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#Lheuredesfemmes #NetGalleyFrance !

"Oui, pourquoi les femmes ne profiteraient -elles pas de ce formidable élan de vie pour prendre enfin leur place dans cette société en pleine mue ? "

De nos jours, une jeune femme est chargée par une amie éditrice de collecter des informations sur celle qui , à l'heure de la sieste, sut donner la parole aux femmes et surtout les écouter : Menie Grégoire.  En 1967, à la radio on dialoguait à propos"de thèmes sociétaux importants dont personne ne parlait publiquement à l'époque. Il y avait la sexualité bien sûr. Mais aussi la contraception, l'avortement , les problèmes de couple, de famille, l'éducation des enfants. Sans parler de l'inceste dans les familles. " adèle bréau
A une époque où les femmes , pour la plupart n'avait aucune éducation sexuelle, aucun accès à la contraception et enchaînaient les grossesses , où l'avortement entraînait la mort de très nombreuses femmes, c'était révolutionnaire.
Et pourtant, Menie était une femme d'origine bourgeoise, capable d'organiser de grands dîners , d’élever ses deux filles et d'écouter avec empathie, sans juger les femmes de toutes origines sociales.
C'est un grand plaisir de la retrouver par le biais de ce roman écrit par sa petite fille, Adèle Bréau. Ni hagiographie, ni portrait à charge, mêlant fiction et réalité, de l'aveu propre de l'autrice, ce roman nous rend Menie Grégoire proche et formidablement vivante. Les récits qui s'entremêlent et donnent à voir le destin de femmes modestes  qui croisèrent celle qu'on appelait "La dame de cœur" sont aussi très réussis , un peu moins celui-mettant en scène le personnage principal, car trop démonstratif à mon goût. Une réussite néanmoins qui permettra de (re) découvrir cette grand dame dont la voix résonne encore à mes oreilles.

Jean-Claude Lattès 2023. adèle bréau

 

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La femme corneille

"Le chercheur John Marzluff pense que si les corneilles et les corbeaux vivent auprès des humains, avec "succès", au travers des siècles et des habitats (villes, campagnes, montagnes, déserts...) , c'est grâce à leur intelligence, leur capacité d'adaptation hors norme et nos points communs : longue vie, monogamie dominante, animaux diurnes, vie en groupe, reconnaissance individuelle..."

Grâce à un partie de Pokemon Go, Marie-Lan rencontre Frédéric Jiguet, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et spécialiste des corvidés.  Il va l'inviter à venir baguer des corneilles et à partir de là, Marie-Lan va devenir férue de ces oiseaux noirs, qui n'ont pas toujours eu bonne presse mais qui s'avèrent extrêmement intelligents et passionnants , fabriquant des outils et transmettant des informations d'une génération à l'autre. camille royer,geoffrey le guilcher,corbeaux,corneilles
De manière vivante et didactique, les auteurs nous transmettent la passion des leurs protagonistes pour les corbeaux et corneilles , comparés à des aliens voulant communiquer avec nous et dont les luttes de territoires et les amours n'ont rien à envier à Games of Thrones !
Une excellent introduction, nourrie de références scientifiques, pour ceux qui veulent aller plus loin dans la découverte des corvidés. Un vibrant plaidoyer également pour lutter contre les massacres de ces oiseaux dans les campagnes.
Éditions Futuropolis 2023.

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La voix de Robert Desnos

A la demande de Bellesahi...

