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25/05/2020

Le bruit du monde

"Elle a dit que, les yeux des enfants pauvres, elle les reconnaissait. Que ceux des pères humiliés aussi. Qu'il y avait cela en elle, inscrite, la force de ces regards.Leur appels. Et qu'à ces appels elle ne pouvait  pas résister. Qu'il n'avait pas été possible de résister."

 Marie-Hélène Coulanges naît en 1964 dans une famille pauvre , à la campagne. Cette pauvreté infuse en elle, la marque jusque dans son identité car son prénom est raccourci en Marlène.Elle va influer dans son rapport au temps,  à l'espace, dans ses relations avec les autres. Elle en prendra véritablement conscience à l'âge de cinq ans et ceci entraînera "Un sentiment confus et obstruant de honte implacable."stéphanie chaillou
Comme d'autres avant elle  (on pense bien évidemment à Annie Ernaux) , Stéphanie Chaillou relate cette prise de conscience du poids social et l'accès à la culture comme tentative de libération. Elle dit aussi les échecs, les failles secrètes, les douleurs et l'écriture comme seul moyen de donner chair , consistance, à ce qui a existé . Ce qu'on peut raconter et qui sans quoi demeurerait "des événements flous. Errants."
De la naissance de Marilène à la naissance du livre , c'est aussi le récit, presque clinique par cette distanciation du "Elle", d'une accession à la position de sujet qui peut participer et non plus seulement observer, dire ses émotions et les faire partager, ô combien. Un texte bouleversant.

Le bruit du monde, Nathalie Chaillou, Notabilia ,166  pages bruissantes de marque-pages.

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