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Longue sécheresse

"Quelque part, songe-t-il nous trouvons la force."

Une vache gravide qui se sauve, un homme qui la cherche par une journée caniculaire. Et, tout en cheminant, il pense aux relations qui l'unissent à sa femme, relations qui sont en train d 'évoluer,  à son père qui a su changer de vie pour la prendre à bras le corps et ainsi faire face au désespoir qui aurait pu s'emparer de lui. En écho à cette voix intérieure, surgissent aussi celles des autres protagonistes, et, en parallèle les micro événements alternant joie et tragédie qui jalonnent la vie de la ferme.51zFGoUvUML._SL500_AA300_.jpg
Presque rien donc mais une pensée qui se donne à voir dans les moindres replis de son âme, une attention précise et poétique à la nature et à toutes les formes de vie, de la plus humble à la plus éclatante.
L'auteur , qui est aussi exploitant agricole et viticole, sait nous faire partager son amour de la terre et des êtres vivants mais aussi toucher au plus près les émotions et se jouer du lecteur, en se jouant de la chronologie. Un enchantement champêtre !

Longue sécheresse, Cynan Jones, traduit de l'anglais (pays de Galles) par Mona de Pracontal, Joëlle Losfeld 2010, 131 pages écrasées de chaleur.

Merci à Keisha pour le prêt !

Clara a aimé aussi !

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Des adhésifs dans le monde moderne

"Parfois, quand j'essaie de comprendre ce qui se passe dans le monde, je me surprends à penser à la colle."

Que Georgie utilise les adhésifs comme point de vue pour envisager le monde n'est en rien bizarre car ,d'une part elle travaille comme rédactrice pour une revue technique sur ces mêmes produits et d'autre part, elle aurait bien envie de recoller les morceaux de sa vie, son mari l'ayant quittée.marina lewycka
Heureusement pour elle, son existence un peu trop popote va prendre des allures nettement plus agitées car elle va devenir l'amie d'une vieille excentrique vivant dans une immense maison en compagnie d'une floppée de chats . Entre séjours à l'hôpital, assistante sociale fouineuse, agents immobiliers sexys mais peut être véreux, entrepreneurs branquignols et souvenirs intriguants, Georgie aura fort à faire...
Bon sang que ce roman est jouissif ! Les personnages, y compris les chats sont croqués à ravir, l'héroïne est dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve,( y compris quand elle joue les dépravées) on ne s'ennuie pas une minute, l'écriture est alerte, le rythme soutenu , tous les ingrédient sont réunis pour passer un excellent moment y compris quand on est passagèrement victime d'une panne de lecture !

Un roman bourré de vitamines !

Des adhésifs dans le monde moderne, Marina Lewycka, traduit de l'anglais par Sabine Porte, Editions des deux terres 2011, 506 pages pétillantes à souhait !

Merci à Amanda la tentatrice et à Cuné la factrice ! marina lewycka

 

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Le Blob...en poche

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander

Le blob, j'ai d'abord cru à une blague. Vague réminiscence du titre d'un film des années 80, remake d'un film de SF des années 50 où une masse visqueuse engloutissait tout sur son passage.
Mais non, le blob existe bel et bien . Longtemps identifié comme un champignon, il dispose à présent d'une catégorie bien à part  (merci Wikipédia) : Physarum polycephalum est une espèce de myxomycètes de la famille des Physaraceae, vivant dans des zones fraîches et humides telles que les tapis de feuilles des forêts ou le bois mort. audrey dussutour
Cette "masse jaune à la texture spongieuse" , sans bouche ni yeux, ni cerveau , parfois poétiquement appelée "caca de lune" ou "vomi de chien" dispose de capacités étonnantes qui pourraient bien faciliter notre vie quotidienne.
De quelles manières ? Je vous laisse le soin de le découvrir dans cet ouvrage de vulgarisation, véritable plaidoyer pour la recherche scientifique, qui pointe aussi les défauts d'un microcosme devant assurer son financement et n'hésitant pas parfois à embellir quelque peu la réalité, quitte à prendre ses distance avec la rigueur scientifique.
Audrey Dussutour raconte avec verve sa rencontre avec le blob, ses aventures, ses échecs, avec un enthousiasme communicatif. Une belle découverte.

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Juste quelqu'un de bien...enpoche

"J'ai enchaîné les mecs sans réfléchir, j'ai gagné pas mal d'argent sans avoir l'impression de me fatiguer...Et puis soudain, la machine s'est grippée."