Si semblable à la fleur et au courant d'air
au cours d'eau aux ombres passagères
au sourire entrevu ce  fameux soir à minuit
si semblable à tout au bonheur à la tristesse
c'est le minuit passé dressant son torse nu au dessus des beffrois et des peupliers
j'appelle à moi ceux-là perdus dans les campagnes
les vieux cadavres les jeunes chênes coupés
les lambeaux d'étoffe pourrissant sur la terre et le  linge séchant aux alentours des fermes
j'appelle à moi les tornades et les ouragans
les tempêtes les typhons  les cyclones
les raz de marée
les  tremblements de terre
j'appelle à moi la fumée des  volcans et celle des cigarettes
les  ronds de fumée des  cigares de luxe
j'appelle à moi les  amours et les amoureux
j'appelle à  moi les vivants et les morts
j'appelle les fossoyeurs j'appelle  les assassins
j'appelle les  bourreaux j'appelle les pilotes les maçons et les architectes
les  assassins
j'appelle celle que  j'aime
j'appelle celle que  j'aime
j'appelle celle que  j'aime
le minuit triomphant déploie ses ailes de satin et se pose  sur mon lit
les beffrois  et les peupliers se plient à mon désir
ceux-là  s'écroulent ceux-là s'affaissent
les perdus dans la campagne se retrouvent en me  trouvant
les  vieux cadavres ressuscitent à ma voix
les jeunes chênes coupés  se  couvrent de verdure
les lambeaux d'étoffe pourrissant dans la terre et sur la terre
claquent à ma  voix comme l'étendard dela révolte
le linge séchant aux alentours des fermes  habille d'adorables femmes que je n'adore  pas
qui viennet à moi
obéissent à ma voix et m'adorent
les tornades tournent dans ma bouche
les ouragans rougissent s'il  est possible  mes lèvres
les tempêtes grondent à mes pieds
les typhons s'il  est possible  me dépeignent
je reçois les  baisers d'ivresse des cyclones
les raz de marée  viennt mourir à mes pieds
les tremblements de  terre ne m'ébranlent pas  mais font tout crouler à mon ordre
la  fumée des volcans me  vêt de ses vapeurs
et celle des cigarettes me parfume
et les ronds de fumée des cigares me  couronnent
les amours et l'amour si longtemps poursuivis se réfugient en moi
les amoureux écoutent ma voix
Les vivants et les morts se soumettent et me saluent
les  premiers froidement les seconds familièrement
les fossoyeurs abandonnet les tombes à peine creusées et déclarent que moi seul puis commander leurs nocturnes travaux
les assassins me  saluent
les bourreuax invoquent la révolution
invoquent ma  voix
invoquent mon nom
les pilotes se  guidebt sur mes  yeux
les maçons ont le vertige en m'écoutant
les architectes partent pour le  désert
les assassins me bénissent
la chair palpite à mon appel

celel que j'aime ne m'écoute pas
celle que j'aime ne m'entend pas
calle  que j'aime ne me répond pas

Robert Desnos

(14 décembre 1926) in Corps et biens

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Bilan printanier

Plein d'envies cinématographiques mais trop peu de temps. Juste quelques séances de rattrapage
 

  dont une seule mérite un coup de cœur :

* Mauvaise fille d'après le roman (non lu) de Justine Lévy, pour la folle énergie d'Izia Higelin (qui a obtenu le très mérité César de meilleur espoir féminin) et sa vraie complicité avec Carole Bouquet. Des liens mère/fille hors du commun.

*La cage dorée , un thème pourtant peu traité au cinéma: les Portugais vivant en France mais mollasson au possible: abandon.

* Et une nouveauté : The Grand Budapest Hôtel de Wes Anderson où un écrivain vieillissant se remémore sa rencontre avec le très romanesque Zero Moustafa propriétaire du Grand Budapest Hôtel quelque peu décati mais qui avait connu des jours meilleurs dans les années 30, sous le "règne "bienveillant  mais exigeant de Monsieur Gustave (incarné par Ralph Fiennes). Mais le héros de ces récits enchâssés  est bien évidemment l'hôtel aux couleurs de pâtisserie, truffé d'escaliers, de couloirs et d'ascenseurs qui permettent au réalisateur des cadrages jouant tour à tour sur la verticalité et l'horizontalité, à voir impérativement sur grand écran. L'atmosphère des années 30 , à la fois confortable et menaçante, dans ce petit pays d'Europe Orientale imaginaire, est parfaitement rendue. Les méchants sont menaçants à souhait mais l'humour est aussi au rendez-vous comme dans cette improbable course -poursuite dans la neige qui n'est pas sans évoquer James Bond ! Un film romanesque et plein de charme, un pur régal !

Pour les séries, la saison deux de House of Cards fait la part belle au personnage interprété par Robin Wright, aussi machiavélique dans un genre différent (tout en douceur) que son mari....Pour l'instant, c'est savoureux de voir certains personnages se jeter tout cru dans la gueule de la belle !

Et enfin :

*20 bonnes raisons de s'arrêter de lire, de Pierre Ménard. Sous les apparences d'un pamphlet, élégant et cultivé, un bel éloge de la lecture !51IY7txsuML._AA160_.jpg

Le Cherche Midi éditeur, 2014.

