Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/07/2012

La petite dame en son jardin de Bruges

"Ma grand-mère "inventait" les coquillagecharles bertins sur le sable avec la même aisance insolente que les trèfles à quatre feuilles dans l'herbe du jardin."

Parce que sa grand-mère Thérèse-Augustine lui est apparue en rêve, l'auteur, plus d'un demi-siècle après la disparition de cette dernière , décide de "regagner le pays où [il] n'a jamais cessé d'avoir huit ans."
Dans ce clos vert, la vieille dame et Charles avaient tissé une connivence un peu magique qui allait marquer l'auteur à tout jamais : "La merveille est qu'il me suffise d'évoquer ton visage, ô maison, pour que le miracle renaisse : voici que le charme agit de nouveau, que l'enchantement se recompose, que la vieille tendresse se réveille et me presse de courir vers toi comme on se hâte vers une fontaine."
Par petits épisodes, c'est tout à monde suranné et délicieux qui renaît, celui du début du XXème siécle, quand les chevaux parcouraient encore les rues pavées, quand aller à la mer devenait une expédition pleine d'aventure.
C'est aussi le portrait -par petites touches- d'une vieille dame qui a su échapper au destin sacrifié qu'on lui imposait et qui avait toujours préféré "tirer des plans sur la comète" ,ouvrant ainsi les portes de la poésie à son petit fils. Quel bonheur enfin de voir Thérèse-Augustine, obligée de quitter l'école à douze ans, établir une vraie complicité avec Charles en partageant ses lectures !
On pense à Colette, à Proust aussi bien sûr et même si ce thème des souvenuirs d'enfance a souvent été traité en littérature, on se trouve avec ce récit de Charles Bertin, au style très soutenu et évocateur ,devant un petit bulle de plaisir et de poésie qu'il faut absolument découvrir ! Un livre magique !

Il aura fallu que Franck Andriatl e cite en exergue ici et que je le déniche à la médiathèque pour enfin lire ce récit !

Aifelle et Chiffonnette ont adoré aussi et en parlent ici !

Lilly a été la vile tentatrice ici !

La petite dame en son jardin de Bruges, Charles Bertin, Babel.