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Rechercher : meurtres entre soeurs

Quand j'étais Jane Eyre

"Quelle est cette manie familiale d'aspirsheila kohler,soeurs brontë,écritureer à la célébrité et à la gloire ? Quelle folie !"

Intriguée par tout un pan de la vie de Charlotte Brontë resté dans l'ombre, celui pendant lequel elle a rédigé le roman qui la rendra célèbre et changera sa vie, Jane Eyre, Sheila Kohler a imaginé ce qu'avait bien pu vivre l'écrivaine durant cette période.
Avec sensibilité, elle brosse le portrait de cette famille marquée par la mort, la maladie, la pauvreté, l'égocentrisme d'un père mais aussi par ce lien formidable à l'écriture qui unit les quatre enfants survivants de la fratrie Brontë. Branwell, le frère chéri, gaspillera ses dons dans les opiacées et l'alcool, mais Charlotte, Emily et Anne qui ne feront que de brèves et malheureuses incursions dans le monde extérieur à celui de leur presbytère, sauront , à des degrés différents, braver les interdits de l'époque et rédiger des romans qui seront parfois jugés "choquants, brutaux, anti-chrétiens et anti-bourgeois" car révélant la violence de leurs frustrations.
Sheila Kohler a choisi de centrer son roman sur Charlotte (à qui je préfère largement sa cadette Emily, je le confesse), la seule qui aura pu accéder à un peu de bonheur, mais elle ne sombre jamais dans le pathos, évoquant avec sobriété la vie difficile de la famille Brontë. Des retour en arrière permettent d'évoquer les principaux épisodes de leur trop brève existence.J'ai beaucoup aimé la manière dont Sheila Kohler a tissé les liens entre leurs romans et la vie des soeurs, montrant bien leur esprit de revanche, mais n'omettant pas non plus la sourde rivalité (réelle ou imaginaire mais très plausible en tout cas) qui les a animées juste avant l'édition.Un éclairage intelligent,  une écriture élégante, une lecture qui ravira les fans (dont je suis !) .

Quand j'étais Jane Eyre, Sheila Kohler,traduit de l'anglais par Michèle Hecter, Editions Quai Voltaire 2012, 260 pages lues d'une traite, même si ellesn'apportent pas de révélations fracassantes, ce qui n'était évidemment pas le lieu !

Le billet d'Ys.

 

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Chaque soir à 11 heures

"Si c'est ça grandir, je me pends tout de suite."

Willa Ayre croit être insignifiante. Elle a pourtant attiré l'attention du beau gosse du lycée, Iago. Mais à une fête, notre héroïne rencontre un garçon ténébreux, marqué par le destin, Edern. à partir de cet instant, la vie de Willa va prendre une tournure étrange et dangereuse...Aïe aïe aïe, clichés vous voilà ? Que nenni !malika ferdjoukh,adolescence,mystère,amour
Amour, supense mais aussi humour, inventivité langagière, rebondissements en cascade sont au rendez-vous dans ce nouveau roman de Malika Ferdjoukh. Un bon gros roman, 402 pages, comme on les aime, plein de personnages haut en couleurs, parfaitement croqués, naviguant entre la famille Adams (la maison  d'Edern est à elle seule quasiment un personnage) et une vie quotidienne ancrée dans une réalité  très enjouée sans pour autant sombrer dans la guimauve. On sourit, on s'émeut, on fait durer le plaisir car l'auteure revisite les codes du cinéma d'horreur façon classiques en noir et blanc, le tout sur des airs de jazz qu'on a illico envie d'écouter !
Malika Ferdjoukh a le chic pour nous donner envie de faire partie de ces familles où le bizarre et l'humour sont de règle : une mère qui cornaque des Miss en province (rien à voir avec une certaine Geneviève), un père artiste qui donne à ses oeuvres des titres improbables comme Obturation de l'espace temps , une famille d'enfants vivant seuls dans une grande et vieille maison sous l'autorité bienveillante d'un aîné (tiens tiens, clin d'oeil aux Quatre soeurs?!) . Willa est un personnage fort qui navigue avec grâce dans un univers qui tient à la fois du gothique et d'une réalité jamais édulcorée (toujours évoquée avec délicatesse), le tout saupoudré d'un humour inoxydable . Un grand bonheur de lecture à chiper à nos filles ou à s'offrir sans chichis !

