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Rechercher : mes 18 exils

Flaubert est un blaireau

 

Alain Chopin n'a pas demandé à enseigner dans " un lycée classique de jeunes filles en centre-ville". Non, il a enseigné le français en lycée professionnel. Faire passer les oeuvres littéraires classiques à des jeunes issus d emilieux modestes, une gageure? Oui et non car fort de son expérience qu'il nous livre ici sous forme de courts chapitres, comme autant d'instantanés pleins de vie, Alain Chopin nous fait remarquer que "[ses] élèves -17-18 ans connaissent déjà le désir, l'amour, la rivalité, la haine, le malheur, la séparation, la joie, le plaisr. ils le connaissent déjà parfois trop, ou trop brutalement. c'est pour cela qu'ils peuvent lire, ressentir et comprendre els oeuvres littéraires classiques qui ne parlent que de ça." Non ce qu'ils rejettent en bloc ce sont"les commentaires, les questionnaires, les analyses toutes prêtes, poussiéreuses, l'académisme quoi." Pas question pour autant de tout révolutionner , mais inventer ses propres détours pour infléchir juste un peu le cadre institutionnel.41-xUH+dilL._SL500_AA300_.jpg
Pas de recettes, pas de mode d'emploi mais des pistes suggérées que chacun pourra emprunter ou non, adapter à sa propre personnalité. Tout le monde n'est pas capable de faire suivre son cours à deux nains de jardin !
Joyeusement iconoclaste, se battant pour mettre en place des projets qui font entrer les artistes à l'école ou partir les élèves sur les traces d'un écrivain contemporain, Alain Chopin ne cache pourtant rien de ses échecs, de la peur, de la violence à laquelle il a été parfois confronté  mais l'auteur semble doté d'une incroyable capacité à rebondir et à essayer d'extraire la pépite cachée, il en est sûr, dans chacun de ses élèves.
Un livre qui redonne foi en l'enseignement.

Flaubert est un blaireau, Antoine Chopin, Editions dialogues.fr 2010 , 193 pages.

L'avis de Malice.

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Mauvaise pente

"Toute cet étrangeté, et cet amour catastrophique."

Grace Quinn a volontairement écrasé son mari (une pure ordure) , pour mettre fin à une vie de soumission. Elle part rejoindre son fils, Martin, qui fuyant une atmosphère étouffante,  s'était réfugié quelques années auparavant à Dublin.keith ridgway,mèrefils
Là, elle va jouer à cache cache avec un policer compréhensif et ,de rencontre en rencontre, aussi essayer d'échapper à la confusion qui l'habite. Son chemin croisera d'une façon fugitive celui d'une autre très jeune femme que la société irlandaise veut contraindre à subir son destin.keith ridgway,mèrefils
Premier roman paru  en France en 2001, Mauvaise pente est un récit tout en nuances et sensiblité qui nous épargne toute réflexion attendue sur le remords. Grace prend son destin en mains pour la première fois et elle est prête à en payer le prix, si élevé soit-il. Un magnifique portrait de femme qui vient d'être adapté au cinéma sous le titre  Où va la nuit.

Emprunté et lu pour la première fois à sa sortie à la médiathèque, sa relecture m'a laissée tout aussi éblouie !

Mauvaise pente, Keith Ridgway, traduit de l'anglais (Irlande) par Philippe Gerval, phébus 2001, 10/18.

Le film devrait passer par chez moi en juillet, j'ai hâte de voir Yolande Moreau dans ce rôle qui semble fait pour elle !

L'avis de Clara.

Celui de Mirontaine.

keith ridgway,mère fils

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Vonne van der Meer : le retour !

Une de mes auteures préférées, sur qui, paradoxalement, je n'arrive pas à écrire de billet digne de ce nom : Vonne van der Meer ! Le troisième tome de sa trilogie va (enfin) paraître le 20 août  aux éditions Héloïse d'Ormesson !

Amis libraires, préparez-vous : le 20 août, je déclenche l'opération Van der Meer. A savoir: coup de fil préparatoire le matin pour vérifier que le livre est bien entre vos mains (et vous laisser le temps de le sortir des caisses, je ne suis pas chienne). Après-midi,je me rue chez vous et cherche fièvreusement l'objet de mon désir.Deux solutions: Il trône sur la table de présentation- ce qui n'est que justice- je le rafle et me précipite à la caisse avant de le dévorer derechef. Autre cas de  figure,  je ne le trouve nulle part,  hurle à la mort, vous consulte et vous aide , avec le zèle d'un fox-terrier ,à fouiller dans les caisses. je vous rappelle quand même au passage que pour le deuxième tome, il se trouvait, bien évidemment dans la DERNIERE ...Tirez-en les conclusions qui s'imposent, je ne vous force pas la main...

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En attendant, ici, un entretien de Vonne van der Meer avec son traducteur français, Daniel Cumin.4103l7vK6sL._SL160_AA115_.jpg

Rappel : -1er tome de la trilogie : La maison dans les dunes, devenue en passant chez 10/18 Les invités de l'île.

