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Des adhésifs dans le monde moderne...en poche

Parfois, quand j'essaie de comprendre ce qui se passe dans le monde, je me surprends à penser à la colle."

Que Georgie utilise les adhésifs comme point de vue pour envisager le monde n'est en rien bizarre car ,d'une part elle travaille comme rédactrice pour une revue technique sur ces mêmes produits et d'autre part, elle aurait bien envie de recoller les morceaux de sa vie, son mari l'ayant quittée.marina lewycka
Heureusement pour elle, son existence un peu trop popote va prendre des allures nettement plus agitées car elle va devenir l'amie d'une vieille excentrique vivant dans une immense maison en compagnie d'une floppée de chats . Entre séjours à l'hôpital, assistante sociale fouineuse, agents immobiliers sexys mais peut être véreux, entrepreneurs branquignols et souvenirs intriguants, Georgie aura fort à faire...
Bon sang que ce roman est jouissif ! Les personnages, y compris les chats sont croqués à ravir, l'héroïne est dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve,( y compris quand elle joue les dépravées) on ne s'ennuie pas une minute, l'écriture est alerte, le rythme soutenu , tous les ingrédient sont réunis pour passer un excellent moment y compris quand on est passagèrement victime d'une panne de lecture !

Un roman bourré de vitamines !

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Veuf...en poche

"Tu as été ma plus belle qualité, j'espère ne pas avoir été ton plus gros défaut."

Jean-Louis Fournier et moi c'est une longue histoire d'amour, teintée d'humour et de mélancolie. Je l'avais trouvé un peu acrimonieux dans son dernier opus mais on ne se refait pas , j'ai craqué quand j'ai vu Veuf en librairie.
Et j'ai bien fait. Car le récit de la vie après le décès de sa femme Sylvie est une merveille de délicatesse. Fournier y navigue à vue," souvent  au cap Horn, au fond de [son] petit bateau malmené par la mer"entre humour- politesse- du -désespoir du veuf qui doit affronter le quotidien lui rappellant sans cesse l'absente et "les mots doux et légers" pour" ranimer nos souvenirs heureux" de ces textes courts . jean-louis fournier
Courts mais fertiles en formules et les post-it ont émaillé quasiment chaque page de ce récit où Fournier ne se présente jamais à son avantage et se montre d'une sincérité désarmante.
Il égratigne au passage les "veuvages mode d'emploi" et toutes les manifestations stéréotypées entourant la mort, soulignant pourtant les marques d'affection qui l'ont touché. On le sent écorché vif et l'humour noir est son bouclier favori contre la douleur.
Pas de panégéryque obligé et figé de la défunte ,même si on voit bien qu'elle fut une belle personne à travers ce qu'il nous en dit.Fournier la célèbre d'une façon bien plus élégante et vivante ,soulignant aussi la complicité qui les unissait.
Un livre qui nous rappelle aussi qu'il faut chérir les moments partagés avec ceux que l'on aime, tant qu'il est encore temps.

"Tu étais le pôle positif, j'étais le pôle négatif. ça faisait de la lumière , et souvent des étincelles."

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Famille modèle...en poche

"-Si tu fais vraiment partie de la famille, il va falloir que tu apprennes à merder."

Warren Ziller, a décidé de transplanter sa famille du Wisconsin où tous profitaient d'un bonheur paisible, pour leur faire partager son rêve américain de richesse et de confort en  Californie . Las ! les ennuis vont commencer et s'aggraver d'autant plus vite que Warren ne peut avouer à sa parfaite petite famille que toutes leurs économies ont disparu dans le sable du désert...eric puchner
Eric Puchner brosse un portrait caustique de la société américaine,et de cette famille qui semble dans un premier temps échappée d'une publicité : la mère , toujours vêtue de pastel, surnommée par ses enfants "Pyrex, déesse des gratins" qui réalise des films éducatifs benêts, les enfants, tous très beaux mais qui, mine de rien, peinent à s'adapter à ce nouvel environnement qui ne leur semble pas forcément idyllique et le père , incarnation vivante de l'esprit d'entreprise.
Tout ce joli petit monde va se trouver sévèrement secoué dans le shaker du destin et les véritables personnalités vont se découvrir peu à peu,tandis que s'effilochent les rêves paternels. C'est à la fois cruel et drôle , on contemple tout à la fois effaré et troublé cette chute de la maison Ziller en croisant les doigts, juste au cas où...

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Le temps de la Passion

"Après tout, c'est vrai, les voies du Seigneur sont impénétrables -, mais des statues qui saignent ? Laissez-moi rire !"

