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#TousLesHommesDésirentNaturellementSavoir #NetGalleyFrance

Scandé par des titres de chapitre qui reviennent tout au long du texte (Devenir, Se souvenir, Savoir et enfin Être), le roman de Nina Bouraoui  alterne les souvenirs de l'enfance lumineuse en Algérie et ceux de son adolescence en France.  En quête de son identité  (est-elle algérienne ou française ?), la très jeune femme délaisse l'université pour fréquenter les boîtes de nuit lesbiennes, en particulier le Kat, mais n'assume pas encore son homosexualité.nina bouraoui
Elle brosse aussi, par petites touches, le portrait d'une femme, sa mère, qui , par amour, prendra le chemin inverse de bien des français d'alors: en 1962, elle décide d'habiter avec son mari algérien dans ce pays qui vient de recouvrer la liberté.  Un femme qui refusera de poser des mots sur la violence masculine qu’elle subira des années plus tard.
La violence, il en est aussi question dans les relations qui s'établissent dans le Kat , relations qui fascinent mais semblent aussi effrayer la jeune Nina.
Se voulant le portrait de l'enfance d'une jeune femme homosexuelle, le roman se révèle  un peu trop léger à mon goût, n'approfondissant pas assez la réflexion et nous laissant sur notre faim.

 

Jean-Claude Lattès 2018

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Soixante printemps en hiver

"- Quand les vieux maris quittent leur femme, on les comprend, on leur trouve toutes sortes d'excuses. Mais quand ce sont les femmes...
- Nous sommes les sorcières qui broient les cœurs et brisent les familles... "

Le jour de son soixantième anniversaire, Josy quitte son mari, devenu juste un compagnon, ses enfants et petits enfants et s'embarque dans son vieux combi VW.Aimée De Jongh, Ingrid Chabbert
Ce n'est pas dans un road-trip qu'elle se lance mais bien dans la reconquête de la sa liberté, nonobstant le harcèlement téléphonique  de ses enfants et leur volonté de la faire culpabiliser. Mais Josy , via des rencontres qu'elle n'aurait jamais pu faire en restant dans le rôle  qui lui était dévolu par les siens, va se tourner vers la sororité avec des femmes qui ont su s'affranchir elles aussi des diktats de la société et/ou rebondir face aux aléas de la vie. Une bande dessinée qui montre aussi avec beaucoup de douceur et de délicatesse le corps vieillissant des femmes et ne fait pas l'économie de leur sexualité et de la tendresse qui peut se vivre entre elles à tout âge.

Ed. Dupuis 2022

 

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”Il voulait savoir comment elle fonctionnait.”

Envie de vous (re) plonger dans les sixties ? Alors vite précipitez-vous sur La femme comestible de la candienne anglophone Margaret Atwood !"69 année érotique" nous susurrait alors Jane B., mais rien de tel dans ce roman où les femmes portent encore des gaines , même si elles n'ont pas de problèmes de poids, engoncées qu'elles sont dans un moralisme dévastateur ; une époque où la pilule est autorisée mais soupçonnée par certaines de modifer leur personnalité et où des propriétaires d'appartement veillent farouchement sur la bonne moralité de leurs locataires femelles.418cGLiGVdL._SL500_AA240_.jpg
Se marier et enchaîner les grossesses ? faire un enfant toute seule ? En tout cas certainement pas devenir une de ces vierges en col blanc avec lesquelles elle travaille ! Irrésolue, Marian a parfois des réactions impulsives qui traduisent son mal-être, mais tout va s'accélérer quand ses fiançailles avec Peter vont devenir officielles. La jeune femme va rejeter la nourriture , non pas parce qu'elle se trouve trop grosse, mais par un rejet beaucoup plus viscéral que cela ,rejet qu'elle ne contrôle d'ailleurs pas.
La première partie du roman , je l'ai d'abord envisagée un peu à la manière d'un document sociologique mais très vite Marian et tous les gens qui gravitent autour d'elle me sont devenus familiers.
La construction du roman, en parfaite adéquation  avec l'évolution de la jeune femme , m'a séduite et j'ai particulièrement apprécié l'humour décapant de Margaret Atwood( après cette lecture, vous n'envisagerez plus votre passage chez le coiffeur de la même façon, je vous le garantis ! ).
Un roman que j'ai dévoré le sourire aux lèvres car hommes et femmes y sont croqués sans façons, avec un humour corrosif et efficace.

La femme comestible. Magaret Atwood.521 pages . Editions Robert Laffont, collection Pavillons poche.

 

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#Unefaroucheliberté #NetGalleyFrance

"Ravie que des ferments de révolte se multiplient de par le monde. heureuse que le mot "féminisme" soit en pleine renaissance. Confiante dans la capacité des femmes à innover et puiser de la force dans leur parcours d’opprimées. La révolte intacte."