Chaque soir à onze heures, Malika Ferdjoukh, Flammarion 2011.

 

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Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?

"Elle méritait un homme bien . Bien mieux que la Saucisse , ou que l'Infidèle , le Monosourcil ou le Malsain. Nous méritions mieux."

Parce qu'elle estime que sa mère a des goûts catastrophiques en matières d'hommes, Violette, treize ans, décide d'écrire à George Clooney, se faisant forte de convaincre l'homme le plus sexy de la planète de mettre fin à son célibat.
Par ailleurs, flanquée de sa fidèle amie Phoebe, elle n'hésite pas à enquêter sur le dernier amoureux en date de sa mère,  Dudley Wiener, tout en s'occupant de sa petite soeur Rosie.
On l'aura compris Violette est un véritable soutien pour sa mère divorcée, qui élève seule au Canada ses deux filles tandis que le père a refait sa vie avec une bimbo siliconée en Californie. Mais l'adolescente, prise dans un conflit de loyauté, n'a-t-elle pas tendance d'une part à trop s'ingérer dans la vie amoureuse de sa mère et, d'autre part, à trop idéaliser la relation de ses parents avant qu'ils ne divorcent ? 51OD26SUbrL._SL500_AA300_.jpg
Dear George Cloney est un roman tendre et drôle,  Violette a parfois la dent dure  : "Le Faux [Noël] avait lieu le 27  décembre avec papa.Je l'appelais ainsi parce que tout, de la date au sapin  en passant par les nichons de Jennica était bidon." ,jamais manichéiste, qui plaira autant aux filles qu'aux mères .
L'auteure a décrit avec réalisme la situation matérielle et psychologique difficile de la mère, sans jamais sombrer dans le pathos ou la critique (incarnée par le couple de voisins acerbes), et si Violette se situe avec lucidité dans la "chaîne alimentaire des quatrièmes ", elle ne subit pas la situation pour autant. Dans tous les cas de figure, l'entraide et la solidarité des amis, même maladroite, permettent de tenir le coup et d'affronter l'adversité. Une vision optimiste et chaleureuse , qui trouve un juste équilibre entre réalisme et humour.
Et George Clooney dans tout ça ? Hé bien, l'auteure trouve un moyen fort astucieux de se tirer d'affaire...

Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?, Susin Nielsen, traduit de l'anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec, Hélium 2011, 195 pages qui donnent la pêche !

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Si Eve Volver apparaît dans une histoire le coup partira avant la fin

"-T'es maboule toi !

-J'suis la boule de personne !"

Un pied dans la réalité, un pied dans l'imaginaire, Eve Volver , six ans, nous raconte  sa vie entre une grande soeur trop sérieuse, Victoria , et une petite, Loula, "capturée" juste après le séjour de maman à l'hôpital." C'est un moulin à paroles, et elle se fatigue elle-même à tant parler mais elle est diablement attachante cette Eve Volver même si on comprend parfois les réactions de son entourage...
Un énième récit à hauteur d'enfant ? Non, car Eve a une personnalité, une manière d'appréhender le monde qui se reflète dans le langage qu'elle emploie. Néologismes, calembours, syntaxe malmenée coulent de manière fluide et réinventent le monde.41SFuM01z6L._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Pas étonnant que sa famille soupire souvent et ne la comprenne pas toujours ! Le lecteur , lui, se régale car la tendresse, l'inventivité, la poésie et l'humour sont au rendez-vous.
Sans compter que, comme promis dans le titre, presque à la fin du récit, le roman bascule dans l'émotion pure sur un coup de tonnerre...
Glissez-vous avec bonheur dans l'univers d'Eve Volver sans plus attendre !

Si Eve Volver apparaît dans une histoire le coup partira avant la fin, Déborah Reverdy, L'école des Loisirs collection Médium, 238 pages  qui fourmillent d'inventivité.

Un avant-goût : "Je pensais qu'à force de pas ranger mes affaires, au bout d'un moment elles retrouveraient la bonne combinaison de départ, comme le Rubik's Cube, et que je n'aurais pas  à me casser la tête à remettre en ordre quoi que ce soit. Enfin j'y suis arrivée en conjuguant mes efforts au verbe vouloir. Après, comme j'avais les paupières qui s'enclumaient, j'ai rangé mon sac dans la soute pour bagages et je me suis assise au fond vers la fenêtre pour regarder le paysage se défiler."

