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Rechercher : une famille délicieuse

Quand mon frère reviendra

"Au jeu des échecs, il avait été le roi."

Philippe, le frère aîné de Lia a disparu. Six mois d'attente et d'angoisse pour sa mère, son beau-père et sa soeur, la narratrice. Quand le fugitif revient, le bel ordonnancement de cette famille va se trouver remis en question.5125EJXnPsL._SL500_AA300_.jpg
Quand mon frère reviendra dévoile, sans jamais prendre parti, les fondements de cette famille presque parfaite aux yeux des autres. Fruit de la volonté sans faille de la mère cette perfection ne pouvait que se fêler, voire sombrer.
Le regard à la fois tendre et acéré de Lia nous dévoile peu à peu les rouages de cette constellation familiale sans pour autant en faire un "cas d'école". Quant aux motifs de la fugue de l'adolescent, ils ne seront pas totalement élucidés, ce qui confère beaucoup de justesse au roman. Pourquoi vouloir expliquer ce que le principal intéressé a du mal à formuler ?
Une écriture sensible et belle, une oeuvre dont j'ai envie de poursuivre la découverte.

Quand mon frère reviendra,Isabelle Collombat, doAdo, Le rouergue, 2009, 249 pages sans mièvrerie.

L'avis de Sylvie qui vous mènera vers plein d'autres.

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Retrouvailles...en poche.

"Nous sommes des êtres humains à l'état brut."


Onze mois de différence entre Veronica et son frère Liam. Onze petits mois qui expliquent peut être l'affection indéfectible qui les unit et les particularise dans cette famille nombreuse (ô combien !) irlandaise. Quand son frère se suicide,Veronica écrit furieusement pour remonter à la source de ce geste pour elle incompréhensible, tenter de mettre à jour la scène qui a pu déclencher le mécanisme aboutissant à cette mort.anne enright,irlande,famille
Alternant passé et présent Retrouvailles est un roman puissant, dérangeant ,qui reconstitue le passé, non pas avec une assurance tranquille, bien peignée, lisse, (et un tantinet suspecte) mais d'une manière hirsute," à la diable",n'hésitant pas à dire qu'il s'agit peut être de souvenirs inventés, mais revenant avec obstination sur cette scène primitive qui devrait lui livrer-peut être- la clé de cette famille marquée par l'influence d'Eros.
La narratrice,surtout au début du roman utilise un langage cru, que ce soit pour parler de sa famille ou de sa relation de couple qui s'effiloche : "Il y avait des filles, à l'école, dont les familles augmentaient jusqu'au nombre conséquent de cinq ou six. il y en avait chez qui ça grimpait jusqu'à sept ou huit- ce qui était jugé un tant soit peu enthousiaste-et puis il y avait les pitoyables comme moi, avec des parents totalement désarmés qui se reproduisaient comme on irait aux chiottes."Mais cette violence n'est là que pour montrer le maëlstrom d'émotions de Veronica, qui triture les phrases, malmène son mari et embarque le lecteur ,parfois abasourdi mais totalement conquis dans une lecture qui le laisse un peu groggy mais en même temps séduit.
Au diable les bons sentiments ! "Le truc merveilleux quand on est élevé à la diable, c'est qu'il n'y a de reproches à faire à personne. Nous sommes entièrement élevés en plein air. Nous sommes des êtres humains à l'état brut. Certains survivent mieux que d'autres, c'est tout."Pourtant il y a de l'amour qui court tout le long de ce livre, un amour qui ne dira son nom que quand la narratrice aura enfin trouvé l'apaisement.
Quant au style, il est tout à la fois sensuel, le passé étant très lié aux sensations,cru, cahotique, fougueux et plein d'humour féroce. On se laisse embarquer dans ce roman comme on ferait un tour dans une essoreuse à plein régime et on en sort étourdi mais bourré d'énergie.