Alors que vient de disparaître Gisèle Halimi , paraissent ces entretiens avec Annick Cojean. Celle qui dès son enfance en Tunisie lutta pour la cause des femmes et se révolta contre l'injustice retrace ici avec la journaliste du Monde les grandes étapes de son parcours d'avocate, de militante féministe, de femme politique également (même si ce ne fut guère une réussite). annick cojean,gisèle halimi
Elle éclaire également ses motivations plus intimes : être aimée par sa mère, ne plus se sentir étrangère en France.
Elle transmet enfin quelques conseils aux "jeunes femmes qui préparent le monde demain": d'abord l'indépendance économique, ensuite l’égoïsme car "Les femmes ont trop souvent le sentiment que leur bien-être doit passer après celui des autres". Elle ajoute également"refusez l'injonction millénaire de faire à tout prix des enfants"car "la maternité ne doit pas être l'unique horizon.""Enfin, n'ayez pas peur de vous dire féministes. C'est un mot magnifique, vous savez. C'est un combat valeureux qui n'a jamais versé de sang."
Une belle énergie pour une femme âgée alors de quatre-vingt-treize ans .

Grasset 2020

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Une farouche liberté ...en poche

Ravie que des ferments de révolte se multiplient de par le monde. heureuse que le mot "féminisme" soit en pleine renaissance. Confiante dans la capacité des femmes à innover et puiser de la force dans leur parcours d’opprimées. La révolte intacte."

Alors que vient de disparaître Gisèle Halimi , paraissent ces entretiens avec Annick Cojean. Celle qui dès son enfance en Tunisie lutta pour la cause des femmes et se révolta contre l'injustice retrace ici avec la journaliste du Monde les grandes étapes de son parcours d'avocate, de militante féministe, de femme politique également (même si ce ne fut guère une réussite).
Elle éclaire également ses motivations plus intimes : être aimée par sa mère, ne plus se sentir étrangère en France.gisèle halimi, annick cojean
Elle transmet enfin quelques conseils aux "jeunes femmes qui préparent le monde demain": d'abord l'indépendance économique, ensuite l’égoïsme car "Les femmes ont trop souvent le sentiment que leur bien-être doit passer après celui des autres". Elle ajoute également"refusez l'injonction millénaire de faire à tout prix des enfants"car "la maternité ne doit pas être l'unique horizon.""Enfin, n'ayez pas peur de vous dire féministes. C'est un mot magnifique, vous savez. C'est un combat valeureux qui n'a jamais versé de sang."
Une belle énergie pour une femme âgée alors de quatre-vingt-treize ans

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Les amandes amères

"C'pas moi, j'pleure, c'est mon coeur."

Fadila est "une femme lasse et révoltée qui se voit comme une vieille femme", "une femme déracinée", elle a quité le Maroc , et qui surtout ne sait ni lire ni écrire, ce qui lui complique bien évidemment la vie et la rend dépendante des autres.laurence cossé,analphabétisme,illéttrisme
à cette humiliation, s'ajoute la solitude d'une chambre minuscule où elle ne peut qu'angoisser. Tout ceci, Edith,maîtrisant parfaitement les mots car elle est  interprète et traductrice  ) qui l'emploie pour quelques heures de ménage, le découvrira petit à petit . Sur une impulsion, la française propose à Fadila de lui apprendre à lire et à écrire.
Mais la tâche est rude car d'une part on ne s'improvise pas formatrice et d'autre part parce que Fadila ne progresse pas de manière continue. Ce qui est acquis ne l'est jamais définitivement, et le caractère alternativement rude et plein de douceur de l'élève ne facilite pas les choses. Au fur et à mesure de leur relation, Edith  reconstruit, petit à petit,le parcours d'une femme perpétuellement blessée, tandis qu'en parallèlle se constitue le récit d'une amitié chaotique, tour à tour rugueuse et cocasse ,car Fadila est surprenante à plus d'un égard !
Un roman qui brosse le portrait d'une  femme digne que la vie n'a pas épargnée et qui ne dispose pas du pouvoir des mots pour échapper à l'inquiétude qui la taraude. Un récit sobre et plein d'humanité.

Les amandes amères, Laurence Cossé, Gallimard 2011, 219 pages profondément émouvantes.

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un livre qui ne sent pas la naphtaline...

Dans sa préface, l'écrivaine Régine  Deforges souligne avec force la part congrue que les anthologies ont toujours réservé aux  femmes.*
Ces Poèmes de femmes qu'elle a rassemblés ne visent pas l'exaustivité mais veulent "donner à aimer des poètes qu'[elle] apprécie" et dont beaucoup nous sont totalement inconnues , victimes d'un double ostracisme : ce sont des  poètes et en plus des femmes.
Oui, Régine  Deforges est féministe et se revendique comme telle, même si cela est passé de mode aux yeux de  certains. Pour autant les textes qu'elle offre à notre lecture ne sont pas forcément  militants, ils se révèlent éclectiques, tant par leurs thèmes que par leur écriture.9782749112084R1.GIF
Ainsi s'ouvre à nos yeux tout un pan de la poésie ancienne mais surtout contemporaine . J'ai pu y faire de très belles rencontres : Louise Herlin,  Odile Caradec,ou Claire Boitel, pour n'en citer que quelques-unes.
Pour célébrer tout à la fois la journée  internationale de la femme et le printemps des poètes.