-2ème tome: Le bateau du soir.418DHSQ788L._SL160_AA115_.jpg

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”Et ces manteaux-là, il ne serait que trop heureux de les tenir toute la soirée.”

Cette douce obscurité est à la fois une citation d'un madrigal, spécialité de la musicologue Eliza, et représente également la situation dans laquelle se trouve le lecteur qui, au fil du récit, verra s'éclairer sous une autre jour bien des personnalités et des comportements.
Dido, orpheline bien plus mûre que ses neuf ans officiels, navigue avec assurance entre sa tante qui l'a élévée et le futur ex-mari de celle-ci, Giles. Giles, chanteur lyrique et Eliza, qui traîne une thèse de musicologie depuis des années, n'arrivent pas à se séparer franchement et définitivement. Il faudra le départ pour la Cornouailles d'Eliza et de Dido pour que tout se mette en marche ...51bVLiAwWaL._SL500_AA240_.jpg
Patrick Gale nous fait ici découvrir le monde de la musique classique, ses egos surdimensionnés et ses faiblesses cachées, et explore avec délicatesse habituelle les tours et détours de l'amour. Une très jolie balade et un récit plein de revirements et de surprises, évitant avec soin les écueils des clichés. On tremble jusqu'au bout : qui repartira avec qui, qu'adviendra-t-il de tous ces personnages auxquels nous nous sommes attachés ? (A noter un personnage d'agriculteur particulièrement craquant !)
534 pages sans mièvrerie, où je ne me suis pas ennuyée une minute !

Patrick Gale , Une douce obscurité, 10/18

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La Perrita

Deux fêtes d'anniversaire pour la même personne,  le même jour : celle organisée par sa  famille biologique qui a en fin retrouvé 18 ans après sa  naissance celle qu'ils appellent Rosa; celle organisée par ses parents adoptifs pour l'enfant qu'ils ont appelée Malvina. La situation est encore plus tendue quand on sait que le bébé a en fait été arraché à sa mère par un militaire argentin dont la femme était en mal d'enfant.couv_9782259207652.jpg
Rosa/Malvita fait en effet partie de ces enfants de disparus durant la dictature argentine que les "folles de la place de mai" -comprendre les mères obstinées qui manifestaient pour réclamer leurs fils et filles que les militaires argentins avaient  enlevés, torturés et assassinés- qui, se regroupant en association soulèvent des montagnes pour retrouver leurs petits-enfants et leur  rendre leur identité.
Mais plus qu'une histoire politique, La Perrita (la petite chienne, la chienne bien-aimée) est une histoire  d'amour. Amour  entre Ernestina , la grand-mère paternelle de Rosa, son mari et son fils, un amour qui la porte avec obstination malgré les obstacles. Amour plus trouble  entre Violetta, la bourgeoise qui  se voile la face et feint de ne pas remarquer tous les indices qui pourraient entacher l'image qu'elle se fait de son militaire de mari.  Amour aussi pour ce pays dont l'auteure parle avec sensualité (les odeurs ,même malsaines , y ont une importance considérable).
La Perrita est un roman sensible et chaleureux, dont la tension dramatique ne verse jamais dans le pathos mais qui souffre parfois  d'un style un peu hasardeux.  Une jolie découverte néanmoins.

La Perrita, Isabelle Condou, Plon, 294 pages sensibles.Paru le le 13 août.

 

Merci Cuné !

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Le voyage vers l'enfant

A lire la quatrième de couv' on est déjà surpris: au lieu de continuer sur la lancée de ses précédents romans Le bateau du soir, les  invités de l'île* qui, à  travers les différents locataires d'une même maison de vacances, peignaient autant de portraits sensibles ayant comme point commun ce lieu un peu magique qu'est un île, Vonne van der Meer semble opérer ici un virage à 180 °.L'île nous ne la  trouverons qu'au début et à la fin du texte, entre temps les personnages auront fait un grand voyage au Pérou pour aller chercher un enfant à adopter. Voyage qui bouleversera entièrement leur vie.51tDrNrqJ9L._SL500_AA240_.jpg
Impossible de révéler pourquoi sans faire perdre  toute sa  force  dérangeante au roman.  Alors oui, c'est choquant,  perturbant ce que nous raconte l'auteure mais simultanément bouleversant car Vonne van der Meer excelle à décrire les sensations et les sentiments  de ses personnages, les plus troubles soient-ils.
Impossible de dire si j'ai aimé ou non ce roman car il a remué en moi trop d'émotions contradictoires.

Le voyage vers l'enfant, Vonne van der Meer,Editions Héloïse d'Ormesson 172 pages inconfortables.Parution le 20 août.

Un grand merci à Clarabel pour le prêt !