Esmeraldae l'évoque ici.

Le blog de l'auteure.


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Loving Frank ...en poche

"Quelle perte cela aurait été de ne pas  l'avoir rencontré ou de ne pas  avoir connu son amour ! pensa Mamah."

Quand Mamah Borthwick Cheney quitte son mari  et ses enfants pour vivre son amour avec l'architecte Frank Lloyd Wright,  lui même marié et père de six enfants, c'est le scandale. La presse s'en donne à coeur joie et l'Amérique puritaine se repait de ces articles outranciers. La vérité est toute autre: les amants sont certes emportés par la  passion mais aussi taraudés par la culpabilité. Le tout se terminera  d'une manière tragique et brutale,  presque invraisemblable.51Mxsu3BbsL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Rien n'a beaucoup changé entre  le début du XXème siècle et notre époque. la presse  est toujours à l'affût des histoires d'amour lucratives et semble toujours prête à tout pour  vendre  ses feuilles de choux. Mais c'est surtout le portrait , tout en nuances, que brosse ici Nancy Horan dans cette fiction historique de  Martha  (dite Mamah) Borthwick Cheney qui a retenu toute mon attention. Trilingue dès la maternelle, ayant fait de solides études,  ayant enseigné,  dirigé une bibliothèque, cette femme disposait d'un potentiel et d'une personnalité que son mariage semble avoir complètement mis sous cloche. Pourtant comme le lui dira sa soeur  "Tu avais tout. Un mari fantastique qui t'adorait, deux beaux enfants en bonne  santé. La liberté. Aucun souci financier. Une gouvernante et une bonne. Tu n'avais pas  besoin de travailler et Edwin n'exigeait jamais rien de  toi. As-tu conscience  de tout ce  que tu as abandonné pour Fank Wright ? Le genre d'existence dont rêvent la plupart des  femmes, y compris les féministes !".
Mais à vouloir vivre  selon ses convictions , Mamah, en tant que femme et en tant que mère, devra payer le prix fort, car être la  compagne d'un génie de l'architecture ne va pas sans contreparties négatives...
Un livre puissant , plein de vie, mais aussi très pessimiste...

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La petite et le vieux

" C'est normal d'aimer les belles chutes, ça change de la Vie."

Elle a huit ans au début du roman, mais s'attribue deux ou trois ans de plus,  se nomme Hélène mais se fait appeler Joe, car elle veut vivre en garçon, comme l'héroïne de son dessin animé. Elle vit dans un quartier populaire entre une mère cachant sa fragilité derrière de péremptoires "C'é toute" qui font l'admiration des mères de famille dépassées par leurs enfants, un père qui a choisi de voir le côté sombre de la vie et trois soeurs aussi dissemblables qu'attachantes. marie-renée lavoie,humour,tendresse,enfance
Et puis il y a le Vieux, Roger, qui n'a qu'une hâte: mourir mais qui prendra quand même bien le temps de profiter de son amitié avec Hélène.
Sans sortir de leur quartier, ils vont partager des aventures au quotidien, l'hyperlucidité de Joe et sa capacité à retrousser ses manches sans ostentation pour rétablir un équilibre, ne serait-ce que financier au sein de sa famille, n'ayant d'égal que sa capacité à rebondir et à prendre la vie à bras le corps.
Pas d'ostentation, pas de sentimentalisme, juste une formidable envie de vivre et un humour percutant comme dans la lettre que Joe est obligée d'adresser à l'infirmière scolaire qui humilie publiquement des enfants depuis plusieurs générations : "Du même souffle, j'ai expliqué la situation particulière des Péloquin, qui m'avait ainsi fait réagir, et mon ignorance de l'immense malheur que devait être sa vie, vu sa méchanceté."
L'histoire file à toute allure, les personnages sont pittoresques en diable, admirablement croqués, parfois en quelques mots ("un petit chien coup de pied" )et le style à la fois truculent et plein de vivacité nous laisse à peine le temps de noter de très jolies phrases au passage.


La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie, Editions XYZ, 236 pages gouleyantes.

"Un coup de coeur absolu et foudroyant" pour

Cuné chez qui vous trouverez des liens en pagaille et un entretien de l'auteure. Merciiii !

 

 

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Loving Frank

"Quelle perte cela aurait été de ne pas  l'avoir rencontré ou de ne pas  avoir connu son amour ! pensa Mamah."

