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08/08/2020

Mélancolie du pot de yaourt/ Méditation sur les emballages

"Il est possible que l’immobilisme du pot de yaourt apaise en nous l’angoisse de la métamorphose permanente des objets."

Le titre de ce recueil de textes (organisés en six chapitres aux intitulés tout aussi savoureux ) est à lui seul un pur délice et annonce un esprit original,tout à la fois pince -sans -rire et pertinent.
On pense, via le format des textes, souvent court, à Philippe Delerm, mais l'impression  s'avère fugace et heureusement car ici, la qualité de l'écriture et la variété des angles d'attaque font davantage penser à Francis Ponge, cité en exergue du recueil.philippe garnier
Je suis enthousiaste quand un auteur propose une réflexion sur des objets du quotidien et les envisage d'une façon inattendue et c'est bien le cas ici. Qu'il tente l'autohypnose devant un paquet de chips bio "à l'ancienne" ou remarque qu'il "est rare , dans un film de fiction ou une série, de voir un personnage jeter quelque chose." , Philippe Garnier nous réjouit par ses analyses.
Quant à ses descriptions, elles frôlent souvent la perfection, qu'il s'attache à définir de manière poétique un simple panier , "Un panier d'osier est un minuscule taillis enchevêtré en lui-même." ou un objet encore plus prosaïque comme les nouveaux sachets de plastique dans les rayons fruits et légumes : "Élastique et soyeuse, leur substance semblait provenir du monde médical. Elle avait quelque chose de séducteur et  de faussement rassurant. Mes terminaisons nerveuses ne captaient presque rien. La douceur de ce plastique évoquait la peau d'un organe sensible."
Il possède l'art  de nous surprendre dès la première phrase : "Un jour je suis entré dans un sac à pommes de terre."; celui de la formule également: "Jamais plus on ne vit un pays tout entier emballer une dent creuse". Il fait feu de tout bois, s'intéresse à tout, au préservatif comme aux techniques de vente des marques de luxe, s'arrête souvent devant les tas de gravats et compare les mérites respectifs du sable, de la poussière ou du parpaing. Il varie les tonalités, frôle l'acide , dénonce l’absurdité de notre monde , décrit avec un humour féroce nos mini victoires ou nos énervements contre ces emballages qui envahissent nos vies , jusqu'à quasiment nous donner la sensation d'étouffer. 
On se balade ainsi, au fil des textes, et grâce à cet auteur iconoclaste, on envisage d'un autre œil ces fameux emballages, dans leur diversité et leur quantité. Un pur régal qui file sur l'étagère des indispensables.

 

Éditions Premier Parallèle

 

2020, 143 pages piquetées de marque-pages.

Antigone m'a donné envie de découvrir ce livre: clic.

 

Commentaires

Bingo! Comment ne pas avoir toujours ces emballages sous les yeux?

Écrit par : keisha | 08/08/2020

Keisha, ça commence à évoluer dans le bon sens...

Écrit par : cathulu | 08/08/2020

J'ai presque envie de le relire. Ton billet est magnifique !

Écrit par : Antigone | 08/08/2020

Ton billet et les citations donnent envie de découvrir cette lecture indispensable.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 08/08/2020

Noté, bien sûr ! Merci et bon dimanche.

Écrit par : Bonheur du Jour | 09/08/2020

Merci, Antigone ! Je pense que nos attentes vis à vis de ce livre étaient différentes.
Merci, Alex!
Merci à toi, Bonheur du jour. Bon dimanche à toutes.

Écrit par : cathulu | 09/08/2020

Les commentaires sont fermés.