Bérénice, trente-quatre ans, a mis fin à une liaison sans saveur, mais ne tombe pas amoureuse pour autant. Elle  ne parvient plus à écrire une ligne de romance historique, ce qui est pourtant sa raison d'être , bref rien ne va plus.
Aidée par une mère et une grand-mère hautes en couleurs, ainsi que par une amie très chère, elle va enfin poser les questions nécessaire concernant son père et se décider à apprivoiser Aurélien, un homme dont elle est tombée amoureuse ado mais qui s'obstine à ne pas la reconnaître...510n6tdA4NL._AC_US218_.jpg
 S'inspirant d'une nouvelle de Stefan Zweig, "Lettre d'une inconnue", Angéla Morelli tire parti à merveille de l'idée de cet homme qui ne reconnaît pas celle qui l'aime. Ses personnages principaux ou secondaires sont croqués à ravi ,plein de petits détails les rendant immédiatement vivants et attachants. On est loin de l'hystérie qui règne parfois dans les romances survoltées qui croient ainsi se donner du rythme.Ici les personnages sont plus posés, parfois empreints de gravité, sans pour autant plomber le roman car l'humour est toujours présent.
On se glisse avec plaisir dans ce cocon douillet de l'impasse pavée et fleurie où vivent des artistes, on pousse le sourire aux lèvre la porte du Va comme j'te pousse, bar qu'on rêverait de fréquenter, bref on passe un délicieux moment, plein d'émotions et de fantaisie.
Ce nouveau roman d’Angéla Morelli est une petite merveille !

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15/03/2019 | Lien permanent

L'invention des corps

"L'Histoire et la société ont brutalisé leurs corps, comme ceux des autres. Ce sont des siècles de force exercée contre leurs squelettes qui ont modelé leurs silhouettes. Des générations de coercition, de pliage, de froissement, de dilatation, d'expansion, de démolition. L'espace du dehors et du dedans sans cesse en opposition."

D'un massacre d’étudiants mexicains à une bande de hackers se réunissant dans la campagne canadienne, le roman de Pierre Ducrozet est une magnifique trajectoire de réappropriation de corps et de lutte contre les menaces du transhumanisme.pierre du crozet
C'est l'élan d'un jeune professeur mexicain, rescapé de ce massacre, qui va se jeter dans les bras d'un apprenti sorcier de la Silicon Valley voulant se débarrasser de la mort. Rien que ça.
Un roman haletant qui , tout en nous retraçant de manière extrêmement vivante, l'histoire du Net, tire la sonnette d'alarme sur des dérives dont nous sommes très proches . Une ironie féroce, mais aussi beaucoup de tendresse pour des personnages atypiques avec qui nous entrons très vite en résonance, garantissent un immense plaisir de lecture. à découvrir dans plus attendre !

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

 

Un grand merci à Clara qui m'a donné envie de dévorer ce roman.

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”J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste.”

"Elle fait quoi dans la vie ?
-Semblant."

Vachards, lapidaires,égocentriques, excessifs (forcément),hors-sol (souvent),excentriques, snobs, tels apparaissent les personnages anonymes, mais ô combien vivants dont Loïc Prigent a capturé au passage les réflexions ou les dialogues dans le microcosme de la mode.loïc prigent
Et c'est follement drôle. Drôle et souvent méchant, comme autant d'exutoires à une pression ambiante qu'on semble adorer et détester à la fois dans ce milieu.
Une farouche volonté de se mettre en scène se dégage aussi de ces dialogues croqués sur le vif, dont on ne sait parfois s'il faut rire ou pleurer tant le décalage avec nos vies quotidiennes paraît extrême.
Quant au jargon décodé, c'est un pur régal ! à dévorer même si on n'est pas spécialement intéressé par la mode.

249 pages constellé de marque-pages !

"Mon chauffeur est indemne de toute culture."

"C'est une semaine à sept lundis."

"je fais le tri dans mes livres et j'en jette plein. Je ne garde que les exemplaires qu’on m'a dédicacés. Tant pis pour Guerre et paix..."

"J'ai trop pensé, j'ai des courbatures au cerveau."

"Tu ne dis pas importable, tu dis avant-garde.
Tu ne dis pas indécent, tu dis jeu de transparences."

"Je ne reconnais pas. C'était qui à la base ?"

"J’étais ce matin vers huit heures dans la rue et il y avait un monde fou ! Les gens se lèvent hyper tôt en fait . J'hallucine ."

Points Seuil 2017

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Sous la neige, nos pas

" Toute ma vie, je resterais au seuil de ce mystère que certaines personnes, sans qu'on puisse expliquer pourquoi, sont imperméables à la facilité collective de la malveillance. Cette méchanceté générique des hommes, avec ses mille bras bornés, à accrocher l'inerte et le vivant dans les convoyeuses à chaînes des abattoirs méthodiques, elle n'a pas prise sur eux. Lucien était un brave homme, un phoque blanc, un mouton noir."

Août 1983, une jeune institutrice, Esther et sa petite fille,  Juliette,tout à fait ignares de l’âpreté de la vie quasi moyenâgeuse qui les attend, viennent s'arrimer sur les hauteurs de la Margeride en Lozère.
Une trentaine d'années plus tard, Esther revient sur cette expérience et sur ses conséquences, aussi bien pour ces deux ex-citadines que pour les habitants du village qui les avaient accueillies et protégées, sans qu'elles s'en rendent vraiment compte.laurence
Personnalités atypiques, Esther et Juliette vont pouvoir donner libre cours à leurs "sauvagerie" dans cet espace de liberté où pourtant le monde de la ville va les rattraper.  Elles découvriront aussi  les beautés de la nature et les qualités humaines des habitants du village.
Si je n'ai pas été totalement séduite par le côté "noir" du roman, j'ai été totalement enthousiasmée par la langue de l'auteure et sa manière, tantôt lyrique, tantôt plus rude, de décrire la nature et les animaux. Une magnifique découverte !