Quand Mamah Borthwick Cheney quitte son mari  et ses enfants pour vivre son amour avec l'architecte Frank Lloyd Wright,  lui même marié et père de six enfants, c'est le scandale. La presse s'en donne à coeur joie et l'Amérique puritaine se repait de ces articles outranciers. La vérité est toute autre: les amants sont certes emportés par la  passion mais aussi taraudés par la culpabilité. Le tout se terminera  d'une manière tragique et brutale,  presque invraisemblable.9782283023952.gif
Rien n'a beaucoup changé entre  le début du XXème siècle et notre époque. la presse  est toujours à l'affût des histoires d'amour lucratives et semble toujours prête à tout pour  vendre  ses feuilles de choux. Mais c'est surtout le portrait , tout en nuances, que brosse ici Nancy Horan dans cette fiction historique de  Martha  (dite Mamah) Borthwick Cheney qui a retenu toute mon attention. Trilingue dès la maternelle, ayant fait de solides études,  ayant enseigné,  dirigé une bibliothèque, cette femme disposait d'un potentiel et d'une personnalité que son mariage semble avoir complètement mis sous cloche. Pourtant comme le lui dira sa soeur  "Tu avais tout. Un mari fantastique qui t'adorait, deux beaux enfants en bonne  santé. La liberté. Aucun souci financier. Une gouvernante et une bonne. Tu n'avais pas  besoin de travailler et Edwin n'exigeait jamais rien de  toi. As-tu conscience  de tout ce  que tu as abandonné pour Fank Wright ? Le genre d'existence dont rêvent la plupart des  femmes, y compris les féministes !".
Mais à vouloir vivre  selon ses convictions , Mamah, en tant que femme et en tant que mère, devra payer le prix fort, car être la  compagne d'un génie de l'architecture ne va pas sans contreparties négatives...
Un livre puissant , plein de vie, mais aussi très pessimiste...

les  avis enthousiates d 'AmandaCuné, Fashion.

un coup de coeur pour Esmeraldae !

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La troisième Miss Symons

Pauvre Henrietta! Elle n'est que La troisième Miss Symons et peine à trouver sa place dans cette famille victorienne de sept enfants , évidemment pas tous désirés.
Ne parvenant ni à nouer d'amitiés ni d'amours durables , Etta va donner libre cours à son mauvais caractère et, ayant épuisé les différentes solutions que lui offraient la société de l'époque  (tentative de reprise d'études, mère de substitution pour une de ses soeurs puis pour les enfants de celle-ci,- enfants hélas morts en bas âge-, dame patronnesse fort maladroite), elle va donner libre cours à son mauvais caractère et devenir une de ces vieilles filles typiquement british qui arpentent le monde pour mieux se fuir.
On sent que l'auteure s'est régalée à peindre avec une ironie mordante ses personnages, soulignant ainsi le repli stratégique de la mère de famille nombreuse dans la maladie une fois ses filles "casées", ou faisant prononcer avec étonnement ces paroles par une compagne de classe d'Henrietta alors que cette dernière vient de révéler son caractère déplorable: "Qu'arrive-t-il à ma jeune amie ? Serait-elle atteinte d'hydrophobie? Je vais être gentille avec elle et tâcher de l'en guérir avec du chocolat.".Flora M. mayor fouille à loisir l'âme d'Henrietta qui, trop brusque et maladroite, n'arrive pas à montrer ni sa générosité ni son trop plein d'amour inemployé.
Comment Henrietta est-elle passée de cette appréciation d'un de ses professeurs : "Etta est une fille intéressante, elle a des 616pMZ+rRBL._SL500_AA240_.jpgdispositions. Je me demande ce qu'elle deviendra ."à ,quelques années plus tard à l'occasion d'une rencontre entre les deux femmes : "Quelle gourde cette Miss Symons; elle me donne envie de la secouer." ? Un beau gâchis social donc mais une petite merveille de concision et d'humour acidulé qui enchantera tous les amateurs de littérature britannique.

Ps: on ne peut s'empêcher malgré tout d'éprouver de la sympathie pour cette femme qui "à près de quarante ans n'allait pas se laisser amadouer comme une gamine " et qui, si elle terrorise les serveurs et les femmes de chambre"sous des dehors dominateurs [...] était faible , indécise et soumise"...

