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Rechercher : Bernadette a disparu

Lady Yoga en posture critique

"Chaque jour, elle sent que quelque chose se réveille à l'intérieur d'elle, que de nouveaux sentiments germent, comme de jeunes pousses."


L'avantage quand on enchaîne la lecture de romans qui se suivent , c'est qu'on ne ressent aucune frustration, qu'on n'a pas besoin de se remémorer qui est qui, qui fait quoi. C'est donc de manière bien confortable que j'ai lu Lady Yoga en posture critique, la suite de  Les chroniques de Lady Yoga (clic).
Pas de soucis, Stephen Mc Cauley tient bon la barre et, si l'effet de surprise a disparu, si le côté grand show du yoga aux États-Unis m'a plutôt laissée perplexe quant à ma propre pratique, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Lee, Katherine, Imani et les autres.rain mitchell,stephen mc cauley
Mc Cauley ,visiblement en terrain connu, en profite pour se livrer à une réjouissante satire du monde du cinéma. Il établit aussi une correspondance entre littérature et yoga qui devrait parler à plus d'une lectrice : "Lire, a décidé Katherine, c'est comme suivre un cours de yoga : on pénètre dans un autre monde, où l'on rencontre des personnages chaque fois différents, aux prises avec leurs propres problèmes, leurs propres défis; observer leurs tribulations nous tient à l'écart de nos soucis quotidiens et, lorsqu'on émerge de ce monde parallèle, on se trouve en possession de nouvelles informations-ou de bribes d'informations, plutôt-que l'on a collectées à notre insu, mais qui commencent à nourrir notre réflexion."

Un chouïa en dessous du premier mais fort sympathique néanmoins et toujours aussi addictif !

PS: pour "mettre le pied à l'étrier" à quelqu'un qui voudrait se mettre à la lecture un personnage conseille de lire chaque matin pendant dix minutes...

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Le mystère du hareng saur

"-ça fait toujours plaisir de se faire insulter par le fantasme de quelqu’un d'autre."

Branle-bas de combat dans le monde des livres ! Thursday Next a disparu et il faut la retrouver d’urgence pour éviter une guerre entre le Roman Grivois et la Littérature Féminine. Pas sûr que le conflit soit évité car celle qui est chargée de la retrouver n'est autre que la Thursday de fiction, qui interprète son rôle mais ne dispose pas des mêmes capacités que celles de son illustre modèle.jasper fforde,thursday next,fantasy spéculative
Flanquée d'un majordome mécanique, louvoyant entre les Hommes du Plaid et les trafiquants de fromage, Thursday aura fort à faire, d'autant que son p'tit cœur tout mou bat fort pour le mari de Thursday...
Quel bonheur de replonger dans le Monde des Livres ! Les e-books y sèment un peu de désordre et la Thursday de roman va s'employer à comparer le monde réel, fort chaotique à ses yeux ,et celui, plus policé en apparence ,de la fiction. Jasper Fforde a retrouvé une veine inventive qui fait plaisir à lire et même si l’intrigue est un peu légère, on prend beaucoup de plaisir à se balader dans le monde plein de références loufoques , de fausse logique et d'humour ! un vrai régal !

Le mystère du hareng saur, Jasper Fforde, traduit de l'anglais (royaume 6uni) par Jean-François Merle , Fleuve noir 2013, 472 pages bruissante de marque-pages !

Série Thursday Next

 
  1. L'Affaire Jane Eyre, Fleuve noir, 2004 ((enThe Eyre Affair, 2001) clic
  2. Délivrez-moi !, Fleuve noir, 2005 ((enLost in a Good Book, 2002)
  3. Le Puits des histoires perdues, Fleuve noir, 2006 ((enThe Well of Lost Plots, 2003) clic
  4. Sauvez Hamlet !, Fleuve noir, 2007 ((enSomething Rotten, 2004) clic
  5. Le Début de la fin, Fleuve noir, 2008 ((enFirst Among Sequels, 2007) clic
  6. Le Mystère du hareng saur, Fleuve noir, 2013 ((enOne of Our Thursdays Is Missing, 2011)
  7. The Woman Who Died a Lot, 2012
  8.  Dark Reading Matter