 

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Séparée , Vivre l'expérience de la rupture

 "On ignore si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus , on sait seulement qu'ils continuent de vivre dans des mondes où le souci de l'autre n'occupe pas la même place." (C'est un homme qui l'écrit !)

 Il aura fallu bien des affrontements pour que le divorce soit instauré en France Une des plus ferventes divorciaires (qui défendent le divorce)au XIX ème siècle est George Sand et les aspirations de l'auteure d'Indiana préfigurent déjà certaines revendication contemporaines :"Je veux le bonheur! j'y ai droit, je le mérite, je le veux...Malgré toi, société infâme, malgré toi et tes décrets, je serai heureuse; je veux l'être et je le serai."françois de singly
Est-ce pour cela que trois quarts des séparations et des divorces sont demandés par les femmes ? Quelles sont les attentes des femmes par rapport au couple ? Quels sont les types de couples et surtout quels sont les principaux motifs des séparations, voici les principales questions que s'est posé le sociologue François de Singly.
Se fondant sur des entretiens* , rapportés de manières très vivante, mais aussi sur un corpus d'oeuvres littéraires ou cinématographiques, il apporte ainsi un éclairage structuré et imagé , sans jamais jargonner, sur un phénomène qui nous touche toutes, de manière directe ou indirecte.  Chacune de nous se reconnaîtra, elle ou ses amies dans ces cheminements qui sont ici débroussaillés et envisagés "à froid" avec une lucidité épatante.
Comprendre le fonctionnement des couples et la manière différente dont les hommes et les femmes l'envisagent m'a tout simplement enthousiasmée et j'ai collé à toute allure plein de marque-page sur ces 222 pages que j'ai dévoré à toute allure !
Seul petit bémol, l'auteur a relégué en note de bas de page une conséquence à mon avis très importante : du point de vue économique, le risque de pauvreté (ou du moins de diminution du pouvoir d'achat) pour les fmemes qui constituent l'essentiel des familles monoparentales.

Séparée, Vivre l'expérience de la rupture, François de Singly, Armand colin 2011.

* Je les ai trouvée courageuses et clairvoyantes , ces femmes !

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Il était une fois dans l'Est

"Inutile de faire le test, je suis forcément séropositive aux anticorps  du soviétisme."

Pas de chance ! "Jamais on ne me remettrait le foulard, jamais je ne revêtirais l'uniforme.
Jamais je ne fus tant déçue."Le foulard c'est celui des pionniers , organisation complémentaire à l'école en Allemagne de l'Est et si Anna connaît une telle déception c'est qu'entre temps le mur de Berlin est tombé. Plus de RDA, plus de foulard des pionniers.allemagne de l'est,enfance
Cette petite fille qui avait 7 ans en 1989 et vivait en RDA, nous livre ici ses souvenirs d'une vie qu'elle jugeait tout à fait normale, à quelques détails près, faute de références extérieures.Ce quotidien, vu à travers les yeux d'une enfant, nous apparaît plein de fraîcheur mais fait aussi froid dans le dos. L'enfant devenue adulte comprend en effet rétrospectivement que sa mère lui a sauvé la vie en refusant,  arguant d'un eczéma fort opportun, qu'elle devienne une nageuse de compétition. Quelques détails comme le fait que les gens n'osaient pas entrer dans l'isoloir pour voter (l'abstention ou le vote blanc étant fort mal vus), ou que les serrures étaient quasiment identiques , rendent ce texte particulièremement vivant et marquant.
Pas de vision manichéiste pour autant , Anna mettra près d'un an à s'adapter à sa nouvelle vie à L'ouest et cherche à tout prix à préserver une vision équitable de sa jeunesse : "Mon enfance n'était pas moche...Je ne veux pas l'oublier...mais je voudrais me souvenir d'autre chose que ces images communes à tous les petits de l'Est. Je ne peux pas. Le communisme, c'est peut être ça aussi . La mise en commun de tous nos biens..." Une définition accablante. Mais l'humour et la fraîcheur du récit allègent beaucoup l'atmosphère de ce texte. à découvrir sans plus attendre.

"Audren s'est inspirée des souvenirs d'enfance d'Anke, son amie allemande, pour écrire cette histoire." (extrait de la 4 ème de couv'.)

