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24/12/2022

Joyeux Noël

 

Non, je ne suis pas transformée en marmotte, mais dorénavant ma présence sera plus sporadique.

Cela ne m’empêchera de vous suivre avec attention.

Bonne fêtes de fin d'année et plein de bises !

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15/12/2022

La paix des ruches

"Je suis aussi ignorante de ce qui peut lui déplaire en moi, qu'il me semble l'être de ce qui m'irrite tant de sa part. C'est là le drame du couple, ces feux croisés qui s'affrontent, se pulvérisent mutuellement, signaux incompréhensibles à celui à qui ils sont adressés et les reçoit en aveugle. feux ne distribuant aucune lumière, mais seulement un lourd et sourd malaise dont les intéressés ne distinguent pas l'origine. "

Paru en 1947 , ce roman d'Alice Rivaz est d'une folle modernité par les thèmes abordés, ce que souligne très justement dans sa préface Mona Chollet : "la relation complexe des femmes à la beauté et à la mode; la peur panique de vieillir [...]; leur rapport à l'espace domestique. "alice rivaz
Et que dire de l'incipit qui tombe comme un coup de hache: "Je crois que je n'aime plus mon mari. " Constat clinique, sans affect qui va donner le ton de ce roman où une femme, secrétaire dans un bureau, analyse avec lucidité les relations hommes/femmes dans une société où l'homme pérore et la femme se tait. Autre point  encore problématique de nos jours: la volonté de ne pas avoir d'enfant, mais ici au moins les deux époux étaient d'accord.
Seul le plaisir féminin n'est pas évoqué, même si on devine  que la narratrice a eu une aventure extra-conjugale.
Un roman  âpre et dense, où les collègues et/ou amies de l'héroïne parlent des hommes avec beaucoup de désinvolture, peut être pour oublier tous les rêves de liberté qu'elles avaient  étant plus jeunes...

A (re) découvrir sans plus attendre grâce aux Éditions Zoé.

 

Dans la foulée, je me suis procurée le recueil de nouvelles Sans alcool , recueil qu'un éditeur japonais a refusé de faire traduire, le jugeant trop triste...

06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : alice rivaz

13/12/2022

Un Psaume pour les Recyclés Sauvages

" On a du mal à concevoir que les constructions humaines sont conquises sur la nature, qu'elles s'y superposent , que les lieux humains existent dans les interstices de la nature et non l'inverse. "

Dex, un.e moine de thé (il se déplace de village en village pour apporter du réconfort moral via les tisanes qu'il concocte) ressent l'impérieux besoin de tout laisser en plan. Il se dirige vers un édifice religieux  au sein d'une forêt où les humains ne mettent pas les pieds depuis des siècles. un-psaume-pour-les-recycles-sauvages.jpg
Dans cet univers inconnu et potentiellement dangereux, il rencontre un robot, Omphale,  qui s'est donné comme mission d'étudier les mœurs humaines. D'abord chaotiques, les relations entre les deux êtres vont leur permettre de confronter leurs points de vue sur la relation à la nature, sur le sens de la vie , le robot étant beaucoup plus pragmatique et moins tourmenté que le moine.
Je suis entrée avec délice dans cet univers apaisé, où l'on devine néanmoins des souffrances anciennes, un monde où le recyclage est de mise, que ce soit pour la vie quotidienne ou la création de robots.
J'attends déjà avec impatience la suite de ce voyage initiatique tout en douceur et riche d'humanité.

 

Merci à Brize pour la découverte.Clic

 

Becky Chambers, l'Atalante 2022, traduit de l’anglais par Marie Surgers

12/12/2022

Happy Fucking Christmas, chère Janet !...en poche

"Le bonheur ne fait pas partie de mes priorités. Je veux autre chose. Avoir un minimum de contrôle sur ma vie et mon corps, pour commencer. Pouvoir passer une journée sans avoir l'impression que ce que je fais est mal. Je veux sentir mes émotions, pas les ravaler. Et si ce sont elles qui finissent par me bouffer, eh bien tant pis. "

Le titre original, Sad Janet , a le mérite d'être clair : Janet est triste . Et elle veut qu'on lui fiche la paix avec ça. Pourtant le monde entier conspire contre sa tristesse, d'autant plus que Noël approche.lucie britsch
Noël ? Sa bête noire. Elle préfère encore se faire bouffer le bras par un chien du refuge où elle travaille que faire du shopping de cadeaux avec sa mère , c'est dire.
Néanmoins Janet va finir par se laisser convaincre et va tester un traitement spécialement destiné à lui faire supporter Noël...
Bourré de mauvais d'esprit, d'humour noir, ce roman ne nous épargne rien quant aux humeurs de sa narratrice misanthrope, corrosive et directe.  Toutes celles qui, sur la foi de la couverture et du titre auraient ouvert ce roman en croyant lire une romance de Noël risquent d'avoir un choc. Mais  j'ai beaucoup aimé Janet, sa lucidité, ,sa volonté de résister à la société qui veut araser toutes les souffrances psychiques à coup de pilules. Reste que tant de noirceur, éclairée par un lueur d'espoir néanmoins à la fin se doit de ne pas  être dévorée d'une traite.

 

 Traduit de l’anglais par Karine Lalechère.