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Rechercher : la petite cloche au son grele

Petit éloge des éloges

Enfin ! Trois petits éloges qui valent le détour alors que leurs petits frères, arguant de jolies couvertures et de l'attrait irrépressible que suscite chez moi le mot "éloge"  ne m'avaient apporté que  déceptions !

Commençons par Didier Daninckx qui nous rappelle dans sa préface que la littérature a souvent eu comme  point de départ des faits-divers, que5163r6rERNL._SL500_AA240_.jpg les romanciers s'en prévalent ou pas. Pour lui "Le fait divers est le premier monument érigé à la mémoire des victimes, même si ce n'est qu'un pauvre monument  de papier noirci." Cinq nouvelles ayant comme point de  départ des faits-divers plus ou moins récents vont nous permettre de (re)découvrir par ce biais des morceaux de la grande ou de la petite Histoire. J'ai particulièrement apprécié celle évoquant, tout en retenue, un adjudant de sinistre mémoire, tueur en série, récit qui se termine par une pirouette jubilatoire...
Poursuivons avec Natalie Kuperman qui  avec un titre un peu provocateur,Petit éloge de la haine, confirme ici tout le bien que je pensais d'elle à la lecture de  J'ai renvoyé Martha.41RxWTUO+1L._SL500_AA240_.jpg
Monde de l'entreprise ou d el'enfance, rapports de couples ou d'amis, tout  passe  joyeusement à la moulinette et une "Mini petite souris"  faisant irruption de manière innocente dans un appartememt va  déclencher une réaction en chaîne  tout à fait réjouissante pour le lecteur.  Mais je m'en voudrais  de gâcher votre plaisir en en disant plus.  Juste une citation au passage :  "Un espace inoccupé accueille des possibilités déstabilisantes, c'est contre  cela que l'on travaille, que l'on agit  , que l'on pense."

51O9070bpTL._SL500_AA240_.jpgBilan plus mitigé pour Elisabeth Barillé et son  Petit éloge du sensible, la première partie de ses textes m'a  fait retrouver le plaisir éprouvé à la lecture de  Singes (pas de billet), la seconde plus autobiographique m'a  évoqué plutôt l'univers de Corps de jeune fille que j'avais moins aimé. De jolis moments cependant.

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”vous êtes petite mais venimeuse.”

Lemmer a fait 4 ans de prison pour meurtre et exerce maintenant le métier d'"invisible", c'est à dire de garde du corps ,plus efficace que les"gorilles" dissuasifs ,car plus discret.  Sa nouvelle mission est de protéger Emma Le Roux, persuadée d'avoir retrouver la trace de son frère censé être mort depuis longtemps. D'abord méfiant et bardé de principes protecteurs,Lemmer va peu à peu accepter de croire les élucubrations  de cette femme quand on va tenter de l'assassiner...414aHGs5iAL._SL500_AA240_.jpg
Se déroulant sous le soleil d'Afrique du Sud, Lemmer  l'invisible joue sur plusieurs tableaux avec habileté. L'histoire apparemment classique  s'enrichit du contexte politique de cet Etat en construction où des communautés doivent  réapprendre à vivre ensemble maintenant que la donne  a changé avec la fin de l'apartheid.Il faut aussi veiller au partage des terres entre  réserves destinées à protéger les animaux (et en particulier les vautours, animaux que l'auteur nous présente de manière passionnante)et territoires  revenant aux autochtones spoliés.
Les relations entre les personnages principaux sont analysées avec justesse et finesse, Deon Meyer veillant à ne pas se montrer caricatural.  le style est sobre et efficace,les personnages attachants,  la narration pleine de rebondissements, que demander de mieux ?

Un grand Merci à Babelio et aux Editions du Seuil qui m'ont permis de faire la connaissance de cet auteur.23703002_p.jpg

 

Deon Meyer.  Lemmer l'invisible.Le Seuil. 430 pages

 

 

 

