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12/11/2019

Les testaments

"Les uniformes, les insignes, les épinglettes, ça te raidit l'échine. Ici, les ramollos n'ont pas droit de cité ! "

Un testament olographe et des transcriptions de deux témoins (369A et 369 B), documents émis par des femmes,  constituent cette suite de La Servante écarlate, cette dystopie où une théocratie puritaine a été instaurée dans une partie des États-Unis. Là,  les femmes en sont réduites à leur rôle de reproductrices, de servantes , d'épouses ou de Tantes, instruisant les plus jeunes et les formatant.margaret atwood
Très vite, on peut  identifier celles qui sont à l'origine de ces textes, les liens qui les unissent et qui vont permettre de suivre de l'intérieur et au plus haut niveau, ou presque, la mise en place de ce régime autoritaire.
Là où le premier volume était quasiment étouffant, ici une éclaircie se devine, car le régime, gangréné par les corruptions en tous genres, est sur le point d'être détruit de l'intérieur, ou de l'extérieur, voire des deux côtés.
La construction alternée est justifiée d'un point de vue historique à la toute fin du texte et Margaret Atwood, si elle fait la part belle aux sentiments de ses héroïnes, crée une véritable tension tout au long du roman par le jeu des trahisons , des manipulations qui jalonnent son récit et le rendent tout à fait passionnant.
Une habile pirouette lui permet aussi de ne pas tomber dans la sentimentalité tout en éclairant le devenir de ses personnages. Une réussite.

Les testaments, Margaret Atwood, Robert Laffont 2049, traduit de l’anglais (canada) par Michèle Albaret-Maatsch, 532 pages passionnantes.