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Rechercher : La femme à la clé

”La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? ”

Une exposition rassemblant tableaux mais aussi  vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient  de décéder brutalement, voilà le point de départ de  chacun des chapitres  du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition.
A  la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des  éléments de  cette rétrospective,  répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme  fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et  si vivante quand la  dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède  cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .51Y6Ls5ZKWL._SL500_AA240_.jpg
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît  brosse ici le tableau d'une famille  dont les  enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal  à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de  cette  femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme  de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman  qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur  réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les  tableaux de Rachel. Une réussite !

Un livre tout corné, évidemment.

 

Tableaux d'une exposition. Patrick Gale.  Belfond.360 pages fulgurantes.

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Vous les femmes...(air connu)

Même si la préface (et la sélection des poèmes) est quelque orientée("Naissance, renaissance, renouveau, cycles de la vie : la poésieféminine , sensible aux couleurs et aux bruits, souvent élégiaque,entretient un rapport privilégié et particulier avec les saisons, lerégne végétal, la nature, qui demeure une source d'inspirationinépuisable",  écrit Camille Weil,  il n'en reste pas moinsque cette Poésie au féminin  est fort intéressante.9782070578276
Cetteanthologie, publiée en folio junior présente un panorama des femmespoètes, des plus anciennes (Christine de Pisan, Louise Labé, maisaussi  Pernette du Guillet que je ne connaissais pas, mêmede  nom),  aux contemporaines (Andrée, Chedid, Gisèle  prassinos, Annie Salager...).
En tout une trentainede poétesses qu'une notice biographique, très courte mais précise,permet de situer et un florilège qui donne envie de se plonger plusavant dans l'oeuvre de certaines de ces femmes souvent "brûlées" par la  vie...

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Un homme aborde une femme

"La rue aujourd'hui n'est plus un terrain de jeu et de hasard. Je l'ai compris  en marchant aux côtés d'Océane, la fille de Mette."

Une femme qui vient d'être plaquée se souvient, depuis l'enfance, de toutes les interactions ( sous forme de cailloux jetés contre son vélo,  de mots plus ou moins  crus...) que les hommes ont ébauché avec elle dans la rue.fabienne jacob
Elle convoque aussi les témoignages de femmes d'âges, de milieux différents et évoque leur rapport au corps pour mieux retrouver cet élan qui lui a fait soudainement défaut.
C'est avec bonheur que l'on retrouve la langue charnelle, drue et vigoureuse de Fabienne Jacob dans cette série de textes qui disent le bonheur d'être femme, même dans un monde qui s'est "pasteurisé".

 

Buchet-Chastel 2018

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11/10/2018 | Lien permanent

Les femmes aussi sont du voyage...en poche

"Sans le concours des esclaves, domestiques, cuisiniers, interprètes et autres subalternes , un grand nombre d'explorations auraient été rendues impossibles. "

Aujourd'hui encore le voyageur est majoritairement un homme, blanc et occidental de surcroît. Pourtant, bien que reléguées dans la sphère domestique, des femmes ont enfreint les règles de la société et se sont lancées dans des voyages. lucie azema
Une femme ayant réalisé un périple suscite de nombreux avertissements avant, voire le soupçon après (a-t-elle vraiment réalisé cet exploit? ) et si elle part en couple ou en famille, elle sera reléguée dans l’ombre de son compagnon.
Changeant de perspective, étayant ses propos de nombreux exemples, Lucie Azema démontre en deux parties les liens du voyage avec la démonstration de la virilité et la misogynie qui lui est inhérente.
Elle pointe aussi du doigt la nécessité de décoloniser le voyage et la fétichisation du corps des femmes dans les récits de voyage, que ce soit dans l'évocation des harems ou des bordels.
Elle affirme enfin l'effet émancipateur du voyage pour les femmes ainsi que les mensonges et les approximations dont se rendent souvent coupables certains grands voyageurs dont la misogynie peut mettre en péril la vie de celles qu'ils accompagnent.
Un essai qui suscite l'envie de dévorer une brassée de récits de voyages ...au féminin !

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à la trace

"-J'aurai peut être à choisir entre information et satisfaction: pas facile."

