablement sympathique.

Le monde de Lenny,  Kate Banks, Editions thierry Magnier,  traduit de l'américain par Valérie Dayre.

* le roman est dédié à "Muriel", alors si cette demoiselle est telle que dans le  roman, je ne peux que lui tirer mon chapeau !

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Un monde cruel

En Afghanistan, on sait très bien que la situation des femmes n'estpas facile (comme dans plein d'autres pays ,hélas). Mais  on en aune connaissance abstraite,désincarnée. Avec Spôjmaï Zariâb,cette réalité on la prend en pleinplexus solaire.51BYF854M8L
J'ai lu la première des sept nouvelles composantle recueil Dessine-moi un coq,et j'ai dû marquer un temps d'arrêt dans ma lecture tant j'ai étéchoquée par la puissance d'évocation de l'auteure. L'irruption danscette famille unie et aimante d'un oncle que la religion et lestraditions appliquées à la lettre rendent proprement terrifiant, enparticulier pour la petite fille sur laquelle il s'acharne avec unecruauté sans pareille m'a laissée  groggy. Cette chape de plombqui s'abat sur la maisonnée et la violence des propos de la narratriceadulte qui se souvient de cet événement valent meiux qu'un longdiscours sur les droits des femmes : "J'en venais parfois à souhaiter,avec une sorte d'innocente cruauté, que tous les hommes du mondeperdent la vue pour que ma mère puisse s'asseoir tranquillement aveceux et entamer la conversation avec eux sans avoir à cacher sa boucheavec son voile, pour que ses lèvres roses puissent se mouvoir aveclangueur, s'étirer et laisser apparaître une à une,  dans unsourire, la blancheur de  ses dents et qu'ainsi elle nous fasserayonner nous aussi, la maison et moi."
Lespetites filles tremblent devant les  hommes, les professeures, lesmères craignent pour la vie de leurs fils  qui partent à laguerre  les enfants se montrent cruels  envers les inférieursou les animaux,  parfois même ce sont les hommes eux mêmes qui sefont volontairement souffrir...On se sent parfois étouffer dans cetunivers si dense  et si dur , éclairé par de rares instants debonheur.
Spômaî Zariâb maîtrise totalement l'art de raconter et sonstyle puissant, vigoureux mais aussi sensuel , jamais pontifiant, serévèle d'une efficacité totale pour évoquer non seulement son pays maisaussi l'universalité du mal.Magistral.

Un grand merci à Bladelor qui me l'a prêté !

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Un monde dense et chaleureux

Imaginez la campagne provençale...Imaginez un grand-père anciengendarme qui raconte des secrets à son petit-fils, petit-fils quideviendra lui même commissaire...Vous y êtes ? Parfait !
Vous voilà au tout début de la centaine de pages composant L'arbrede Pierre Magnan. Une centaine de pages mais un univers dense  etchaleureux dont l'axe central est un arbre, chêne de cinq mètres decirconférence qui annonce la mort.419YTEH4DCL
Cette figure du destin vaexacerber les passions et les haines dans un pays où des "accidentsdomestiques" attendent parfois trente ans pour venir à bout desrancunes  des paysans matois,où un vieillard chenu fait sonner unefanfare pour torturer son plus vieil ennemi,où les histoires d'amourfinissent mal,où les gendarmes ferment parfois les yeux ...
Despersonnages aussi pittoresques que leurs noms (Polycarpe Truche, lePère Tasse...) dont Magnan va sonder les coeurs et les reins, dans unpaysage empli de couleurs et de saveurs*.
Un récit parfaitement construit, à la langue à la fois robuste et charnue, pleine d'humour, une petite merveille !
Merci à N-talode m'avoir fait découvrir cet auteur, qui se définit dans son essaid'autobiographie comme  ""apolitique,  asocail, atrabilaire,agnostique et, si l'on ose écrire, aphilosophique", mais que Mary Dollinger ,quia eu la chance de le rencontrer présente comme  un " délicieux jeunehomme de 85  ans " et dont le site est ici.

*Parfaitement assorti à la confiture abricot/lavande dont il  ne restera bientôt qu'un souvenir...

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Pour rester dans le monde des lettres

Même si peu de gens de ma région passent ici, tant pis ! je tente le coup !