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Mon petit trognon potelé

N'était ce printemps pourri, nous devrions nous promener sous les charmilles ou dans les bois et susurrer à l'oreille de nos amoureux/ses des mots tendres. Fi des "Chéri "et "Mon amour"! Renouvelons notre corpus de mots tendres et saluons au passage l'inventivité des amoureux passés à la postérité. Tout leur est bon pour désigner l'aimé(e) :des animaux les plus insolites "mon petit cafard embaumé", aux éléments de la nature , "Mon romarin sans tête" *, en passant par les mots du quotidien "Mon petit bouchon".catherine guennec,mots tendres
Catherine Guennec les a recensés avec gourmandise et nous les offre ces mots doux parfois passés de mode ("mon Menon") ou parfois excessifs. Ainsi Mozart s'adressant à la baronne von Waldstatten : "Chère, bonne et belle, dorée, argentée et sucrée, estimée et estimable vénérée madame la baronne".
Les plus intello se laissent aussi aller à des épanchements cuculs, ridicules mais si tendres. Saurez-vous deviner quelle est la femme qui s'adresse ainsi à spn amoureux secret : "mon gentil vous lointain, perdu dans le blizzard ...ma bête ensoleillée...mon très cher potiron violet...très chère bête provinciale assise à ruminer ?

Un pur régal où picorer régulièrement pour trouver l'inspiration si nécessaire ...

First 2013

 

* Cette plante était autrefois de toutes les cérémonies. Les mariés se coiffaient d'une couronne de romarin , symbole d'amour et de fidélité.

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Petits arrangements avec la cinquantaine

"Vieillir, c'est péjoratif mais réel.
Rajeunir , c'est laudatif mais impossible."

Sous forme de chroniques, Minou Azoulai évoque  avec beaucoup d'humour, le tournant de la cinquantaine. Celui, qui, ô horreur,  fait basculer dans le camp des seniors pour le monde du travail et nous interdit tout écart vestimentaire sous prétexte que ce n'est plus de notre âge.41sEEsZKTtL._SL500_AA300_.jpg
L'auteure se met en scène et croque ses amis, sa famille, avec tendresse et justesse. Le côté bobo parisien m'a un peu agacée au début mais il émane tellement de bienveillance de Minou Azoulai que je me suis laissée prendre au charme de ces textes où chacun peut se reconnaître, au moins ne partie. Notons au passage que la réalité n'est pas édulcorée et que l'auteure en se prive pas d'égratigner au passage les magazines qui ont tendance à enjoliver la réalité des seniors, surtout dans le monde de l'entreprise. Un livre qui ne révolutionnera pas nos vies mais nous permettra au moins de passer un bon moment.

L'avis de Sylvie, la tentatrice !

Un petit passage pour la route: "Et si vieillir c'était aussi se poser ? Arrêter de courir après la performance , ne plus défier le temps ? Cultiver la lenteur et le présent sans penser au lendemain... Retrouver une liberté d'être et de vivre.  Devenir ce que l'on est comme le suggérait  Nietzsche ...Assumer l'envie de se laisser aller à la paresse , à la contemplation, au détachement , à tout ce qui fait bon vivre, sans pour autant se négliger  ou se laisser glisser sur la pente dépressive..."

ps: Cath, je te l'envoie!:)

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La petite prairie aux bouleaux

Après avoir lu Et tu n'es pas revenu (clic), j'avais très envie de voir la fiction consacrée par Marceline Loridan-Ivens à Birkenau. Le DVD vient de ressortir, probablement pour l'anniversaire de la libération des camps, cela tombait donc bien.
C'est Anouk Aimée, les cheveux couleur flamme, qui endosse l'identité de Myriam Rosenfeld, nom de naissance de la réalisatrice, pour son retour à Birkenau, souvent associé à Auschwitz, près de Cracovie.
Les dialogues de cinéastes, les interviews croisées de la scénariste, la réalisatrice et de Simone Veil qui a connu la toute jeune Marceline, quinze ans lors de son arrivée à Birkenau, permettent d'éclairer certains détails de la fiction et de leur conférer encore plus de force.marceline loridan-ivens
Ainsi si Myriam s'obstine à entrer par une porte récalcitrante dans le camp, c'est parce que cette issue était réservée aux Allemands.
Elle se réapproprie  ainsi un lieu où elle affirme avec force être chez elle et s'autorise des libertés que les autorités actuelles interdisent aux visiteurs . Il n'est pas né celui qui pourrait faire plier la survivante !
Par petites touches, nous prenons conscience de l'antisémitisme de la population polonaise contemporaine et passée, mais aussi de la douleur de l’ancienne déportée qui garde certains réflexes de survie. Nous comprenons aussi sa volonté de nier certains souvenirs trop dérangeants, des décennies plus tard  (le film est sorti en 2003).
Une fiction extrêmement puissante, digne et sincère,sans pathos, et d'une très grande beauté. Le seul film, à part celui réalisé par l'écrivain Imre Kertésk, Être sans destin, à avoir été réalisé par une survivante.