Régine Deforges, Poèmes de femmes, le cherche midi éditeur.

* On peut en dire tout autant des émissions littéraires à la télévision, enchaînant sans relâche des plateaux entièrement masculins,et, de loin en loin,  un plateau totalement  féminisé. Exception notable : Michel Field, dont l'émisson tardive hélas, s'avère un peu plus équilibrée...

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Les amandes amères...en poche

"C'pas moi, j'pleure, c'est mon coeur."

Fadila est "une femme lasse et révoltée qui se voit comme une vieille femme", "une femme déracinée", elle a quité le Maroc , et qui surtout ne sait ni lire ni écrire, ce qui lui complique bien évidemment la vie et la rend dépendante des autres.
à cette humiliation, s'ajoute la solitude d'une chambre minuscule où elle ne peut qu'angoisser. Tout ceci, Edith,maîtrisant parfaitement les mots car elle est  interprète et traductrice  ) qui l'emploie pour quelques heures de ménage, le découvrira petit à petit . Sur une impulsion, la française propose à Fadila de lui apprendre à lire et à écrire.laurence cossé
Mais la tâche est rude car d'une part on ne s'improvise pas formatrice et d'autre part parce que Fadila ne progresse pas de manière continue. Ce qui est acquis ne l'est jamais définitivement, et le caractère alternativement rude et plein de douceur de l'élève ne facilite pas les choses. Au fur et à mesure de leur relation, Edith  reconstruit, petit à petit,le parcours d'une femme perpétuellement blessée, tandis qu'en parallèlle se constitue le récit d'une amitié chaotique, tour à tour rugueuse et cocasse ,car Fadila est surprenante à plus d'un égard !
Un roman qui brosse le portrait d'une  femme digne que la vie n'a pas épargnée et qui ne dispose pas du pouvoir des mots pour échapper à l'inquiétude qui la taraude. Un récit sobre et plein d'humanité.

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Le Lac Magique...en poche

"Sans m'en apercevoir, je me suis soumise à une version assez dépressive de la féminité. Une version rétractée, retranchée. Être une femme, c'est ne pas pouvoir. C'est ne pas avoir le droit. mes compagnes de baignade ont une toute autre définition. Pour elles, la féminité a à voir avec la nature et la force. " 

Partie s'installer pour un temps au Québec avec son compagnon et ses filles, la narratrice va être invitée à accompagner un groupe de femmes habitant près de chez elle pour une baignade dans un lac, le matin. Une baignade un peu particulière car à ce moment de la journée, ce plan d'eau est réservé aux femmes et elles s'y baignent nues. 
Situé au coeur de la forêt, ce lac va  dès le premier instant prendre une importance particulière pour la jeune femme qui va vivre une expérience l'amenant à prendre conscience des ses peurs, de ses relations pour le moins dysfonctionnelles avec ses parents, très tôt séparés.61MSEteUP8L.jpg
Ni mysticisme, ni sorcellerie, mais une analyse très fine et sans concession de son rapport à la féminité et aux autres.  Il n'y a rien d'anecdotique dans ce récit de vie qui nous fait partager cette expérience toute simple en apparence car selon l'autrice ces femmes ont su instaurer "Une familiarité, une filiation, presque. Tout simplement, elles m'ont vue. "L'écriture, fluide et élégante, fait de cette lecture une expérience qui résonne longtemps en nous.

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#LeLacmagique #NetGalleyFrance !

"Sans m'en apercevoir, je me suis soumise à une version assez dépressive de la féminité. Une version rétractée, retranchée. Être une femme, c'est ne pas pouvoir. C'est ne pas avoir le droit. mes compagnes de baignade ont une toute autre définition.  Pour elles, la féminité a  à voir avec la nature et la force. "

Partie s'installer pour un temps au Québec avec son compagnon et ses filles, la narratrice va être invitée à accompagner un groupe de femmes habitant près de chez elle pour une baignade dans un lac, le matin. Une baignade un peu particulière car à ce moment de la journée, ce plan d'eau est réservé aux femmes et elles s'y baignent nues. 
Situé au cœur de la forêt, ce lac va  dès le premier instant prendre une importance particulière pour la jeune femme qui va vivre une expérience l'amenant à prendre conscience des ses peurs, de ses relations pour le moins dysfonctionnelles avec ses parents, très tôt séparés. yaël cojot-golberg
Ni mysticisme, ni sorcellerie, mais une analyse très fine et sans concession de son rapport à la féminité et aux autres.  Il n'y a rien d'anecdotique dans ce récit de vie qui nous fait partager cette expérience toute simple en apparence car selon l'autrice ces femmes ont su instaurer "Une familiarité, une filiation, presque. Tout simplement, elles m'ont vue. "L'écriture, fluide et élégante, fait de cette lecture une expérience qui résonne longtemps en nous.

 Grasset 2022yaël cojot-golberg

 

 

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13/06/2022 | Lien permanent

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