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23/03/2012

Mine de rien

"Mon François, tu vas avoir un choc. Il y a un vieux travelo chauve dans ton lit. Bon, tu l'as compris, c'est moi."

Oh, comme on aurait aimé qu'elle le gagne, Annie François, ce combat contre la maladie ! Fourbissant ses armes préférées, l'humour et la colère, usant de mots quelque peu oubliés (elle "fourgonne" à tout va), elle avait pourtant bien l'intention de lui tenir la dragée haute à cette saleté de crabe ! Et de défourailler contre l'inventeur ce qu'elle appelle le "presse doudoune": "un instrument de torture d'un autre âge malgré les matériaux modernes, inventé par un médecin-ingénieur sadique et misogyne qui, à l'évidence aurait pris plus de précautions ergonomiques s'il s'était agi de placer sa quéquette en sandwich  dans du plastique avant de lui serrer la vis.".annie françois,françois chaslin
Consciente de la difficulté, pour elle même et pour son entourage, elle avait opté pour l'option Mine de rien , analysant avec finesse les relations parfois étranges, voire cruelles, que la maladie fait naître autour du malade.Mais quand la carapace se fendille, elle laisse apparaître la peur, la douleur...
La seconde partie du récit, "De guerre lasse", rédigée par son compagnon, François Chaslin, nous donne à voir l'aspect bouleversant de la fin de vie d'Annie François," [sa] vaillante".

Un livre commencé tambour-battant, que l'on termine les larmes aux yeux.

 Mine de rien, Annie François, Le Seuil 2012, 186 pages., un grand et beau coup de coeur !


 Un récit qui vient clore la trilogie par laquelle Annie François a raconté sa vie : Bouquiner (que tout fêlé de livres se doit d'avoir dans sa biblio)et Clopin-clopant.

Du même auteur, j'avais aussi beaucoup aimé Scènes de ménage, au propre et au figuré.

Merci à Cuné d'avoir attiré mon attention sur ce livre.

19/10/2008

collectionneurs ou lecteurs acharnés ?

Présenté comme un petit traité de l’art de vivre avec trop de livres , Des bibliothèque pleines de fantômes fourmille d’informations sur les bibliomanes. Jacques Bonnet les divise d’ailleurs en deux catégories, les collectionneurs et les lecteurs acharnés .
Faisant référence à plusieurs reprises au fameux Penser/ classer de Georges Perec, l’auteur , après nous avoir détaillé avec force précisions son propre système de classement finit par avouer qu’il faut en tout cas savoir être souple car des exceptions il s’en trouvera toujours pour venir perturber votre rangement.

Une autre référence récurrente est celle du Journal d’un lecteur d’Alberto Manguel, que je lis en pointillés depuis quelques temps. Mais là où Manguel insuffle de la vie, on sent Jacques Bonnet davantage bridé dans son écriture. Certes de jolies envolées nous présentant la bibliothèque 51V0BWDB7SL._SL500_AA240_.jpgsoit comme une plante dévorant l’espace mais aussi comme le reflet de la structure mentale de son propriétaire viennent donner de la saveur à ce livre mais les trop longues énumérations de titres et d’auteurs, les ratiocinations quant aux langues des romans à classer empêchent le lecteur de savourer ce qui s’annonçait pourtant comme un régal. Bonnet intellectualise trop à mon goût et ne nous fait pas partager pleinement son amour des livres. Pour ne pas rester sur une déception, , je vous renverrai à l’excellent Bouquiner d’Annie François , inégalé jusqu’à présent .