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Petits plats de résistance

 "Personne à ce jour ne l'avait jamais pris en flagrant délit d'une quelconque activité salariée ou même de recherche d'emploi."

Qu'est ce qui va réunir Sandrine Cordier, "bras séculier du gouvernement contre la hausse du chômage" ,autrement dit employée de Pôle emploi, Antoine Lacuenta, agrégé d'histoire en rupture de bans et militant écologiste, un patron de presse, une "égérie sexo-psy", le directeur et les occupants d'un centre d'hébergement menacé de fermeture, une petite fille surdouée, une mamie à la page (et j'en oublie !) ?pascale pujol
La nourriture bien sûr(chaque chapitre porte un titre appartenant à ce champ lexical et l'on fait le grand écart entre "pâtée pour chiens" et "champagne" en passant par des plats beaucoup plus exotiques), mais aussi la résistance annoncée dans l'intitulé du roman. Résistance qui se manifeste à plusieurs niveaux et sous différentes formes, cocasses ou plus sérieuses.
Combinant des thèmes déjà envisagés dans d'autres romans (solidarité transgénérationnelle et/ou sociale, comme dans Bon rétablissement ou Ensemble c'est tout), réalisation de soi par le biais de la cuisine (Mangez-moi), Pascale Pujol donne à son roman la forme d'une ronde où vont se retrouver ses différents protagonistes. Ronde folle par le rythme, mais maîtrisée aussi (je ne me suis pas sentie perdue malgré le nombre de personnages) où l'auteure joue avec bonheur des possibilités qu'offre le récit, multipliant ainsi les surprises et les rebondissements. La plume est alerte et j'ai passé un excellent moment avec cette comédie enjouée.

Petits plats de résistance, Pascale Pujol, Le Dilettante 2015.

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Petit enfer dans la bibliothèque

"La déflagration avait projeté un exemplaire de L'Amour au temps du choléra sur son visage avec tant de force qu'un œil avait été touché et que le texte du roman  s'était imprimé su rune joue  et le front de façon définitive. ça lui donnait une mine austère , mais au moins avait-il de la lecture quand il se rasait."

Quand un auteur a la gentillesse de résumer son roman page 13, on ne va pas se gêner : "Les événements décrits dans ces pages se sont déroulés au cours d'une semaine très chargée de la fin de l'été 2004. Une semaine qui avait débuté par une expédition à Swindon pour dénicher un boulot et s'était terminée par des torrents de feu purificateur tombant des cieux, une révision du budget opérationnel des services des bibliothèques du Wessex et par la mort de Gavin Watkins abattu par d'un coup de feu par mon fils. ce dernier point était particulièrement déprimant-surtout pour Gavin." Prolepse ultime ou sabordage masochiste ? Je l'envisagerais plutôt comme l'ossature solide d'un roman foisonnant de surprises, d'humour et d'amour forcené des livres et de la littérature.jasper fforde
C'est toujours un plaisir fou de retrouver Thursday Next, devenue au fil du temps et des aventures une quinquagénaire un peu cabossée , mais toujours partante pour affronter Goliath et ses sbires. Jasper Fforde utilise en virtuose ce que lui permet la littérature en matière de surprises,  crée des personnages haut en couleurs, un univers complètement fou, paradis ou enfer des bibliothécaires,nous plonge dans la perplexité, nous embrouille et , hop à quelques encablures de la fin , tout devient clair mais pas totalement résolu car un nouveau volume est en vue ! Un pur régal, hautement addictif !

Petit enfer dans la bibliothèque, Jasper Fforde, traduit de l’anglais par Jean-François Merle, Fleuve éditions 2014, 408 pages piquetées de marque-pages.

 

 

 

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Le petit Gus en grandes vacances

"J'ai peut être une petite bouche en cul de poule à nourrir, mais c'est moi le soleil de cette maison."