A saint-Amand-les-eaux (Nord)

Samedi 12 mai de 14 h 30 à 16 h 30 aura lieu un atelier ludique d'écriture épistolaire (pour les 8 -15 ans )
Animé par l'association "Tous Azimuts" à partir de l'album "Je vous aime tant" d'Alain Serres.

Samedi 26 mai de 14h30à 17h30 atelier d'écriture épistolaire (adultes)
Animé par Ian Monk, menbre de l'OULIPO depuis 1998
sur le thème de la correspondance.

Animations gratuites sur inscription (je suis déjà inscrite ,pour le second, évidemment)

Si vous voulez les cordonnées,je vous les enverrai  volontiers.

Ps: Cath, tu vas me  manquer !

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Des adhésifs dans le monde moderne

"Parfois, quand j'essaie de comprendre ce qui se passe dans le monde, je me surprends à penser à la colle."

Que Georgie utilise les adhésifs comme point de vue pour envisager le monde n'est en rien bizarre car ,d'une part elle travaille comme rédactrice pour une revue technique sur ces mêmes produits et d'autre part, elle aurait bien envie de recoller les morceaux de sa vie, son mari l'ayant quittée.marina lewycka
Heureusement pour elle, son existence un peu trop popote va prendre des allures nettement plus agitées car elle va devenir l'amie d'une vieille excentrique vivant dans une immense maison en compagnie d'une floppée de chats . Entre séjours à l'hôpital, assistante sociale fouineuse, agents immobiliers sexys mais peut être véreux, entrepreneurs branquignols et souvenirs intriguants, Georgie aura fort à faire...
Bon sang que ce roman est jouissif ! Les personnages, y compris les chats sont croqués à ravir, l'héroïne est dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve,( y compris quand elle joue les dépravées) on ne s'ennuie pas une minute, l'écriture est alerte, le rythme soutenu , tous les ingrédient sont réunis pour passer un excellent moment y compris quand on est passagèrement victime d'une panne de lecture !

Un roman bourré de vitamines !

Des adhésifs dans le monde moderne, Marina Lewycka, traduit de l'anglais par Sabine Porte, Editions des deux terres 2011, 506 pages pétillantes à souhait !

Merci à Amanda la tentatrice et à Cuné la factrice ! marina lewycka

 

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Une toile large comme le monde

"Kuan et Lu Pan ne font pas encore les liens, mais quelque chose s'est ouvert, la bouche béante d'une interrogation, le pendant obscur d'un fonctionnement, sous la forme du souvenir d'un lac."

Nous plongeons d'abord au fond de l'océan pour découvrir FLIN ,"un vulgaire câble","transportant loin des regards fichiers, mails, images, vidéos, et tout ce qui utilise de près ou de loin le world wide web".
Nous remontons ensuite à la surface et faisons la  connaissance de personnages , nomades ou sédentaires, sur différentes parties du globe, qui tous utilisent  internet , voire en sont devenus dépendants, se coupant parfois du reste de leur famille. Ce sont majoritairement de jeunes adultes, même si le plus accro est un adolescent féru de jeux vidéos en ligne. Un panel suffisamment varié pour nous permettre de découvrir plus avant les coulisses techniques d'internet de manière extrêmement concrète, claire et jamais ennuyeuse. Nous prenons aussi conscience au passage de toutes les formes de pollutions générées par le net.aude seigne
Bientôt va naître un projet en apparence fou qui réunira virtuellement ou concrètement tous les personnages: couper internet...
Ce roman avait de prime abord tout pour me déplaire mais la fluidité du style et de la narration ont su me séduire et , au passage, j'ai appris plein d'informations passionnantes. Un grand coup de cœur !

Éditions Zoé 2017.

 

De la même autrice, j'ai aimé, mais non chroniqué :aude seigne

 

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Un si petit monde

Envisager l'évolution des habitants (ou ex-habitants) d'un groupe scolaire (des instits donc) à partir de la chute du mur de Berlin était attrayant mais peut être parce que je n'avais pas lu le premier volume , L'escapade, je suis restée sur ma faim. jean-philippe blondel
Les personnages m'ont paru à la limite de la caricature, leurs revirements parfois télescopés et le tout distille un ennui poli.

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