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20/04/2011

Le voyage de Mémé

"Elle essayait de comprendre la France et Paris."

Ce n'est même pas sa grand-mère préférée mais c'est avec beaucoup de tendresse et d'humour que Gil Ben Aych nous relate cette traversée de Paris d'un nouveau genre.
La famille de l'auteure a quitté l'Algérie en 1956 et a eu le temps de s'habituer à un nouveau mode de vie (ce que raconte l'auteur dans L'essuie-mains des pieds). il n'en est pas de même pour Mémé qui vient, en 1962 de débarquer en france et se voit contrainte de déménager de Paris à Champigny. Une vingtaine de kilomètres qui vont devenir une véritable épopée car Mémé "ne pouvait prendre ni voiture, ni taxi, ni bus, ni métro, ni rien. Elle pouvait marcher, c'est tout. "  Le voyage sera d'autant plus mémorable que la dite grand-mère  se "croyait encore à Tlemcen. Elle n'avait pas vraiment compris qu'on était à Paris". Et Mémé de saluer tous les gens dans la rue, de s'offusquer des mini jupes et des femmes qui fument dans la rue...gil ben aych
Mais ce qui fait aussi la saveur de ce récit c'est l'oralité de la langue car Gil ben Aych restitue la manière de parler de sa grand-mère , ponctuée de " t'y as raison", de "mon fils" et mâtiné de mots arabes. On  l'entend cet accent pied-noir ! En chemin, la grand-mère évoque son passé, son mariage de raison devenu mariage d'amour, se repose, savoure le temps qui passe, s'étonne  beaucoup, découvre un univers qui n'a rien à voir avec le pays qu'elle a quitté il y a peu mais qui lui manque déjà cruellement...Une manière de faire comprendre avec délicatesse le déracinement...

Un classique de la littérature jeunesse réédité en 2011 par l'Ecole des Loisirs, Le voyage de Mémé, Gil ben Ayach, 93 pages tendres.