Il y a quelques années de cela Mary-Margaret O'Reilly aurait été qualifiée de "simplette". Vivant avec une mère recluse, la jeune femme se rend utile avec beaucoup de ferveur auprès du père Diamond, dans l'église du sacré-Coeur du quartier de Battersea. Alors qu'elle effectue le nettoyage  de la statue du Christ, en vue des fêtes de Pâques, Marry-Margaret  croit voir la statue saigner.francesca kay
Aussitôt c'est l'effervescence dans la petite communauté et chacun réagit à sa manière à cette annonce. Mais il ne faudrait pour autant pas occulter la dimension de  souffrance que recèle le mot Passion, dimension qui se révèlera d'une manière bien surprenante.
Le temps de la Passion dépeint avec finesse et émotion une communauté typiquement britannique fort éclectique qui s'interroge, sous des formes bien différentes, sur la foi et la vérité. Si j'ai été sensible à ces portraits, je dois avouer être restée fort en retrait par rapport à ces interrogations. Un roman qui détonne  et réussit le pari de ne jamais tomber dans l'anecdote ou le sensationnel.

Le temps  de la Passion,Francesca Kaye, traduit de l'anglais par Carine Chichereau, Plon 2013, 205 pages.

Du même auteur, en poche: clic

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Là est la danse

"Allongée là, seule,  nuit après nuit, , il est possible qu'elle n'ait eu envie d'avoir seulement un mari, pas un héros."

Entre Emily, la toute fraîche épouse sacrifiée d'un explorateur du Pôle Nord du début du siècle et une  jeune femme de sa famille, Julia ,va se tisser ,soixante ans plus tard, un lien ténu mais solide: les lettres retrouvées sur le cadavre de l'époux d'Emily.amy sackville
Se plongeant a posteriori dans cette relation amoureuse marquée par le briéveté et la solitude, Julia va éclairer d'un autre jour son propre couple et découvrir bien malgré elle un secret familial.
Opposant le froid glacial du Pôle et la canicule anglaise contemporaine, les corps figés du début du siècle et celui, libre de Julia, Amy Sackville nous livre un roman sensuel et poétique, célèbrant la liberté des femmes qui peut prendre bien des formes. Quelques longueurs pour l'univers polaire , mais des personnages lumineux et décrits de manière extrêmement vivante, attachée autant aux variations de l'âme qu' aux détails du quotidien  (le jardin, le chat, les insectes, la préparation d'un repas...). Un petit régal à s'offrir en poche.

Là est la danse, Amy Sackville, traduit de l'anglais par Isabelle Chapman, 10/18 2013, 402 pages envoûtantes.

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Americanah

"Alexa et tous les autres invités, peut être même Georgina, comprenaient tous la fuite devant la guerre , devant la pauvreté qui broyait l'âme humaine, mais ils étaient incapables de comprendre le besoin d’échapper à la léthargie pesante du manque de choix."

Parcours surprenant que celui d 'Ifemu : alors que de nombreux africains rêvent d'aller aux États-Unis, après quinze ans  passés dans ce pays, elle rentre chez elle à Lagos.
Si j'ai beaucoup aimé le parcours social de cette héroïne, sa lutte pour se faire une place en Amérique, son regard sur la société américaine, sa langue (bravo à la traductrice) que j'entendais chanter à mes oreilles avec ses interjections ponctuant chaque fin de phrase, son retour et son ascension sociale au Nigeria, j'ai moins été convaincue par plusieurs éléments.chimamanda ngozi adichie
D'abord par les son blog, à l'écriture simpliste, même si les fait détaillés sont intéressants. Ensuite son parcours amoureux aux États-Unis où elle semble juste collectionner des spécimens lui permettant d’étudier un large éventail de cas de figures. Quant à son amour de jeunesse, inversement on frôle le sirupeux. Mais bon, je ne suis pas une grande sentimentale !
Il n'en reste pas moins que , nonobstant ces quelques petites réserves, j'ai beaucoup aimé ce récit et les descriptions particulièrement vivantes et bien croquées de la vie quotidienne,tant aux États-Unis qu'en Afrique.

Tout le monde l'a lu !

Merci aux tentatrices, Clara et Cuné (plein d'avis en lien) !

Papillon a comme moi quelques réserves.

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Debout payé...en poche

"...Ossiri se disait qu'on ne pouvait pas faire confiance à un chien que son maître avait baptisé Joseph en l'honneur de Staline, Mobutu et Kabila, trois dictateurs partageant le même prénom et un certain sens de la cruauté."


Ossiri, étudiant ivoirien, devient vigile après avoir atterri sans papiers à Paris en 1990.Il retrace pour nous les trois époques mythiques de ce métier , correspondant aussi aux relation franco-africaines (1960-1980, les années 90, l'après onze septembre qui vient tout chambouler), entrecoupées de notations sociologiques très personnelles sur les clients et le fonctionnement de deux boutiques, Camaïeu, Sephora, clairement identifiées. Il revient aussi sur la manière de vivre des Ivoiriens en France, leurs palabres politiques, leur solidarité, leur intégration progressive à la société française.gauz
Rien de tel qu'un regard étranger pour revisiter notre société française de manière particulièrement caustique ,acérée et hautement réjouissante. Celui qui s'y colle, on le remarque à peine, sauf si on a une idée en tête: c'est le vigile.
Gardien de temples de la consommation ou de minoteries devenues fantômes, il est Debout-payé pour préserver des richesses qui ne lui appartiendront jamais et ne se prive pas d’observer le monde qui l'entoure. Il catégorise sans relâche d'une manière très personnelle et haute en couleurs. ça pulse, ça grince, ça rigole aussi et ça donne un formidable mélange énergique et vivant . à découvrir de toute urgence ! Un grand coup de cœur !