Dans la neige, nos pas. Laurence Biberfeld, Éditions La Manufacture des livres 2017

Déniché à la médiathèque.

 

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Les six fonctions du langage

"Pendant des années , j'ai fait des efforts surhumains pour passer outre ces écarts de langage abjects. Je me disais "Le Français est une matière vivante, il faut t'habituer". Mais c'est au-dessus de mes forces, Bertrand. Je voudrais en finir."

Un étudiant en linguistique, qui, sur la seule foi du titre, ouvrirait cet objet littéraire qui emprunte aux codes du roman-photo pour mieux les détourner, risquerait d'être surpris.
Et pourtant, c'est bien du langage qu'il est question dans ce nouvel opus de l'impératrice du détournement, j'ai nommé Clémentine Mélois.
Avec humour, elle pointe nos tics de langage, nos jargons, nous apprend à draguer avec des mots rares et précieux, (mais attention toute faute de goût serait rédhibitoire !), le tout accompagné de photos tirées de romans photos sud américains des années 60. clémentine mélois
On y voit donc un bellâtre blond au visage inexpressif dupliqué tandis qu'il écoute une litanie de mauvaises nouvelles ou bien encore des scène improbables comme cette femme qui étrangle par une clé de bras un homme de petite taille pour le désarmer. Les femmes (et parfois les hommes ) sont maquillés à la truelle, les vêtements sont à l’avenant des attitudes et des mimiques: outranciers.

Hautement réjouissant ce roman-photo est une pure merveille !

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Pas Dormir

"Quand nous marchons au milieu des plantes et des animaux, nous nous déplaçons dans du vivant, nous en faisons partie. Quand nous nous tassons au milieu des objets, ce qui nous entoure est mort, nous en faisons partie. Et l'immobilité nous cloue entre les planches de l'insomnie."

Nul besoin d'être insomniaque pour dévorer ce nouvel opus de Marie Darrieussecq.
Souffrant de ce mal depuis la naissance de son premier enfant, elle revient ici sur toutes les méthodes employés pour tenter d'arriver à dormir, convoquant nombre d'auteurs et autrices grands insomniaques eux aussi, Kafka et Duras en tête.
Faisant preuve d'une grande franchise, elle n'élude pas son alcoolisme, boire lui permettant de dormir, mais avec des réveils plus que difficiles, mais ne se centre pas seulement sur son cas. L'insomnie lui permet aussi d'évoquer aussi bien la forêt africaine, que la jungle de Calais, posséder un lieu où dormir, une chambre à soi, n'étant pas donné à tout le monde.marie darrieusecq
Tenant à la  fois du témoignage, de l'analyse, cet Objet Littéraire non Identifié n'est pas dénué d'humour et, cerise sur le gâteau, est ponctué de photographies, pas toujours très lisibles malheureusement. 297 pages dévorées d'une traite .

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

 

P.O.L 2021

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05/10/2021 | Lien permanent

#Êtreheureuxavecmoins #NetGalleyFrance !

"[...] fin 2020: la masse totale des fabrications humaines venait de dépasser celle de l'ensemble des espèces vivantes de la planète. Le béton, l'asphalte, le gravier, les briques, le métal, le verre et les objets en plastique pesaient 1, 1 millier de milliards de tonnes, soit plus que la totalité des animaux et des plantes. Et au sein de ceux-là, le sauvage ne représentait plus que 4% de la biomasse des mammifères, nous compris. "

Partant d'exemples concrets montrant l'absurdité de notre mode de vie consumériste, Corinne Morel Darleux rappelle aussi que "De plus en plus d'animaux sont condamnés à partager les mêmes zones que les nôtres. " , ce qui ne va pas sans conséquences et pour eux et pour nous.
"En l'espace d'un éclair, l'être humain a consommé ou détruit la plus grande partie du monde naturel. " D'où la nécessité au moins de ralentir notre production d'objets le plus souvent inutiles. corinne morel darleux
Mais, comme le souligne l'autrice, "Tout est fait pour nous persuader du contraire. " via les influenceurs, les célébrités de tous poils qui nous persuadent de pouvoir partager avec eux , un peu , de leur mode de vie qu'on nous incite à envier, en achetant tel ou tel produit .
Pourtant, comme le rappelle le "paradoxe d'Easterlin", économiste des années 70, "la hausse de la richesse n'augment[e] le bien-être que jusqu'à un certain point" et ce aussi bien pour les pays que pour les individus.
De plus, les risques de pénurie de matière et  d'énergie sont réels et il est grand temps de réagir . Enfin, l'autrice en appelle à l'éthique et au discernement , "Faute de quoi, au rythme où le monde va, nous n'aurons plus le luxe de choisir entre sobriété et pénurie. Et les choix seront faits par d'autres que nous. "

Alt 2023, 29 pages . Dès 15 ans. corinne morel darleux

 

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