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Les voies perdues

"C'est au nord de nulle part."

pascal dessaint, Philippe Matsas

On le connaît pour ses polars noirs, voire très noirs, son amour de la nature , mais ce qui pointait parfois au détour d'une phrase, se montre ici plus en lumière: la poésie. Cette manière de prêter attention aux détails, aux matières, aux textures, à l'ombre, à la lumière, à l'indicible, qui se laisse parfois capturer.
Cette poésie que l'on trouve aussi dans les photos de Philippe Matsas, en noir et blanc pour signifier le deuil d'une région parcourue par des voies ferrées désaffectées, qui disent les trains d'autrefois, et les  actuelles "friches humaines, industrielles ou ferroviaires" qui provoquent "le souvenir ou la mélancolie."
Des hommes , il en sera peu question, et dans les textes et dans les photos, seules demeurent des silhouettes en contre jour , un homme comme démantibulé, une femme et ses enfants regardant au loin ou des traces maladroites d'un amour tagué.
Les lignes géométriques , structurent un espace  où le ciel a la part belle, un ciel torturé et changeant, le cile du Nord, quoi !Mais ce sont plus particulièrement les photographies rasant le sol, capturant la grêle de plantes sèches comme des flèches qui semble s'être abattue sur les rails pour mieux les brouiller, les effacer, qui ont retenu toute mon attention. Ce sol qui, sur un autre page "ressemble à une vieille peau tannée, comme celle d'une peau d'hippopotame."Nous retrouvons ici comme un écho de l'univers  décrit dans Les derniers jours d'un homme, une manière de mettre en scène un monde où l'homme est réduit à la portion congrue car le travail a disparu. Restent les cicatrices, les ferrures rouillées, les rails déglingués, les bouleaux qui les enjambent sans vergogne, tout un paysage mélancolique où le voyage n'est plus qu'un souvenir, une trace qui s'efface déjà.

Les voies perdues, Pascal Dessaint, Philippe Matsas, Editiosn Après La lune 2011, à laisser traîner mine de rien sur la table du salon pour le feuilleter et se laisser captiver.

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Dictionnaire amoureux des dictionnaires

"Le dictionnaire court de la science la plus érudite à la fantaisie la plus débridée; en chemin, il rencontre la littérature, les grands textes et s'enroule autour d'eux comme le lierre de la critique: Pierre Bayle *avait lancé le mouvement."

Multiforme, multisupports, le dictionnaire est selon Alain Rey un Objet Culturel mal Identifié et il est plus facile de dire ce qu'il n'est pas que de déterminer ce qu'il est. C'est pourquoi l'auteur de ce dictionnaire amoureux des dictionnaires confie le soin à Josette Rey-Debove (à qui il consacre un article tout en retenue) de le définir en cinq points rigoureux et clairs. On devine en effet que dans le couple, l'aspect technique, celui des concepts, était plus celui de la lexicographe disparue en 2005 . A Alain Rey de s'occuper avec sa truculence coutumière des volutes plus littéraires . Il va ainsi sans jamais ennuyer son lecteur des plus célèbres au plus méconnus des lexicographes, se penchant avec intérêt aussi bien sur le dictionnaire de Vidocq que sur celui de Perret ou de Desproges.alain rey,qui d'autre ? !
Alain Rey souligne au passage le grand intérêt des Français pour les dictionnaires de synonymes , "par suite d'une obsession rhétorique, ne pas se repéter dans l'expression écrite, et manifester qu'on est maître des nuances  et de l'expression juste.". Il en profite pour réaffirmer l'ambiguïté du terme synonyme et critique de la même manière ces dictionnaires des mots de sens voisins, ces recueils formant "une marée de mots où nos contemporains aiment à barboter." Le style est donc très imagé et la pensée robuste, l'ouvrage n'étant pas seulement l'occasion d'un exercice d'admiration mais aussi de quelques rappels vigoureux non seulement linguistiques mais aussi économiques (un dictionnaire est aussi un enjeu financier ). Un dictionnaire dans lequel chacun se fraiera son propre chemin, baguenaudant, piochant de- ci de- là, sans jamais être déçu. Enthousiasmant !