La troisième Miss Symons, Flora M. mayor, Editions Joëlle Losfeld, 128 pages qui sont déjà sur l'étagère des indispensables!

 

L'avis de Lou

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Une semaine avec ma mère

"Elle avait l'impression de nager toute habillée"

Elles sont trois. Ni Grâces, ni Parques, trois mères soucieuses  de mieux connaître  leurs fils et débarquant chacune à l'improviste chez leur trentenaire de fils, trop secret à leur goût.
Après l'embarras initial, chacun  des garçons va secrètement se réjouir de cette arrivée impromptue et durant la semaine  de cohabitation bien des secrets seront révélés, tant du point de vue des mères que des fils, non sans cris, non sans larmes  mais toujours avec l'amour en ligne de mire...9782702140291-V.jpg
Ce pourrait être dégoulinant de bons sentiments ou hérissé de combats épiques et hystériques, mais non ,c'est infiniment juste et terriblement drôle.Les rapports de couple sont passés au crible,( comment William Sutcliffe arrive -t-il à se glisser avec autant d'aisance  dans la peau de trois femmes en âge de devenir grands-mères? (ce qu'elles réclament d'ailleurs plus ou moins ouvertement)) mais sa vision du rôle maternel est beaucoup plus apaisée et tendre. Après tout ce sont de bons petits et ils font tout ou presque pour satisfaire leur mère .  Ainsi Daniel va-il "prendre contact  avec Allison, la mère de l'enfant  qui allait à la  crèche avec le fils  du neveu de la  soeur de la femme dont le chien l'avait mordu quand il était petit", ouf !, devinez à l'instigation de qui ...
Sutcliffe souligne  aussi au passage ,avec infiniment  de drôlerie , le fossé qui s'est creusé entre  les générations, en particulier au niveau du langage mais ne rend jamais ridicules  ses personnages pour qui il semble éprouver une grande  tendresse. Pas de happy end généralisé pour autant ,nous sommes dans une comédie certes mais pas au pays de Candy !

Une semaine avec ma mère(Whatever makes you happy), XWilliam Sutcliffe, traduit de l'anglais par Elsa Maggion), Editions Calmann-Lévy , 2009,282 pages à lire avant que votre mère ne débarque chez vous,pour garder le sens de l'humour !

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”Toute en fourrure et sans culotte comme disait ma mère”-

Si on ajoute des seins en obus à la description précédente, on comprend que Valentina fasse tourner les têtes des hommes y compris celle de Nikolaï, veuf depuis deux ans !9782848930503
Oui mais voilà Nikolaï  est nonagénaire  et ses deux filles, fâchées pour une question d'héritage ,vont se rabibocher vite fait pour faire front et lutter contre l'envahisseuse ukrainienne qu'elles soupçonnent d'aimer davantage la nationalité anglaise ( qu'elle  pourra acquérir par son mariage) et la société de consommation, que leur père.   
Une brève histoire du tracteur en Ukraine est aussi le titre du livre  qu'est en train de rédiger le veuf joyeux et les extraits qui  nous en sont donnés éclairent d'un jour nouveau l'histoire de ce pays de l'est dont la famille est originaire mais aussi celle du monde. En effet, cette famille a connu les tourments de l'Histoire, que ce soit sous la botte nazie ou sous celle de Staline qui organisa sciemment une famine pour mettre au pas  les paysans ukrainiens.
La plus jeune soeur, Nadezhda (espérance), est celle qui  est née durant la Paix et a connu une existence plus protégée, confortable et se montre  plus révoltée que Vera qui elle a connu la guerre. Ces différences s'éclaireront petit à petit quand la cadette se penchera sur le passé de ses parents.
Marina Lewycka  propose aussi une réflexion toute en nuances sur les différences opposant les immigrés "anciens" et ceux qui arrivent de nos jours en Grande -Bretagne.
On sourit beaucoup, entre autres quand la narratrice, Nadezda, décrypte les tentatives de manipulation de son père lors des conversations téléphoniques, ou quand elle se délecte à choisir des cadeaux de Noël pour "l'ennemie"  : "j'emballe un flacon de parfum bon marché particulièrement immonde que j'ai gratuitement dans une promotion du supermarché" , mais bon,son avis sur elle évoluera aussi,  on est ému par la détresse de certains personnages et on dévore d'une traite ce roman plein de rebondissements !

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