Si, comme moi, vous n'osez même pas compter les semaines vous séparant des grandes vacances, ce livre est pour vous !
On y retrouve le petit Gus onze ans, qui vient de quitter définitivement l'école primaire- mais ne parlons pas de" la merdouille du collège" à venir-  et sa chouette petite famille.Comme d'hab, Gus scrute avec son regard laser le monde autour de lui, n'épargnant ni ses parents râleurs et persifleurs , ni sa soeur, impitoyable dans ses jugements, ni son grand frère dragueur. Nous n'échapperons pas au short hawaïen made in  Decathl*n de son père, inapte à camoufler son bedon , pas plus qu'au réflexions de Gus sur les femmes en monokini sur la plage bretonne où il a ses habitudes.Pudibond , Gus ? Pas toujours ! Car, mine de rien, les filles commencent à l'intéresser !claudine desmarteaux, humour,
Mais le petit Gus s'il s'avère aussi un parfait petit épicurien, n'en oublie pas pour autant de pointer du doigt les algues qui viennent polluer les algues de sa chère Bretagne ainsi d'ailleurs que les saucissons d'âne (quelle horreur!) prétendument corses...Alors dans le match Bretagne/Corse qui l'emporte? Pour le savoir, dévorez vite ce nouvel opus de notre petit Gus ! Un livre couleur turquoise, comme la mer...

Le petit Gus en grandes vacances, Claudine desmarteaux, Albin Michel 2011., 156 pages à piquer à son fils  ! (à lui rendre ensuite!:))

Clarabel l'oppose à Greg ici.

La soupe de l'espace en donne un extrait ici.

Gaëlle a nien ri aussi ici.

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Petit éloge de la nuit

"Plénitude
Je n'aime que les nuits entières, où je ne me réveille pas, où je ne me lève pas. Des nuits pleines. Des nuits où l'on se repose d'être soi."

Je nourris pour le genre et la collection Folio chez  du Petit éloge une passion trop souvent déçue. Ici, Ingrid Astier se fixe un cadre supplémentaire ,et s'y tient sans tricher, celui de l'abécédaire , un autre d e mes péchés mignons .petit éloge,ingrid astier
Le résultat : un livre de 129 pages , dont de très nombreuses cornées, "notes vagabondes, de nuits inspirées, de lectures ou de dialogues croisés" que j'ai apprécié au plus haut point.
L'auteure y livre des pensées, le fruit de ses nuits avec le groupe cabarets du quai des orfèvres (elle n'est pas auteur de polars pour rien  et l'on oubliera pas de sitôt celui qu'elle surnomme Le petit Corrézien) , de ses réflexions sur les films comme "Ma nuit chez Maud", de ses lectures, car"La littérature rend notre esprit poreux. Elle s'attaque en nous à ce que nous avons de plus sensible. lorsqu'elle vise juste, elle s'allie à notre pensée jusqu'à l’habiter. rien ne viendra l'en déloger."  ,de ses dialogues avec son frère astronome ...Elle peint à merveille l'atmosphère des nuits , cette complicité qui s'y établit, les moments de calme ou de violence, l'alchimie de la nuit.
C'est poétique, riche et vibrant . à lire de jour comme de nuit ! Un parfait livre de chevet .

Il ne me reste plus qu'à découvrir les polars d'Ingrid Astier !

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Le petit sapin de Noël

"Elle portait des sandales vertes, ce qui suffit à expliquer les autres excentricités de sa conduite."

Elles s'appellent Pompey, Joyce ou Jenny et vivent à la fin des années 30 en Grande-Bretagne mais, par bien des aspects, elles pourraient être nos contemporaines.
Elles font partie de la bonne société, une classe sociale qui peine parfois à se décorseter,  à laisser libre cours à ses sentiments, à accepter que les femmes ont changé : elles travaillent et entendent bien ne pas se laisser dépérir sur pieds pour un homme égoïste et pleurnichard.stella gibbons
Les hommes ne sont pas toujours à la fête dans ces textes car Stella Gibbons traque leurs petites lâchetés mais ne manque pourtant pas de souligner les réelles qualités de ceux qui semblent sans charme au premier abord.
Ce recueil de nouvelles commence par un conte de Noël avec tous les ingrédients du genre, mais ne croyez pas pour autant que Stella Gibbons fasse dans les sucré: elle rappelle plutôt ces biscuits anglais au gingembre : son esprit piquant prend vite le dessus et épingle avec malice les travers de ses personnages. C'est à la fois délicieusement suranné et toujours d'actualité ! Un petit délice à ne pas manquer !

Le petit sapin de Noël (Christmas at Cold Comfort Farm and other stories) traduit de l’anglais par Philippe Giraudou, Éditions Héloïse d'Ormesson 2018, 102 pages so british.

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