Il était une fois dans l'Est, Audren, Ecole des loisirs 2011, Collection médium, 109 pages marquantes.

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Chaque soir à 11 heures

"Si c'est ça grandir, je me pends tout de suite."

Willa Ayre croit être insignifiante. Elle a pourtant attiré l'attention du beau gosse du lycée, Iago. Mais à une fête, notre héroïne rencontre un garçon ténébreux, marqué par le destin, Edern. à partir de cet instant, la vie de Willa va prendre une tournure étrange et dangereuse...Aïe aïe aïe, clichés vous voilà ? Que nenni !malika ferdjoukh,adolescence,mystère,amour
Amour, supense mais aussi humour, inventivité langagière, rebondissements en cascade sont au rendez-vous dans ce nouveau roman de Malika Ferdjoukh. Un bon gros roman, 402 pages, comme on les aime, plein de personnages haut en couleurs, parfaitement croqués, naviguant entre la famille Adams (la maison  d'Edern est à elle seule quasiment un personnage) et une vie quotidienne ancrée dans une réalité  très enjouée sans pour autant sombrer dans la guimauve. On sourit, on s'émeut, on fait durer le plaisir car l'auteure revisite les codes du cinéma d'horreur façon classiques en noir et blanc, le tout sur des airs de jazz qu'on a illico envie d'écouter !
Malika Ferdjoukh a le chic pour nous donner envie de faire partie de ces familles où le bizarre et l'humour sont de règle : une mère qui cornaque des Miss en province (rien à voir avec une certaine Geneviève), un père artiste qui donne à ses oeuvres des titres improbables comme Obturation de l'espace temps , une famille d'enfants vivant seuls dans une grande et vieille maison sous l'autorité bienveillante d'un aîné (tiens tiens, clin d'oeil aux Quatre soeurs?!) . Willa est un personnage fort qui navigue avec grâce dans un univers qui tient à la fois du gothique et d'une réalité jamais édulcorée (toujours évoquée avec délicatesse), le tout saupoudré d'un humour inoxydable . Un grand bonheur de lecture à chiper à nos filles ou à s'offrir sans chichis !

Chaque soir à onze heures, Malika Ferdjoukh, Flammarion 2011.

 

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Veuf

"Tu as été ma plus belle qualité, j'espère ne pas avoir été ton plus gros défaut."

Jean-Louis Fournier et moi c'est une longue histoire d'amour, teintée d'humour et de mélancolie. Je l'avais trouvé un peu acrimonieux dans son dernier opus mais on ne se refait pas , j'ai craqué quand j'ai vu Veuf en librairie.jean-louis fournier
Et j'ai bien fait. Car le récit de la vie après le décès de sa femme Sylvie est une merveille de délicatesse. Fournier y navigue à vue," souvent  au cap Horn, au fond de [son] petit bateau malmené par la mer"entre humour- politesse- du -désespoir du veuf qui doit affronter le quotidien lui rappellant sans cesse l'absente et "les mots doux et légers" pour" ranimer nos souvenirs heureux" de ces textes courts .
Courts mais fertiles en formules et les post-it ont émaillé quasiment chaque page de ce récit où Fournier ne se présente jamais à son avantage et se montre d'une sincérité désarmante.
Il égratigne au passage les "veuvages mode d'emploi" et toutes les manifestations stéréotypées entourant la mort, soulignant pourtant les marques d'affection qui l'ont touché. On le sent écorché vif et l'humour noir est son bouclier favori contre la douleur.
Pas de panégéryque obligé et figé de la défunte ,même si on voit bien qu'elle fut une belle personne à travers ce qu'il nous en dit.Fournier la célèbre d'une façon bien plus élégante et vivante ,soulignant aussi la complicité qui les unissait.
Un livre qui nous rappelle aussi qu'il faut chérir les moments partagés avec ceux que l'on aime, tant qu'il est encore temps.

"Tu étais le pôle positif, j'étais le pôle négatif. ça faisait de la lumière , et souvent des étincelles."

 

Veuf, Jean-Louis Fournier Stock 2011, 157 pages qui font beaucoup de bien.