 

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Bilan de septembre

Pas mal de livres enregistrés sur ma liseuse sont restés non chroniqués, faute de temps et d'envie. les voici en quelques mots:

 

*L'atelier d'écriture de Bruno Tessarech, peu d'originalité. Les seules réflexions vraiment intéressantes 41svWXmSgjL._AA160_.jpgviennent des œuvres citées. L'objectif étant d'écrire pour être publié, je n'étais pas vraiment le public visé.

*Se lever à nouveau de bonne heure, Joshua Ferris, abandonné en cours de route, un pavé indigeste et bavard. Un personnage antipathique (un cas psychiatrique ?) au possible, trop de références à la religion. Pas pour moi.41ECLS8RrTL._AA160_.jpg

*Péchés capitaux. Jim Harrison. Le sexagénaire qui séduit successivement sa fille adoptive (pas de sa faute, ellel'a provoqué), la sœur de sa femme de ménage, (il avait pourtant vaillamment résisté aux charmes de la dite femme de ménage), mais quand on rencontre une folle du cul, comment faire?, m'a très rapidement exaspéré.41PEdfBEikL._AA160_.jpg

 

 

 

 

 

 

*Le bercail, Marie Causse, un récit classique sur une secret de famille remontant à la seconde guerre mondiale. Très vivant et intéressant, mais trop de romans ou témoignages lus sur le même thème en trop eu de temps,  ont émoussé mon intérêt.51WYxkEXqUL._AA160_.jpg

 

*Figurante, Dominique Pascaud. Un rythme un peu languissant, une atmosphère très bien rendue mais un personnage féminin dont le choix final (non pas pas rapport au cinéma) m'a vraiment agacée par sa résignation.61O-Cx6iGfL._AA160_.jpg

 

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Petit Piment

"Cela lui ferait plaisir de voir que je partais de ce livre pour comprendre le monde même si cette quête était au fond orientée sur ma propre identité et ce que représentait mon nom."

Son patronyme Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya, abrégé en Moïse, signifie en lingala "Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres" lui a été attribué par le prêtre de l'orphelinat où il a passé ses treize premières années.
Devenant le seul à avoir braver, en leur faisant manger de la nourriture trop épicée, les jumeaux qui font régner leur loi dans cet établissement congolais, il deviendra Petit Piment et s'enfuira en leur compagnie. Il poursuivra sa vie d'aventures, vivant avec sa bande de petit voyous , tout en rêvant d'une destin façon Robin des bois.alain mabanckou
 Mettant en scène un héros à la David Copperfield sauce piment,le texte d'Alain Mabanckou explore la voie du roman d'apprentissage avec force clin d'yeux à Brassens.  J'ai retrouvé avec joie l'atmosphère des rues africaines et son petit monde plein d'énergie et de débrouilles,mais aussi de tragédies, petites ou grandes.
Si le rythme faiblit un peu dans l'avant dernière partie, on suit néanmoins avec plaisir ce personnage qui parviendra, par des voies détournées et erratiques, à accomplir le destin inscrit dans son nom.

Petit Piment marque ma première rencontre avec un auteur dont je vais poursuivre la découverte !

Petit Piment, Allain Mabanckou, Seuil 2015.

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L'ange de l'oubli

"Entre l'histoire officielle de l'Autriche telle qu'elle est proclamée et l'histoire effective s'étend un no man's land où il y a de quoi se perdre. Je me vois aller et venir entre une petite cave sombre et oubliée de la maison d'Autriche et ses vastes espaces clairs et richement décorés."

Dans les montagnes de Carinthie, à la frontière entre la Slovénie et l'Autriche, la minorité Slovène subit toujours le poids de la Seconde guerre mondiale qui a vu déporter les membres de cette minorité dans les camps nazis.
Entre une grand-mère survivante du camp de Ravensbrück et un père marqué par son engagement chez les Partisans (comprendre les résistants) la narratrice grandit et atteint l’âge adulte, comblant petit à petit les silences.maja haderlap
La forêt, les déplacements occupent une place cruciale dans ce récit de formation où la langue est elle aussi un marqueur essentiel. Se tournant vers le théâtre, la poésie, la narratrice s'affranchit peu à peu de ce passé de cet "enfermement dans son propre corps dont le métabolisme enferme le passé comme un microbe de la mémoire, un microbe vivant qui en certaines occasions prend possession de la personne, l'envahit et la scinde de tout le présent." pour trouver sa propre voie.

Un roman à la langue poétique et sensible qui m'a fait découvrir tout un pan de l'Histoire que j'ignorais totalement. Une lecture parfois exigeante, de nombreuses ellipses (on découvre au détour d'une phrase que l'héroïne a des frères et sœurs) mais très émouvante, sans jamais tomber dans le pathos.

L'ange de l'oubli, Maja Haderlap, traduit de l'allemand (Autriche) par Bernard Banoun,Métaillier 2015.

L'avis d'Hélène.

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