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16/06/2011

Duel d'escargots

"Un jour pareil, c'est comme un pomme sans ver, comme une figue ouverte, ou comme quand tu mets un pull blanc ... ou jaune..."

Malgré son titre quelque peu belliqueux, tout est paisible dans Duel d'escargots. Un repas entre amis, où l'on déguste, recette majorquine à l'appui, des escargots mais aussi le temps qui passe,( car ,même si l'été est fini, c'est le plus beau jour de l'été) ,les regards échangés, les histoires qui naîtront ou pas, entre ces jeunes gens.sonia pulido,pere joan
On y croise un jeu de l'oie, un poème visuel, des réflexions poético-philosophiques, sans oublier de magnifiques paysages qui contribuent à créer, tout en douceur, un petit moment précieux, comme une bulle de bonheur...
Beaucoup d'inventivité et d'humour dans la mise en page et le dessin , une bande dessinée qui prend son temps et qui se savoure.

 A lire et relire. Une Bd solaire.

Duel d'escargots, Sonia Pulido, Pere Joan, Editions Cambourakis pour la traduction française , traduit de l'espagnol par Isabelle Gugnon.

Merci à Babelio et aux éditions Cambourakis !sonia pulido,pere joan

06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : sonia pulido, pere joan

08/06/2011

La marche du crabe

Tout commence par "L'internationale " revue à la sauce crabe, car oui les crabes sont mélomanes, enfin, tout est relatif ! Ceux qui s'amusent ainsi à massacrer l'hymne révolutionnaires sont deux individus d'une espèce bien particulière : les cancer simplicimus vulgaris (crabes carrés de Gironde) à la particularité ma foi fort embêtante: ils ne peuvent pas tourner.
Ils sont donc contraints à des trajets rectilignes, tout comme d'ailleurs le pilote du bateau qui traverse l'estuaire de la Gironde dans le sens de la largeur, ce qui limite forcément l' horizon des crabes et de l'humain...artur de pins,prix du public du festival d'annecy
En plus la vie des crabes est pleine de dangers: humains qui veulent leur ôter une patte, mais aussi specimen de leur espèce ayant pour devise "honneur et rectitude", ce qui est fort gênant quand on vient de découvrir comment enfin tourner...
Heureusement ,des écolos et des cinéastes documentaires vont prendre en charge la survie des crabes...
Vous l'aurez compris nous sommes ici dans une parabole pleine de d'humour (la condition des crabes écho de la condition humaine) et avec un scénario de prime abord aussi mince l'auteur parvient à nous intéresser et à nous faire réfléchir mine de rien sans pour autant devenir pontifiant. Un régal avec ou sans mayonnaise !

 

 La marche du crabe , Arthur de Pins,  Soleil 2010.

Déniché à la médiathèque.

Un aperçu du film ici

 

05/12/2010

Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps *

"T'en fais une tête, Josette ! Tu ressembles à un gribouillis, à un oreiller qui fait coin coin ou encore à une boîte de camembert fabriquée au Liechtenstein !

La fée Carabosse penchée sur le berceau du petit garçon qui allait prendre le pseudo de Charlie Schlingo avait pour nom poliomyélite. Trois mois avant l'arrivée du vaccin en France. Pas de bol vraiment.61xXSL5fjtL._SL500_AA300_.jpg
Pour compenser Charlie apprendra à marcher sur les mains et surtout se régalera de Bd fournies par sa nona, histoire d'oublier la douleur physique et le surnom donné par ses parents : "Vilain" (Poil de Carotte pas mort).
Devenu grand, Charlie séduira les filles , dessinera avec la bande à Choron (entre autres) et entamera un  bref processus d'autodestruction (il mourra à 49 ans ), se rendant tour à tour insupportable , invivable, violent et charmant. Tout à la fois gros déguelasse et écorché vif si vous voyez l'improbable mélange.
Ce docu-fiction raconté par Jean Teulé , dessiné par Florence Cestac, file à toute allure pour témoigner du trop bref passage sur terre de cet être hors du commun qu'était Charlie Schlingo. On sort de là essoré et les larmes aux yeux même si comme moi on ne connaissait que de nom ce dessinateur de BD totalement frappadingue et poignant. Un homme qui recueille une chienne et l'appelle "La méchanceté" ne peut totalement être mauvais, même s'il s'efforce de coller à l'étiquette de Vilain qui lui a été apposée !

Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps, Jean Teulé, Florence Cestac, Dargaud 2009.

 

 

*Réponse de Charlie Schlingo quand on lui demandait comment il allait.

Emprunté à la médiathèque sur la seule foi du titre !

29/10/2010

Les Bidochon n'arrêtent pas le progrès

"Du dentifrice sur du nappa de bovin!! J'hallucine!"

Où Robert s'approvisionne-t-il ? En regardant des chaînes de téléachat ? Ou en feuilletant "le catalogue de l'homme moderne" (sic) où je n'ai pas retrouvé le sapin coupé en deux que "tu (..) plaques le long du mur et ça prend moitié de place qu'un vrai" mais son homologue le sapin magique qui apparaît en une seconde, déja paré de ses plus beaux atours. Son secret? un système "pop up".511ZJnT1EOL._SL500_AA300_.jpg
Le moins qu'on puisse dire c'est que Raymonde et les invités devant subir les méfaits du "Retient -bouchon" et autres parasol bronzant ne sont guère convaincus. Sans doute en sont-ils pas sensibles aux descriptifs de ces gadgets, sans doute fort onéreux ,mais si poétiques... Ainsi le tapis d'entrée des manoirs anglais sur lequel "Revenant d'une promenade avec son chien sous cette pluie si typiquement britannique, sa seigneurie pourra entrer en toute insouciance." Et Robert de fumer la pipe offerte en cadeau avec l' achat du tapis !
On sourit tout au long de cette lecture en se disant que La Complainte du progrès composée par Boris Vian est toujours d'actualité !

A ne pas lire d'une traite pour éviter l'effet accumulation !

Les Bidochon  tome 20, Binet , Fluide glacial.

 

Merci Cath !

Lu et approuvé par Ferdi !

06:00 Publié dans BD, Humour | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : binet

14/08/2010

Rosalie Blum, La trilogie

Résumé des épisodes précédents: faisant fi de toute logique, j'ai lu en premier le volume 2 Haut les mains, peau de lapin (clic et plein de liens chez Theoma en prime !) puis le trois, (merci Cath !) et enfin le premier volume. Et bien m'en a pris car j'avoue que dans le premier tome : Une impression de déjà vu, l'intrigue prend son temps pour s'installer et le personnage, trop falot à mon goût, de ce coiffeur qui vit sous la coupe de sa mère ,ne m'aurait pas forcément donné envie de découvrir la suite .
Quant au volume trois , Au hasard Balthazar ! il résoud toutes les énigmes, éclaire plein de détails sous un nouveau jour et ne laisse pas le lecteur sur sa faim. Quant à la qualité esthétique, elle se maintient sans problème dans les trois volumes. Un régal pour les yeux !
Camille Jourdy m'a réconciliée avec la BD !

Donc on récapitule: dans l'ordre , Une impression de déjà vu, Haut les mains, peau de lapin, Au hasard, Balthazar !

Chez l'Ogresse, plein de liens dont un qui vous mènera à Camille Jourdy !