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Maudit karma

Animatice de Talk show, Kim Lange, de son propre aveu prête à assassiner pour se tailler une place à la mesure de son ambition, meurt en pleine gloire, percutée par le lavabo d'une station spatiale.51N5gstqB9L._SL500_AA300_.jpg
Coup de bol, elle renaît mais, victime de son mauvais karma, sous forme de fourmi.Il ne lui restera plus qu'à remonter dare dare l'échelle des réincarnations pour regagner l'amour de son mari et de sa fille, allègrement délaissés de son vivant.
Je piaffais d'impatience à l'idée de dévorer ce roman présenté comme léger et drôle. Bien m'en a pris d'attendre la sortie en poche car ce n'est pas en nous balançant à la figure une louche de soupe teintée de bouddhisme-Kim Lange se réincarne à la vitesse grand V-une autre de bons sentiments sirupeux, sans compter une pincée de paillettes, que l'on obtient ne serait-ce que la pâle copie d'une comédie digne de ce nom. J'avais parfois l'impression d'être propulsée dans le dessin animé Maya l'abeille avec la description anémique de la vie dans la fourmilière, sans compter que dès qu'une péripétie se profile à l'horizon, les personnages semblent brutalement se figer avant de se décider à réagir.
L'auteur semble même parfois envie de se débarasser de tout ça et accélère le mouvement pour se dépêtrer du guêpier dans lequel il s'est- volontairement - fourré.
Quant aux comportements animaux décrits, ils ne sont même pas dignes d'un Walt Disney anthropomorphique. Le jour où on verra un chat et un chien manifester leur joie de se revoir en se roulant par terre, les crapauds voleront. Un brin de vraisemblance ne fait jamais de mal même si on ne s'attend évidemment pas à une étude scientifique dans ce genre d'ouvrage.
Seule note d'humour à surnager dans ce magma lourdingue, les extraits du journal de Casanova (oui Le Casanova) qui ponctue sporadiquement le récit et allège quelque peu cette farce indigeste. A fuir, sous peine de se voir réincarné en puce de sable .

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Saison de lumière

"Aussi froide que le verglas qui l'avait naguère couverte, la terre gelait le coeur de Jennet, mais lui donnait de l'espace pour respirer."

Itinéraire d'une artiste, Jennet, qui dès l'enfance manifeste un don certain pour le dessin, Saison de lumière retrace aussi l'histoire d'une femme qui dut tout à la fois concilier sa vie amoureuse avec un peintre assuré de son talent, voire de son génie, avec sa vie de mère et la pratique exigeante de son art.41t6-X1DI4L._SL500_AA300_.jpg
La cohabitation entre les deux peintres ne sera pas de tout repos car David, son époux malgré lui, gaspille son talent et sa vie en une quête éperdue de plaisirs, tandis que Jennet, à force de compromis et de réflexion parvient , mue par une énergie inébranlable à contourner les obstacles et à affirmer sa puissance créatrice, même si cela doit lui demander du temps. Mais comme l'écrit Francesca kay : "Ses sentiments pour David, comme pour à peu près tout , étaient aussi changeants que l'eau , ils confluaient constamment , tel un estuaire à marée basse sans barrage pour séparer l'eau douce de l'eau de mer."Pas de manichéisme donc et Jenett n'est pas la sainte et martyr qu'on pourrait croire.  C'est une femme qui souffre, qui aime et qui avance, irriguée par le désir, tendue vers l'épure et la lumière.
Son héroïne ayant 40 ans dans les années 60 , l'auteure en profite pour évoquer de manière très vivante ces années novatrices jusqu'à l'excès.
Mais plus que tout c'est le style à la fois précis , lumineux et poétique qui fait l'enchantement de ce roman. Rien de plus difficile en effet que d'évoquer des tableaux que le lecteur ne verra jamais mais ici le miracle opère et je peux assurer que je les ais vus les tableaux de David et Jenett, tout comme j'ai souffert avec eux, (ah le coup bas de l'artiste teutonne !) partagé leurs élans et leurs frustrations,voire atteint une forme de sérénité à la fin du roman. Un livre bien évidemment tout hérissé de marque -pages et qui vibrera longtemps en moi. Et zou sur l'étagère des indispensables !

Un premier roman époustouflant par sa maîtrise.

Une mentions particulière à la traductrice , Laurence Viallet  .

Mon premier coup de coeur de 2011.

Saison de lumière, Francesca Kay, plon 2011, 241 pages somptueuses.

 

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