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15/09/2012 | Lien permanent

L'été de l'ours

"Qui savait pourquoi la vie des uns allait de travers et celle des autres non ? "

Une drôle de voiture brinqueballe sur la route. à l'intérieur une famille brisée, celle des Fleming,  qui part se réfugier sur une île des Hébrides.
Depuis le décès de son mari, diplomate anglais de haut rang en poste à Bonn en pleine guerre froide (nous sommes au début des années 80), Letty doit tout à la fois faire face à cette mort aussi soudaine qu'inexpliquée et affronter les soupçons de trahison qui pèsent sur son époux. Quant aux enfants, quelque peu livrés à eux-mêmes sur cette île qu'ils affectionnent particulièrement, ils affronteront l'épreuve chacun à leur manière, cruelle, sensuelle ou onirique.
Et l'ours me direz-vous ? Hé bien, il joue un rôle tout à fait particulier que je vous laisse le soin et le plaisir de découvrir !bella polle,famille,trahison,guerre froide
J'ai tout aimé dans ce livre ! La description des liens subtils entre les membres de cette famille déchirée qui ne parvient plus à communiquer, chacun recroquevillé sur sa douleur ;  la douceur de Georgie, la fille aînée, la cruauté de la terrible Alba qui tyrannise son petit frère Jamie que sa mère veut à tout prix protégé car il est hypersensible et d'une maladresse maladive. "Comment survivrait Jamie dans le monde des adultes  sans recourir à l'ironie ou au sarcasme, alors même que sa condition invitait l'utilisation constante de ces instruments contre lui ? ", s'inquiète aussi Georgie.
Pourtant Jamie, à sa manière maladroite, poétique et lunaire devra se confronter à la vérité et il n'est pas forcément le plus mal armé pour cela...
Oui, j'ai tout aimé : l'atmosphère de cette île sauvage et fascinante ,la présence si singulière de l'ours, le style fluide et imagé, les personnages qu'on a envie de réconforter tellement on les sent proches de nous, la structure du roman, donnant la parole alternativement aux personnages, la manière dont l'énigme est résolue...
Un bon gros roman (405 pages qui se dévorent !) réconfortant et chaleureux !

L'été de l'ours, Bella Pollen, traduit de l'anglais par Florence Bertrand, Belfond 2012.

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”Moi,c'est Gus.”

"Y a intérêt à ce qu'elle soit sous le sapin demain matin, parce que si le Père  Noël ne m'a  rien apporté qu'une orange et une gastro-entérite, c'est vraiment qu'une ordure."Ah il ne mâche pas ses mots Le Petit Gus ! Même s'il cache à sa mère pour ne pas l'effrayer,  que Ryan, 13 ans, 80 kg, en CM2, "traverse la cour de récré comme  un taureau sans regarder en dessous de lui si  un humain traverse sa route. Et souvent, ya collision."
Il se  moque  de son grand frère , dix-sept  ans, des notes à un chiffre et une allure de" grenouille malade qui a tellement la diarrhée qu'elle est obligée  de  mettre un pantalon très serré sur les  chevilles  pour pas qu'on la suive à la trace", comprendre un jean slim , mais il apprécie  de  pouvoir encore jouer avec lui. Pareil pour sa soeur de  quinze ans qui vit des écouteurs vissés aux oreilles mais qui  le console encore  quand  il est triste...51-3NVDyAQL._SL160_AA115_.jpg
La société a changé,nous ne sommes plus dans les "Trente Glorieuses" confortables du Petit Nicolas, référence assumée. Le réchauffement climatique, les SDF, le problème des retraites sont autant à l'ordre du jour dans la famille du petit Gus que les chatons de Monica qu'il va falloir  placer ou supprimer. Nous ne sommes  plus au temps des francs , "la monnaie des dinosaures" et le petit Gus sait que le père Noël n'existe pas et qu'il vaut mieux dire la vérité aux enfants, mais l'humour et la tendresse sont toujours aussi présents.
Le processus d'identification fonctionne parfaitement (où est cachée la caméra qui nous a filmés ? !) et l'on se prend déjà à attendre  la suite des aventures du Petit Gus.
Un vrai document  sociologique mine de rien !

