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03/02/2009

"Puisque tu poses la question, je crois que la sieste c'est fini pour moi."

Dans la première nouvelle qui donne son titre au recueil,  Le  crépuscule  des superhéros, Deborah Eisenberg nous peint en une soixantaine de pages le basculement irrémédiable qu'ont constitué les attentats  du 11 septembre 2001: "Terminé le festival  du gaspillage nonchalant, le coeur sur la main."51PIXA0x0sL._SL500_AA240_.jpg
Désormais les héros privilégiés de ses nouvelles savent que tous les  avantages que leur procuraient leur famille, leurs relations (appartements confortables sous-loués,  travail intéressant et bien payé, visite guidée  d'un pays idyllique) ne leur sont pas acquis,  mais juste prêtés car comme l'indique le titre d'un autre texte "le ver est dans le fruit".
Les superhéros sont en  train de se "disloquer,de  battre  l'air  des  bras, avec tous les  rouages et les leviers qui  se  brisent  et se détachent.". Les amis , la famille,  tous peuvent être  touchés par la maladie mentale, la violence, la pauvreté, ou rattrapés par un scandale  et nous aurons beau tourner  la tête , les  journaux, la télévision ou les chauffeurs de taxi nous rappelleront toujours ce que nous feignons de ne pas voir , ne pas entendre.
Un seul récit, "la fenêtre" ne se  déroule pas  dans un milieu favorisé mais là  aussi, le rêve le plus humble va rapidement tourner à l'aigre.
Deborah Eisenberg,  avec son style très elliptique, nous plonge souvent dans une douce et plaisante confusion . Il faut accepter de remplir les vides,d'établir les liaisons que les esprits sur la même longueur d'ondes n'ont pas besoin d'effectuer ou de se laisser   flotter au gré de  ses  portraits pleins d'acuité .

 

Un grand merci à Cuné pour l'envoi  !