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06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : camille jourdy

13/06/2010

Rosalie Blum, II, Haut les mains, peau de lapin

Aude, ne va plus à l'université et glande avec un peu de mauvaise conscience en compagnie de son Kolocataire, encore plus fauché qu'elle et toujours entre deux projets de numéros de cirque foireux. Les journées sont monotones ausi quand Rosalie Blum, sa tante, demande à la jeune fille d'espionner un homme qui la suit, c'est avec enthousiasme  qu'Aude et ses amies Cécile et Bernadette se lancent dans l'aventure.
Camille Jourdy montre très bien cette paresse qui englue son héroïne, procrastinatrice de première, qui comate devant la télé plutôt et "oublie" systématiquement les rappels de la vie quotidienne.51TGdZ6haTL._SL500_AA300_.jpg
Les dessin fourmillent de détails et ceux qui occupent une pleine page sont de parfaits petits tableaux du quotidien, salon encombré, marché miteux, paysages de banlieue, qui prennent ici une dimension poétique et tendre. On en redemande ! Alors que celui-ou celle- qui a emprunté le tome 1 à la médiathèque se dépêche , bon sang de bois !

Il y avait (très ) longtemps que je n'avais pris un tel plaisir à lire et  à admirer une BD !

Rosalie Blum, tome II, Haut les mains , peau de lapin, Camille Jourdy, Actes Sud bd 2008.

Emprunté à la médiathèque.

Plein de liens chez Theoma !

17/02/2010

Eddy Milveux

51KECRGBT6L._SL500_AA240_.jpgQuand on sauve la vie d'une blatte magique, forcément la qualité des voeux qu'on va pouvoir faire exaucer s'en ressent. Loin de faciliter la vie -et les amours-d'Eddy, la blatte magique va le plonger dans des situations délirantes ou à tout  le moins gênantes, pour le plus grand plaisir du lecteur, petit ou grand.

Lu et approuvé par Ferdi ,10 ans.

Eddy Milveux,tome 1, Lisa Mandel, Milan 2004.

Emprunté à la médiathèque.

Il était temps que je découvre cette auteure !

06:00 Publié dans BD, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : lisa mandel, humour

15/12/2009

pico bogue, question d'équilibre

Chic, une nouvelle Bd de Pico Bogue !
Enrichie de nouveaux personnages, ainsi Antoine, l'ami de la famille, que Pico veut laisser à la porte car: "Mais sérieusement s'il entre, il va tout bouffer!" ,avec lesquels Pico discute de religion ou de l'existence ou non du père Noël.51cG5UVd2IL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA240_SH20_OU08_.jpg
En effet, l'automne et l'hiver sont cette fois en pleine actualité mais on peut compter sur Pico , son humour et sa poésie habituels pour revisiter "les marronniers" avec originalité. Qui d'autre que lui pourrait se déguiser "en effort d'imagination" pour Halloween ? Le recueil se clôt sur une thématique "Noël" avec un repas de famille qui pourrait tourner à l'aigre mais que Ana Ana va métamorphoser avec astuce et tendresse.
Une BD à lire en famille pour ne pas oublier que quand on a l'âge de Pico " ...c'est vraiment pas un problème de ne pas avoir embrassé une fille" "Mais ce qui me rend triste , c'est que jamais une fille n'a essayé de m'embrasser".

Merci Cath !

Pico Bogue, Question d'équilibre, 2009, Dargaud.

 

30/11/2009

L'ancien temps / le roi n'embrasse pas

"C'est un pays où l'eau voyage à l'envers. Alors quand on a des larmes elles tombent vers le ciel."