Dictionnaire amoureux des dictionnaires, Alain Rey, Plon 2011, 988 pages de ABC, ABCD à Virginia Woolf, illustrées par Alain Bouldouyre. 998 pages !

* Pierre Bayle: auteur d'un "Dictionnaire historique et critique, une des oeuvres majeures du siècle de Louis XIV parce qu'il annonce la suite, les Lumières."

 

 

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”La morosité n'est pas l'alliée de la victoire.”

Poussant tour à tour coups de gueule et cris d'amour, Pascal Dessaint dans ces Chroniques vertes et vagabondes nous emmène dans une drôle de balade, un pied dans son Nord natal, un pied dans le Sud-Ouest, sa région d'adoption.
Attentif à la vie sous toutes ses formes, Dessaint s'émerveille tour à tour de la présence d'un hérisson dans son jardin clôturé et urbain ou se réjouit (et nous avec lui) de la réapparition d'une espèce d'oiseau que l'on croyait disparue.61I5qwWG9-L._SL500_AA240_.jpg
On se régale avec lui de magrets saignants arrosés de Buzet,  de balades en compagnie d'amis, écrivains ou pas, on s'identifie "Je n'ai toujours pas lu Dostoïevski" mais c'est pas grave car "C'est un beau jour pour le compost" et on sourit car Pascal Dessaint partage avec nous la même manière d'accélerer le compost (évidemment, je fais appel aux hommes de la maison !).On glane au passage plein de références de lecture que l'auteur a eu la bonne idée de collecter en fin de volume (je sens que je vais craquer sur Rick Bass!) et on s'étonne au passage d'apprécier ici un texte qui était apparu plutôt décevant dans la revue où il était précédemment paru , "Au Nord, toute !". Bref, il ne faut pas résister à L'appel de l'huître ! une savoureuse collecte de textes où l'on sent à la fois Dessaint apaisé mais toujours prêt à se révolter contre l'usage que l'Homme fait de la nature . En même temps l'auteur est dans la transmission et rien n'est plus émouvant que les interstices par lesquels se glissent quelques bribes de sa vie familiale...On se sent parfois sur des montagnes russes, Dessaint passant de la colère à l 'appréciation sensuelle des plaisirs simples de la vie mais au final on se sent tout ragaillardi ! Pascal Dessaint est définitivement quelqu'un de bien.

L'avis d'Anne .

Merci encore à Cath pour l'envoi !

Le site de l'auteur.

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Harry Sucré

Tremblez amis Moldus !  On nous a changé Harry Potter !
Peutme chaut qu'Harry donne son premier baiser (à une traîtresse  enplus...), peu m'importe que l'acteur soit visiblement trop agé pour lerôle (on a vu pire !), non ce qui m'a considérablement gêné c'estl'américanisation du film.
D'emblée, Dudley et ses bad boys decopains sur un terrain de jeu (gageons que la prochaine fois nousaurons droit au terrain  de basket grillagé et aux canettes desoda),  ensuite le  survol  de Londres,  la Tamiseet ses monuments qui se termine par un immeuble des plus modernes (le11septembre serait-il passé par là ? ).Les  sorciers qui viennentchercher Harry semblent tout droit sortis d'un film  genreNew-York 2050 et on s'attend presque à ce qu'ils empoignent leur balaiet nous hurlent aux oreilles un bon vieux tube d'ACDC.
Mes cheveuxse sont dressés sur ma tête quand, à la fin d'un cours , les copainsd'Harry se sont mutuellement applaudis !! les jurons fusent et d'icipeu les "Par Merlin " auront totalement disparu et les "Fuck"ponctueront comme autant de virgules les discours des personnages.
Parlons-en des personnages, là aussi Hollywood  a frappé: rémisniscencesde Dark Vador, Schrek, Freddy ...bientôt les mange-morts et autrescentaures  seront remplacés par Hannibal le cannibale...
Quantà l'histoire, je laisse à ma  fille (qui avait lu le bouquin) lesoin de commenter: "Ils ont trop coupé, je me demande comment vous avezcompris!".  Rassure-toi ma  chérie,tes parents ont plus quedeux neurones .  Mais là aussi le sucre coule ( à l'instar des 3cuillers dans la  tasse de thé de la Grande Inquisitrice toutevêtue de rose  à l'instar de sa bonbonnière ) et le "messagephilosophique" transmis a lui aussi été bien édulcoré.
Quelques bonsmoments néanmoins même si je regrette d'avoir trop peu vu mon chouchou(Hagrid et son magnifique chien) et les enfants n'ont pas boudé leurplaisir.