Le petit Gus. Claudine Desmarteaux. Panama. 155 pages.

Commentaire  de Ferdinand qui a beaucoup aimé: "C'est cool, y a même des gros mots !"

Un gros merci à Cuné !

l'avis de  Laure.

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Le chef d'oeuvre. Anna Enquist # 1

Un repas  familial, rien de tel en littérature (ou au cinéma , cf Festen) pour concentrer  en un même lieu des protagonistes qui vont  pouvoir s'écharper entre la poire et le fromage.L'originalité d'Anna Enquist est de nous amener progressivement à cette acmé qui devrait voir aussi le triomphe absolu du peintre Johan Steenkamer, lors d'une exposition de ses oeuvres et en particulier de  son Chef d'oeuvre. Pour autant celui-ci n'est pas le personnage principal, quoi qu'il lui en coûte ! Ce sont les femmes que l'auteure privilégie: Lisa, psychiatre et meilleure amie d'Ellen, la femme de Johan, mais aussi Alma, la mère pas si indigne que  ça.  Chacune d'entre elle fait face à l'adversité même si souvent elles sentent le sol se dérober sous leurs pieds ou qu'au contraire elles ont besoin d'affronter un "sol récalcitrant"...La marche entr'amies sera aussi d'un grand  secours pour  exorciser en partie la douleur...
Peignant au plus près la nature dans ses aspects quotidiens et féroces, Anna Enquist établit aussi des parallèlles entre le monde des animaux, où les  petits peuvent se faire dévorer par leurs parents, et celui  des humains où la férocité est plus larvée.
Familles en décomposition ,"frictions familiales" dues à la lâcheté ,aux jalousies,aux trahisons, impossibilité de communiquer dans le couple ,rapports entre création et amour, Anna Enquist aborde ici dans ce premier roman les thèmes qu'elle ne cesse d'explorer dans un  style à la fois tout en retenue et au plus près des émotions et des sensations.415YTCJDVEL._SL500_AA240_.jpg
La structure de l'oeuvre, très maîtrisée (trois parties allant crescendo) contribue à débarasser de tout pathos des situations particulièrement difficiles. Ainsi au début de la deuxième partie, craignant d'avoir laissé passer une information importante , suis-je repartie un peu en arrière. Mais non, j'avais lu attentivement  et l'information ainsi lâchée au détour d'une phrase, de manière quasi anodine, n'en prenait que plus de puissance, irradiant de toute sa noirceur contenue.
"Observer c'est survivre", remarque un des personnages et cette maxime Anna Enquist l'applique pour le plus grand bonheur du lecteur, elle qui se penche avec intérêt et compassion sur le destin de chacun de ses personnages, sans jamais les juger.
Une oeuvre puissante, une romancière pour qui j'ai eu un  énorme  coup de coeur et dont j'ai dévoré à toute allure  l'oeuvre parue en France. Vous n'avez pas fini d'entendre  parler d'elle sur ce blog ! :)

Le chef  d'oeuvre,  paru aux Pays-bas en 1994 et en France  chez Actes Sud en 1999, Babel, 2001. Traduction de Nadine Stabile.

Biographie et traduction d'un poème d'Anna Enquist ici.

 

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Cette main qui a pris la mienne

"Vous autres, les jeunes, vous êtes obsédés par la vérité. C'est une chose qu'on surestime souvent."