Une quadragénaire , bafouée par son mari et méprisée par son ado de fils, décide de prendre (enfin) sa vie en mains. Récit de l' émancipation d'une femme donc, femme qui va croiser, de manière détournée,  le chemin d'une bande de musulmans extrémistes, visiblement fort affairés et prudents.
Changement de programme dans la deuxième partie où nous retrouvons notre ami Lemmer, chargé de convoyer un couple de rhinocéros blancs, en compagnie d'une pisteuse chevronnée, du Zimbabwe jusqu'en Afrique du Sud. Évidemment, la balade sera plus proche du "Salaire de la peur "que de la promenade de santé ! Fin du second acte.deon meyer
Dernière partie, plus classique , celle où une femme , travailleuse et déterminée, charge un ancien flic à la retraite d'enquêter sur la disparition subite de son mari.
Trois tonalités différentes et des liens subtils qui s'établissent progressivement entre les différentes intrigues, récits qui font la part belle aux femmes et ménagent de multiples surprises au lecteur. Le complot politique est parfois un peu embrouillé mais se termine par un vrai coup de théâtre ! Les grains de sable- nous ne sommes pas en Afrique du Sud où tout peut basculer pour rien !- viennent perturber les ordonnancements les plus rigoureux et semer un peu plus de panique ,mais Don Meyer maîtrise totalement sa partition.
La fin est un peu précipitée mais j'y ai vu la promesse de nouvelles aventures de Lemmer, donc tout va bien ! Une pointe d'humour, un soupçon d'histoire d'amour et beaucoup de péripéties font que ces 722 pages deviennent vite addictives ! Prévoir un long week-end ou de courtes vacances pour ne pas être en manque !

Malgré mes bonnes résolutions , j'ai craqué pour ce roman à la librairie Ravy de Quimper (une librairie avec un spectaculaire escalier rouge !)
 

Première apparition de Lemmer ici.

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Sac à dos

Et une anthologie de poésie, une ! Mon pêcher mignon ! En plus celle-ci est destinée aux enfants et offre un éventail très large et éclectique d'auteurs contemporains pour prouver aux "lecteurs en herbe" que les poètes et poétesses ne sont forcément des hommes et des femmes mort(e)s comme ils auraient- un peu- tendance à le croire !51+KuD90UYL._SL500_AA300_.jpg
Chaque "échantillon" de textes est précédé d'une notice biographique et bibliographique, le tout étant introduit par Jean-Michel Espitallier, une référence ,qui balaie les clichés attachés à la poésie et à  au florilège. De quoi se plonger régulièrement dans des univers très disparates et allonger sa LAL...

Sac à dos, Editions Le mot et le reste, 284 pages à feuilleter régulièrement.

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Ni tout à fait une autre

"La vie est faite de renoncements infimes, si minuscules qu'on ne les remarque que quand on en fait la somme."

Par amour, la narratrice s'est dévouée à Iggy, star de la musique hard-rock.  Au fil du temps, elle a endossé tous les rôles , mais de moins en moins celui d'amante. Quand Iggy meurt d'une overdose, Iris, se retrouve meurtrie et vide. Un nouvel amour se profilant à l'horizon ,la quinquagénaire saura-t-elle sortir de ses schémas et vivre enfin pour elle ?caroline vié
Iris n'a rien d'une femme soumise ni idiote, elle comprendra a posteriori les réactions d'Iggy et brossera d'elle-même un portrait sans concessions.
Le style est vif, souvent acéré (l'entrevue avec la future belle-mère est un pur bonheur de vacheries cash) et Iris sait nous entraîner à sa suite dans une vie d'épouse de rock- star sans jamais nous perdre. Attention la dernière partie du roman donne tout à la fois une furieuse envie de manger et d'aller au Japon !

Les escales 2018, 200pages qui se tournent toutes seules.

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Comment trouver la femme idéale (le théorème du homard)...en poche

"La dynamique émotionnelle était tellement complexe !"