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« si se sentir bien signifie chanter de cette façon, je préfère peut être rester comme je suis. »

Si tu manges un citron sans faire de grimaces , le narrateur d’une des nouvelles de Sergi Pàmies l’a entendu à la radio, tous tes désirs seront accomplis. Mais de peur de grimacer et que plus un de ses désirs ne s’accomplisse, il s’abstiendra de tenter l’expérience.

Ouvrir un recueil de Sergi Pàmies c’est entrer dès la première phrase de chaque texte dans un monde que nous connaissons mais où tout est faussé, cintré, dès l’entrée. Je vous en livre un florilège : « Il a fallu que je meure pour savoir si on m’aimait. », « Assis sur un banc des Ramblas, je compte les femmes avec lesquelles j’aimerais coucher. », Ensuite tout se déglingue et l’écriture imagée De Pàmies nous emporte dans un univers qui s’interroge aussi sur la fiction, « J’écris l’histoire d’un personnage de fiction qui , à l’heure prévue, atterrit dans un aéroport. », un univers souvent grinçant où les héros ont disparu, jettent des bouteilles sans espoir à la mer : « J’envoie des enveloppes vides à des gens que je ne connais pas. », s’efforcent de gommer leurs sentiments : « Je me réveille avec une très forte envie de pleurer, mais comme aujourd’hui j’ai beaucoup de travail, je décide que je pleurerai plus tard. ». Mais ces non-héros ne sont-ils pas nos frères ?41QATTwDSRL._SL160_AA115_.jpg

 

Une vingtaine de textes à la longueur maîtrisée ,où des personnages empesés dans leur vie s’agitent en essayant de conserver leur dignité. Un auteur à découvrir sans plus attendre.

Un grand merci à  Cuné pour  cet envoi réjouissant !

 

Ps:  il me tarde de m'identifier totalement à la couverture...

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L'amour d'une honnête femme

"Mais c'est parfois un travail de tous les diables , indiquait-elle , d'être la mère d'une sainte."

Les huit nouvelles composant le recueil L'amour d'une honnête femme se déroulent au Canada et si elles nous parlent d'un monde aujourd'hui disparu où une femme enceinte devait quitter son emploi pour ne pas choquer le public, elles sont également intemporelles tant elles touchent à l'intime et au subtil.alice munro
Alice Munro se glisse avec aisance aussi bien dans la peau d'une adolescente face aux amours contrariées de sa mère , d'une grand-mère qui découvre que sa fille n'a qu'une hâte: abréger les vacances familiales, d'une jeune mariée qui doit faire face à une logeuse intrusive et prétendument exemplaire, que dans la peau de gamins faisant une macabre découverte. Il est souvent question de liberté féminine et on ne s'étonnera guère qu'un autre de ses recuels porte le titre de Fugitives.
Le trajet de ces nouvelles est rarement linéaire, Munro s'offre le plaisir de balader son lecteur entre passé et présent, passant d'un point de vue à un autre et soulevant un coin de voile pour mieux en poser un autre, nous épargnant  fort à propos le procédé mécanique de la chute.
Quant au style, il est précis et plein d'humour, on sent que l'auteure prend la vie à bras le corps et qu'elle observe avec une précision amusée le monde qui l'entoure : "Jill avait bien senti une odeur de whisky. Mrs Shantz emporte toujours une fiasque lorsqu'elle se rend  à une réunion dont-selon ses propres mots-elle ne peut raisonnablement rien espérer."
La tension dramatique de certains textes est d'une précision diabolique mais toujours pleine de beaucoup d'empathie, sans effets mélodramatiques ni de jugements à l'emporte pièces.
Une auteure qu'il faut absolument (re)découvrir !

 

Merci à Sylvie  qui a su me donner l'envie de relire cette auteure !

