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27/01/2012

Retour à Reims

"...il me fut plus facile d'écrire sur la honte sexuelle que sur la honte sociale."

Après le décès de son père , Didier Eribon retourne à Reims et renoue avec l'histoire de sa famille, famille avec laquelle il a cessé partiquement toute relation depuis trente ans.
Il évoque ainsi le monde ouvrier de son enfance et son parcours intellectuel, son ascension,  qualifiant de "miracle " la manière dont il a pu échapper au déterminisme social.  Faute de famille ou de réseau, c'est le monde gay qui, selon lui, a ouvert les portes d'un univers qui, sans quoi lui serait demeuré inacessible.
Il analyse aussi les raisons du vote ouvrier en faveur de l'extrême droite, le fonctionnement du système scolaire, basé selon lui sur l'exclusion, et mêle réflexions et récit intime.didier eribonIl dépeint ainsi les ajustements qu'il a dû pratiquer pour s'adapter aux valeurs du monde cultivé auquel il appartenait enfin, les détails qu'il fallait gommer, mais aussi la fatuité de ceux qui se considèrent comme détenteurs de droit de cette même culture.
On pense bien évidemment à Annie Ernaux, mais la parole est peut être ici plus crue, plus nue, mais l'on se réjouit de trouver quelqu'un qui ose enfin écrire de tels mots. J'y ai retrouvé , à une dizaine d'années de distance, un univers qui avait plein de points communs avec celui de mon enfance.
 L'auteur se demande si les gens qui ont vécu le même parcours liront son livre, le succès de ce Retour à Reims doit le rassurer sur ce point. Un livre lu et relu aussitôt, tout hérissé de marque-pages.

Retour à Reims, Didier Eribon, Flammarion , collection champs essais 2010.

06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : didier eribon

Commentaires

Le sujet m'intéresse beaucoup, je note.

Écrit par : Aifelle | 27/01/2012

J'ai déjà noté depuis que tu m'en as parlé, en cours de lecture :)

Écrit par : Cuné | 27/01/2012

Très intéressant oui!

Écrit par : clara | 27/01/2012

Un livre qui m'a aussi beaucoup marquée et dans lequel, moi aussi, j'ai retrouvé des souvenirs personnels. Et en effet on pense beaucoup à Annie Ernaux.

Écrit par : cathe | 27/01/2012

Je suis en train de le lire ! (En parallèle avec "Double vie" de Tim Parks, qui ne me plaît pas tellement) J'ai vu D. Eribon en conférence il y a quelque temps et lorsqu'il a cité Annie Ernaux comme influence j'ai su que je devais découvrir cet ouvrage. L'écriture est différente, l'ouvrage tient plus de l'essai en sciences sociales par moments, mais le propos est très intéressant.

Écrit par : Melanie B | 27/01/2012

J'enfonce d'ailleurs des portes ouvertes ci-dessus dans la mesure où l'ouvrage est justement paru en Champs essais. Et je vois que c'est Fayard qui l'avait publié en grand format.

Écrit par : Melanie B | 27/01/2012

Cuné, rapide, tu es!:)
Clara, en cours de lecture aussi ? :)
Cathe, pas de billet?
Melanie,oui, c'est un mélange des deux et l'analyse est très intéressante.

Écrit par : cathulu | 27/01/2012

Les commentaires sont fermés.