"J'ai menti et des choses se sont produites " annonce d'emblée le narrateur , un vieux loup lubrique sous la peau duquel se cache un enchanteur, grand-père de  la jolie Nadège, jeune femme rousse qui se change à son gré en renard et préfère la liberté à l'amour pépère que lui voue le jeune Cassian. Pourtant celui-ci , prêt à tout pour garder sa bien-aimée va se lancer à sa recherche dans une quête qui lui fera traverser un monde peuplé de chevaliers, de géants et de licornes.611EyFgzbPL._SL500_AA240_.jpg
Sfar brasse ici en un mélange iconoclaste des personnages classiques du récit initiatique mais il les dégage de leur gangue de clichés : Cassian jure comme un charretier, la licorne est rose et non point blanche. Le serpent quant à lui peut aussi bien être vu comme un trait d'union avec le "petit Prince" illustré par Sfar, ainsi d'ailleurs que le renard (écho peut être aussi de"la femme changée en renard"de D. Garnett ?) que comme un personnage symbolique traditionnel . Bref chacun pourra y voir les références qui lui parleront le plus.
Quant aux thèmes évoqués, le monothéisme- représenté sous la forme d'un cyclope-qui veut prendre la place des Dieux anciens, comment concilier liberté et amour, ils sont ici dépoussiérés. La franchise de certains personnages-auxiliaires livrant au lecteur les pensées les plus ambiguës des héros permet aussi au récit de se débarasser de tout faux-semblant. L'histoire avance à grands pas au milieu de paysages sylvestres traversés par des rivières dont il ne faut pas dévier le cours et qui nous rappellent qu'il faut écouter l'eau et accepter d'"avoir l'inconstance (et la joie) d'une rivière." Une traversée pleines de péripéties qu'il faut prendre le temps de relire pour encore plus l'apprécier.

L'ancien temps, le roi n'embrasse pas, Joann Sfar, le prolifique, Gallimard, 142 pages emplies de créatures oniriques.

Merci à Véronique et aux éditions Gallimard .

L'avis, plus réservé,  de Petites madeleines

Belle n'a pas aimé.

29/11/2009

Aya de Yopougon, tome 5

Ouvrir un volume d'Aya de Yopougon, c'est plonger avec délices dans l'univers haut en couleurs de la Côte d'Ivoire, son français imagé, riche en néologismes: "enceinter", en expressions parfois très crues"Ignace, faites des remontrances aux excréments, ils continuent de puer", c'est (re)découvrir, grâce aux dessins précis et plein de vie de Clément Oubrerie le marché africain, ses stands précaires où l'on achète les aliments non pas au kilo mais en petits tas déjà alignés sur l'étal. On sentirait presque l'odeur des épices, des poissons séchés et de tous ces aliments bizarres et colorés qui enchantent les yeux mais pas forcément nos narines européennes !
C'est entrer dans un monde où majoritairement les femmes se montrent à la fois plus courageuses et plus franches que les hommes, même si ceux-ci, au final, se ressaisissent sous leur influence...51znQKHSXFL._SL500_AA240_.jpg
N'ayant pas lu-malgré tous les éloges de la blogosphère-les volumes précédents, je suis néanmoins entrée avec facilité dans le monde d'Aya de Yopougon, un résumé des épisodes précédents, très rapide et efficace, m'ayant facilité la tâche. On passe avec aisance du monde citadin d'Aya avec ses ruelles et ses quartiers labyrinthiques au village de brousse, sans oublier quelques incursions dans le monde des africains de Paris.
Marguerite Abouet aborde cette fois le problème de tous ceux qui "se proclament du jour au lendemain, pasteur, prophète, évangéliste, révérend, apôtre, berger et j'en passe." et qui "prêchent souvent l'évangile de la prospérité", promettant "argent facile et (...) guérisons miraculeuses." Mais tout cela n'est pas pesant et l'humour prévaut toujours , ne serait ce que sous les traits d'un dévot empruntant les traits de James Brown. On sourit aussi devant la tête des futurs beaux-parents découvrant le physique ingrat de la charmante Isidorine et on suit, amusés, le périple du couple ,représenté en couverture, à la recherche de leur fils prodigue...
Des problèmes sérieux sont abordés avec délicatesse et justesse, on sourit beaucoup et on passe un excellent moment avec tous les personnages de cette BD.
J'ai particulièrement été séduite par le format et la clarté de la mise en page.

Aya de Yopougon, Tome 5 Marguerite Abouet, Clément Oubrerie, Gallimard 2009 , 106 pages trop bien même !

Évidemment, j'ai noté les 4 premiers tomes sur le cahier de suggestions de la médiathèque !

Merci à Véronique et aux éditions Gallimard .