Alexandra, rebaptisée Lexie par celui qui va lui mettre le pied à l'étrier et lui ouvrir les portes de l'univers londonien de l'art , a réalisé son rêve : devenir journaliste et mener sa vie professionnelle et amoureuse avec indépendance et insolence. Elle évolue avec aisance dans ce swinging London mais , comme nous en prévient bientôt l'auteure , Lexie ne vivra pas bien vieille...maggie o'farrell,famille,naissance,de l'importance des prénoms...
Quarante ans plus tard, la naissance du bébé d'Elina et Ted vient perturber le bel ajustement de leur vie. Tandis que la jeune femme se remet difficilement d'un accouchement qui a failli lui coûter la vie et semble avoir perdu des pans entiers de sa mémoire récente, son mari, au contraire, recouvre  sous forme de flashs des moments de son passé qui ne semblent pas correspondre à ce qui lui a été raconté par sa mère. Bientôt, il découvrira en quoi les non dits ont pesé sur sa vie.
Assez rapidement, on pressent de quelle manière les destins d'Elina et Lexie sont liés mais tout l'art de Maggie O'Farrell est de parvenir néanmoins à surprendre son lecteur et à le plonger dans un profond malaise.
Il est question ici de filiation et O'Farrell analyse avec une sensibilité extrême la manière dont à quarante ans de distance deux femmes se laissent bouleverser par l'arrivée de leur premier enfant, ce qui nous vaut de très belles pages, n'occultant pas l'aspect à la fois sauvage et exclusif de cette relation. Elle fait également la part belle au nouveau père qui se trouve quelque peu démuni devant cet enfant qui restera longtemps sans prénom...
Un roman plein de vigueur, d'énergie et de sensibilité qu'une fois commencé on ne peut lâcher et dont on prolonge à loisir la lecture pour en profiter un peu plus encore...

Ps: il faut passer outre le titre très harlequinesque et se régaler !

Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell, traduit de l'anglais (Irlande) par Michèle Valencia, Belfond 2011, 419 pages à savourer.

Récompensé par le très prestigieux Costa Book Award.maggie o'farrell,famille,naissance,de l'importance des prénoms...

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long week-end

"C'est à cela que menait la liberté ? "

Qu'est-ce qu'une famille ? Est-ce cette femme, Adele,  qui ne peut se résoudre qu'à de brèves incursions dans le monde extérieur et qui vit quasiment retranchée en compagnie de son fils de treize ans , Henry ? Fils qui s'efforce sans cesse de lui redonner le sourire . Est-ce cette famille recomposée qui s'efforce de correspondre aux clichés en vogue en s'imposant des rituels qui ne satisfont personne ? Où est-ce plutôt ce trio improbable constitué par ce preneur d'otages et ceux avec qui il s'est enfermé, Adele et Henry, en ce Long week-end du Labor Day ?41DhEr-BtWL._SL500_AA240_.jpg
Rien ne se déroule comme prévu dans ce roman sobre, où le suspense tout autant que l'évolution des personnages se révèlent d'une efficacité redoutable . Toute mère d'un ado de 13 ans se devrait de lire ce très joli portrait d'un homme en devenir.

Long week-end, Joyce Maynard, Editions Philippe Rey. 283 pages apaisantes.

Roman lu dans le cadre du programme Masse critique de  Babelio; merci à Guillaume et aux éditions Philippe Rey, particulièrement rapides !ico_critique.jpg

A noter que ce roman a bien failli ne jamais paraître, l'auteure ayant été mise au ban des maisons d'éditions américaines. Son erreur ? Avoir publié auparavant un roman où transparaissaient des echos de la vie pour le moins étrange qu'ellle avait menée en compagnie du romancier américain, Salinger. Il ne fait pas bon égratigner les mythes ...

 

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Les grandes occasions

"Dans la famille, il n'y a pas d'affection. On ne sait pas se toucher. Le corps est absent. Aussi absent que les espoirs. La même peur de décevoir. La même peur du rejet, de l'énervement formidable si on s'approche trop. Chacun doit rester en soi. Se maîtriser. Ne pas donner aux autres la responsabilité de s'aimer. "