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Assez de bleu dans le ciel

"Selon toute vraisemblance, je suis un mari, un père, un citoyen, un enseignant, mais à la lumière je suis un déserteur, un imposteur, un voleur, un tueur. Je possède une certaine apparence en surface, mais je suis sillonné de trous et de galeries en dedans, comme une falaise de calcaire."

Dès la première scène, on est ferrés.Nous sommes dans un coin paumé d'Irlande en 2010. Un homme, Daniel, jauge du regard un intrus potentiel porteur de jumelles et d'un appareil photo. Son épouse sera plus expéditive (et plus efficace): elle tire deux coups en l'air. Exit l'intrus.maggie o'farrell
Qui est cette  recluse  entendant bien garder sa tranquillité ? Cette femme, subtilement folle, aux dires de son époux, nous le découvrirons progressivement est Claudette,  une ancienne star du cinéma , mystérieusement disparue avec son fils des années auparavant. Elle a refait sa vie avec Daniel et tout va pour le mieux mais, son père étant au plus mal, Daniel doit rentrer aux États-Unis. L'occasion pour lui de renouer avec  un passé douloureux qui l'entraînera en grande-Bretagne sur les traces de son premier amour Nicola. Mais l'intransigeante Claudette supportera-t-elle  les omissions de Daniel ?
Assez de bleu dans le ciel bénéficie d'une construction virtuose, alternant les points de vue et les époques, pour mieux brosser par petites touches le portrait de ces personnages qui nous deviennent très vite proches et attachants. Une manière supplémentaire d’entretenir la tension , ou plutôt les tensions, qui font que jusqu'à la dernière ligne nous avons le cœur qui bat , nous demandant si le roman va se terminer comme nous l'espérons. Une analyse subtile des sentiments et une écriture élégante font de ce roman une pure réussite !

Et zou sur l'étagère des indispensables !
 

Assez de bleu dans le ciel de Maggie O'FARRELL ,  traduction de l’anglais (Irlande)par Sarah TARDY , Belfond 2017maggie o'farrell

 

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Ce qui était perdu ...en poche

”Il faut le dire dès le début, sinon on t'apporte toujours plus de bols.”

1984.  Une petite fille qui  joue les détectives en herbe disparaît.2003.Un agent de sécurité  du centre commercial Green Oaks à Birmingham aperçoit sur un écran de  contrôle une  fillette et sa peluche. Cette image furtive  lui permettra de nouer le contact avec Lisa, employée surmenée d'un magasin de disques. A eux deux, ils mèneront une enquête dans les couloirs de service du centre commercial, autant sur Kate, la petite fille disparue ,que sur eux-mêmes,  renouant les fils d'un passé où régnait peut être l'innocence... Au coeur de ce  récit, fascinant et menaçant, un immense centre commercial.
Tout cela semble sinistre à première vue mais se révèle un mélange subtilement dosé d'émotion , d'humour, de suspense, de critique de la société de  consommation, où les gens sont bien contents d'aller faire un tour au centre commercial le dimanche pour combler le  vide de leur existence, où l'on assiste à une hilarante formation commerciale. Sans compter que Catherine O'Flynn , dont c'est ici le premier roman , possède tout à la fois l'art de rendre  ses personnages attachants, Kate la première, mais aussi de maîtriser totalement l'art de  la narration.  Rien n'est gratuit, tous les détails ont leur 51fgeW29QjL._AA160_.jpgimportance  mais tout se met en place harmonieusement, comme les  pièces d'un puzzle.  Quand la date 1984 est  réapparue dans la dernière partie du livre, j'ai eu le souffle court tout en tournant les pages... Quant à la polyphonie des narrateurs,  elle permet  aussi bien de donner le point de vue de  chacun des protagonistes que  de mimer les voix peuplant cette tour  de Babel qu'est  le centre commercial.Jusqu'au bout du récit , les éléments s'imbriquent  pour le plus grand plaisir  du lecteur qui sort de ce roman, ravi, le coeur battant  la chamade et le sourire aux lèvres devant une telle réussite.  Magistral ! Voilà longtemps que je n'avais pas connu une telle émotion de lecture !

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