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05/09/2013

Place à prendre

"Ils se croient capables de mettre un terme à soixante années de colères et de rancœur avec quelques statistiques."

Le conseiller paroissial Barry Fairbrother vient tout juste de décéder et les notables de la petite bourgade de Pagford s'emploient à ourdir des plans pour prendre sa place. L'enjeu est de taille car depuis soixante ans un litige oppose la ville à sa voisine concernant un centre de désintoxication et un ensemble de logements sociaux dont les bien pensants de Pagford ne veulent plus assumer la charge financière.j.k rowling
 En sous-main, les manigances des adolescents, leurs propres inimitiés, leurs ressentiments envers les adultes souvent présentés comme faibles , lâches , arrogants, pervers, voire violents, vont encore compliquer l'élection en révélant des secrets pour le moins embarrassants.
Ah, elle ne fait pas  dans la dentelle J. K. Rowling dénonçant les hypocrisies, la violence  domestique,l'indifférence et l'égoïsme qui règnent dans cette petite ville ! J'avais peur de me perdre un peu vu la multiplicité des personnages, mais pas du tout. Certes l'ensemble manque de nuances mais on passe un bon moment avec ce bon gros roman de 680 pages.

 

Merci Cuné !

Sortie en poche fin septembre.

03/09/2013

Il pleuvait des oiseaux

"Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux-mêmes. Ils avaient le sentiment d'avoir brouillé les pistes derrière eux."

Enquêtant sur un survivant mythique des grands feux ayant ravagé la région québécoise du Téminscamingue, une photographe découvre, au milieu des bois, une  petite communauté de vieux briscards. Ils ont laissé leur vie derrière eux et s'en sont offert une deuxième, au cœur de la nature.
Mais la vie de ces ermites , bravaches et frondeurs, va être bouleversée le jour où une très fragile vieille dame va venir se réfugier dans les bois...jocelyne saucier
Quelle délicatesse dans l'écriture et dans la manière dont cette histoire est racontée ! Quelle sensibilité aussi ! Il y a quelque chose de régénérant dans ce roman qui nous présente des personnages qui, vaille que vaille ont su, malgré les extrêmes difficultés qu'ils ont connues, s'arranger de la vie et tout voir avec une extrême acuité. Ni pathos, ni angélisme dans ce roman où la mort fait bien évidemment partie du parcours. L'écriture, extrêmement visuelle , nous rend présents le paysage et la fureur de ces incendies apocalyptiques dont je n’avais jamais entendu parler . Une découverte difficilement oubliable et un vrai coup de cœur ! ....,

Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier,  Denoël 2013, 203 pages qui résonnent longtemps en nous.

....

Le billet de Lewerentz, elle aussi conquise.

02/09/2013

Inside

"Qu'y-a-t-il de pire que de devoir assumer tout ce que l'on fait, tout ce que l'on ressent, tout ce que l'on dit ?  Assumer la manière dont nos actes irradient jusqu'à changer complètement notre vie mais celle des gens autour de nous ? Elle voyait clairement, à présent, comme il était difficile de suivre son propre conseil."

Doit-on se sentir responsable de la personne dont on a sauvé la vie ? Parce qu'elle a emprunté ce chemin plutôt qu'un autre lors d'une promenade à skis sur le mont Royal, Grace a interféré dans l'existence de Tug, l'empêchant de mener son suicide à bien. Commence alors une relation faussée par la mauvaise volonté de l'un et le sentiment de responsabilité de l'autre.alix ohlin
Circulant à la fois dans l'espace et le temps, de Montréal à New-York en passant par Vancouver, de 1996 à  2006 , (un chapitre se consacre à un lieu et à une année donnée), la structure du roman peut s'avérer dans un premier temps déroutante mais ménage bien des surprises et des clins d'oeil au lecteur.
L'évolution des personnages, la manière dont ils se croisent, dont les retours en arrière éclairent leur comportement, la finesse de l'observation psychologique font de ce roman un peu régal dont il serait dommage de trop révéler la teneur. Il faut se laisser embarquer, chahuter par la chronologie pour mieux goûter l'humour pince -sans rire, l'émotion distillée par ces pages parfois cruelles mais emplies d'empathie et d'humanité. Et zou, sur l'étagère des indispensables !....,

Inside, Alix Ohlin, traduit de l'anglais (canada) par Clément Baude, Gallimard 2013, 363 pages addictives et bruissantes de marque-pages (une vraie forêt canadienne !)alix ohlin
 Lu dans le cadre de l'opération On vous lit tout, organisé par Libfly ! Merci !


01/09/2013

Que nos vies aient l'air d'un film parfait...en poche

"Des mots qui forcent le passage, qui entrent dans la tête pour t'obliger à faire ce qu'ils disent..."

Un petit frère, une grande soeur, victimes collatérales du divorce de leurs parents. La mère , peu équilibrée et très manipulatrice, le père , aimant mais dépassé par les événements, la soeur, qui bien malgré elle va causer l'éloignement de la fratrie, prennent tour à tour la parole. Chacun présente sa version des faits, seul le cadet se tait. Pendant de longues années. La dernière partie du roman , sous forme de lettre viendra remettre en perspective cette séparation.carole fives
Très peu de pages, 119, mais une émotion à fleur de peau et une écriture qui tord le coeur du lecteur. Un livre  avec en toile de fond les années 80 et en bande sonore les ritournelles pop sucrées et légèrement désenchantées de cette époque. Un de mes coups de cœur de la rentrée littéraire 2012 !