Esther, par cette journée caniculaire , veut à tout prix réunir cette fratrie qui se délite autour d'elle et de son mari Reza. Deux garçons, deux filles , leurs enfants aussi, qui, comme d'habitude, sont en retard, voire trouveront des prétextes pour ne pas se retrouver autour de celle qui, patiemment a noué, métaphoriquement, les fils d'un tapis qu'elle espère solide et durable.
L'attente est aussi le prétexte pour revenir sur le passé, les mille et une histoires de cet amour empêché au sein de cette famille.
Je l'avoue, j'ai bien failli abandonner ce récit majoritairement composé de phrases juxtaposées (pour mieux rendre l'absence de liens entre les protagonistes ?) qui ressassait trop à mon goût cette métaphore du tapis.
Mais J'aurais eu tort de me laisser gêner par ce défaut mineur qui disparaît ensuite au premier tiers du livre , pour mieux fouiller les portraits des différents protagonistes, leur donner de l'épaisseur et davantage faire confiance au lecteur, en ne lui donnant pas forcément toutes les réponses. alexandra matine,famille
Un roman qui fouille les plaies, procure parfois une sensation d'étouffement ,mais brosse un portrait de groupe criant de vérité. Un premier roman  non exempt de défauts ,et c'est normal ,mais qui augure bien de l'avenir de cette romancière.

Les Avrils 2020 , 249 pages écrasées de soleil.

 

Merci à l'éditeur et à Babelio.alexandra matine,famille

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Les variations Bradshaw

"Elle admire les gens qui ne se conforment pas à ce qu'on attend d'eux."

Le couple central des Variations Bradshaw vient, depuis peu, d'inverser les rôles. Thomas a troqué un métier lucratif contre le statut de père au foyer. il en profite aussi pour prendre des leçons de piano. Sa femme, Tonie, à l'orée de la quarantaine, vient d'accepter un poste administratif dans l'université où elle enseignait auparavant, faisant ainsi le choix de se "délester du fardeau des émotions."
Autour d'eux le reste de "l'orchestre familial" joue sa partie ,avec ses tensions, ses épisodes comiques -en autres un hilarant départ en vacances- ou dramatiques.41q0dWg7ZPL._SL500_AA240_.jpg
Autant de couples, autant de configurations pour affronter ses désirs, ses émotions, ses ambitions, assumer ses choix, ses regrets.
Tout au long des 32 chapitres (autant que les variations Goldberg) Rachel Cusk se penche avec un humour décapant sur ses personnages de la classe moyenne qu'elle nous peint ,avec ce charme british que nous apprécions tant , dans leur intimité, leur quotidien qui parfois dérape. Une  réussite qui nous fait  largement oublier la déception d'Egypt farm et retrouver tout le plaisir éprouvé  à la lecture d'Arlington park.

 

Les variations Bradshaw, Rachel Cusk, traduit d el'anglais par Céline Leroy, Editions d el'Olivier 2010. 281 pages pétillantes, orchestrées de main de maître.

Arlington park.

Egypt farm

 

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Une famille passagère

"Je l'avais emmené avec moi pour donner quelque chose à aimer à l’amour qui était en moi."

Profitant d'un moment d'inattention des parents, une femme, la narratrice, enlève un bébé dans la station balnéaire de Margate en septembre 1938. L'acte ,qui paraît d'abord impulsif, s'avère en fait clairement préparé.
De la voleuse d'enfants, nous ne connaîtrons jamais l'identité, tout au plus glanerons-nous au fil du texte quelques informations , très lacunaires, sur son passé.gerard donovan
Visiblement perturbée, alternant périodes de lucidité, réflexions pragmatiques et obsession délirante, cette femme nous entraîne dans une vison très dérangeante de la famille et de la maternité. On frémit de la voir observer calmement la mère de l'enfant, éplorée, on a le cœur qui bat quand elle abandonne le petit qui l'encombre pour aller au cinéma, son seul plaisir apparemment.
Dans une prose à la fois poétique et précise, Gerard Donovan nous emporte dans un univers troublé et fascinant. Du grand art.

Une famille passagère, Gerard Donovan, traduit de l'anglais  par Georges-Michel Sarotte, seuil 20156, 191 pages troublantes.

Du même auteur : Julius Winsome, clic.

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