Hyper doué en génétique, Don Tillman l'est nettement moins en relations humaines ! Pour trouver l'épouse parfaite, il met au point un questionnaire des plus sélectifs et rationnels qui lui évitera, pense-t-il ,de nouvelles pertes de temps, un de ses autres obsessions. Évidemment, pour le plus grand plaisir du lecteur Don va rencontrer Rosie qui est l'antithèse parfaite de ce qu'il recherche. Mais est-ce bien si sûr ? 
Du décalage entre ce surdoué qui a su aménager ses incompétences sociales et s'efforce d'apprendre les émotions dont il semble dépourvu  en visionnant des films et les situations complètement loufoques dans lesquelles il se fourre, naît bien évidemment le rire, ponctué de quelques pointes d'émotion qui ne gâchent en rien l'affaire.graeme simsion
Malgré quelques baisses de rythme en fin de lecture, Le théorème du homard est un roman qui porte une grande attention  au langage de ses personnages, réserve de nombreuses surprises et fait remonter notre moral en flèche !

Une suite serait annoncée...

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La fréquentation des à-pics

"On rejoint les adultes au seuil de l'explication du monde et on voit bien qu'ils n'en savent pas plus."

Épouses, mères, grands-mères ou petites-filles,  de l'immédiat après-guerre au XXIème siècle, Catherine Charrier s'attache à nous  peindre ces femmes qui connaissent La fréquentation des à-pics.catherine charrier,femmes
Rien de spectaculaire pourtant mais des situations sur le fil du rasoir, des prises de consciences infimes mais marquantes, des vies simples capturées dans la durée ou en un fragment et qui possèdent une intensité extrême. Des détails capturés,  un bisou sur une nuque paternelle dans une 403, et c'est tout l'amour d'une ex-petite fille qui reparaît. Cela peut être aussi un regard suffisamment  aigu pour prendre conscience d'une injustice, d'une violence banale et l'on bascule dans la "désillusion sombre et imbécile des adultes." Mais ce sont  également des repères lumineux qui apparaissent dans la trame des jours, une amie qui tend la main quand le monde se dérobe sous vous, des éclaircies dans le malheur.
On sent beaucoup d'empathie de la part de l'auteure car toutes ces histoires, vécues par elle ou qui lui ont été confiées, sont racontées avec pudeur et sensibilité. J'ai mis du temps à entrer dans la première nouvelle, Irène, car je craignais la caricature, l'histoire déjà rabâchée (une jeune française s'entichant d'un GI noir) mais , au fil du récit, les descriptions pleines de luminosité et de sensualité ont fait que j'ai pu accepter l'attitude de cette femme libre, plus femme que mère. Une très jolie découverte !

Lu dans le cadre de Masse critique.

La fréquentation des à-pics, Catherine Charrier, Kero 2013 , 225 pages sensibles et poétiques.

 

Merci à Babelio et à aux éditions Kero !catherine charrier,femmes

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à mains nues

"Mes amies et moi n'élevons pas nos enfants de la même façon selon qu'ils ont une forme de fille ou de garçon. Conscientes de ce qui se joue ici et maintenant pour les hommes et les femmes, on veut rebattre les cartes."

La narratrice d’À mains nues utilise le "Je", mais c'est une 3je" englobant dans lequel chacune pourra se reconnaitre, s'identifier à des degrés divers. Avec une belle énergie, Amandine Dhée revisite les différentes facettes de ce qui nous constitue en tant que femmes. 61CP8XMwAeL._AC_UY218_.jpg
Le désir irrigue ce texte de la jeunesse à la vieillesse, cette étape qui pour elle est encore lointaine, et le rend optimiste et riche de possibilitéamandine dhéeLa langue est précise, fluide et aborde avec franchise, mais sans jamais tomber dans la vulgarité, tous les aspects de la vie féminine.
Il est intéressant pour celles qui, comme moi, ont connu les années 70 et le choc qu'ont été par exemple Les mots pour le dire de Marie cardinal ou les textes de Benoîte Groult de constater l'évolution des thèmes évoqués, ce qui a disparu ou presque et ce qui apparaît (la notion de genre, par exemple).
Un texte à (s') offrir de toute urgence.

POINTS SEUIL 2021

"Je souris moins aujourd'hui. Non que j'aie perdu en gaieté mais parce que je ne cherche plus d'emblée à avoir l'air charmante et inoffensive. Et je m'excuse moins. Avant, je m'excusais à tout bout de champ, en souriant donc, désolée par-ci désolée par-là, au cas où, pour lustrer. S'excuser, la maladie des femmes."

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22/10/2021 | Lien permanent

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