*parus en poche chez 10/18

 

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La bonne adresse

A force de lire sa série policière se déroulant dans le sud de l'Afrique, on en oublierait que Alexander Mc Call Smith est écossais.21CUCd5i98L
44 Scotland  street tombe à point pour nous le rappeler avec brio.
D'emblée, dans la préface,l'auteur nous rappelle qu'au départ ce roman est paru en feuilleton, nous indiquant au passage l'interaction qui s'est mise  en place avec certains lecteurs, ce qui donne un côté très sympathique à l'entreprise.
Genre  largement tombé en désuétude  au XXIème  siècle,  le roman feuilleton retrouve ici un souffle , une énergie et un humour qui font plaisir à lire.
Pas le temps de s'ennuyer,  les personnages sont très variés , tant en âge, que par leur situation sociale et l'auteur arriverait presque à nous faire croire que tous les écossais sont pittoresques,avec ou sans kilt (porté avec ou sans slip...). Se croisent ainsi à  Edimbourgh, une jeune fille qui  entame sa deuxième année sabbatique,un agent immobilier narcissique, une anthropologue qui n'a pas sa langue dans sa poche, un galériste vélleitaire,une  tenancière de café autodidacte, un psychiatre,une mère d'enfant précoce ...  mais pas de raton laveur.
L'auteur porte un regard enjoué et parfois caustique sur ses personnages que  la découverte d'un tableau peut être  de valeur, va se faire télescoper en un ballet déjanté.
Cette peinture drôlatique des édimbourgeois se termine trop vite et on n'a qu'une envie  que la suite arrive très vite pour que nous en  sachions plus sur ce qui est resté en suspens...
Un seul regret:  bien que paru chez 10/18 , ce roman n'est pas en format poche .

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”Le dallage en pierre était froid et couleur de l'inconfort.”

Invité pour les  18 ans de la soeur de son camarade de fac, le narrateur va découvrir à Egypt Farm une famille  qui lui semble hors-normes et tout à fait fascinante
A l'occasion d'une crise conjugale, Michael a l'occasion de retourner avec son jeune fils chez ses gens si exceptionnels.  Hélas, la réalité va se  révéler sous un tout autre angle que dans  ses souvenirs...
Pendant les deux cents premières pages de ce roman de Rachel  Cusk (dont j'avais beaucoup aimé Arlington Park), j'ai été fascinée par les  phrases, sembalbles à  des vrilles  qui s'élancent et s'enroulent plusieurs fois pour bien assurer leur prise. les métaphores, nombreuses,  sont riches et originales mais  le récit me paraissait bien anémique. C'est seulement aux deux tiers du livre que l'action est enfin lancée, que la  tension accumulée se libère et explose.51PTbmpucML._SL500_AA240_.jpg
Les perversions emberlificotées des uns et des autres, le comportement à la limite de l'hystérie de certains personnages font que le lecteur se tient prudemment  à distance, fronce les sourcils et se demande constamment où  l'auteure veut en venir.
Quand le calme revient enfin, on ne peut que constater : tout ça pour ça ? !

l'avis de Clarabel.

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”I ken his faither” (je connais son père)

Ah que ça  fait du bien de  retrouver des personnages aussi plaisants que ceux  d'Edimbourg Express ! Nous sommes tout  de suite en territoire connu et même si  nous les avons  quittés  depuis  plusieurs mois, ils nous redeviennent presque immédiatement familiers.
Alexander McCall Smith a  le chic pour  se glisser aussi bien dans la tête d'un  petit garçon qui pour sa mère est "le projet Bertie" avant d'être  un  enfant ou dans celle d'un tenancière de bar philosophe à  ses heures  , un peu comme l'héroïne de Muriel Barbery.
Nous dégustons  un verre de Petrus ou assistons à un pique-nique nudiste, ce qui ,en Ecosse relève du stoïcisme il faut bien l'avouer , ou participons aux retrouvailles de pères et de fils...510SrD47ofL._SL500_AA240_.jpg
Les péripéties ne manquent  pas, et même si  le roman  est bon enfant, elles ne sont pas  toujours dénuées  de  violence( un mollet sera mordu et un coup de boule donné) .On attend déjà  le  sourire aux lèvre  la  suite des aventures des habitants du 44 Scotland  Street . Un roman confortable comme on les aime!

 

Un grand merci à Florinette pour le  prêt !

Alexander McCall Smith. Edimbourgh Express.430 pages. 10/18

L'avis  de Clarabel.

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”ça t'en mastique une fissure...”

Friand  de mots et d'expressions, Daniel Percheron guette et note avec jubilation les trouvailles langagières entendues "au hasard de [son] chemin".Expressives, ces découvertes témoignent de l'inventivité de la langue et de son constant renouvellement. Au fil de ses chroniques, Percheron remonte aussi le cours de  sa mémoire pour exhumer des expressions passées de mode. Il n'oublie  pas de nous livrer au passage le  sens de quelques expressions imagées comme "être  chocolat" qui "vient  du clown Chocolat, le compère de Footit. Il ya d'abord eu "faire le chocolat" pour "faire le naïf".  Puis  on  a  glissé à "être  chocolat" pour "être  frsutré  dans son  attente."51RailTtEOL._SL500_AA240_.jpg
Mais la plus jolie  expression que j'ai  pêchée dans ce joyeux bazar est celle de "Faire un trou à la nuit" pour  "filer  à l'anglaise"...

Bruits de  langue, Daniel  Percheron, 10/18 , 154 pages seulement ...juste de quoi  donner envie  de se plonger  plus avant dans l'oeuvre de  cet amoureux des mots !

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