07/03/2016
Aujourd'hui dans le désordre
"ça vit dans ce salon,. C'est délabré comme jamais, pourri, rôti, ça pue pas mal, mais ça vit vraiment dans ce salon et ça se mélange."
Louise et ses frères, qui vivent dans le grand appartement familial ,laissé à leur disposition par leurs parents, ont décidé de s'inscrire sur un site d'accueil de voyageurs. L'occasion de troubler un peu leur paisible routine genevoise.
Ils n’avaient pas prévu que, la tempête de neige aidant, leur logis serait bientôt plein comme un œuf et qu'il faudrait s'organiser pour faire face aux éléments et aux rencontres improbables.
Premier roman, Aujourd'hui dans le désordre possède un grand charme que ne saurait ternir la fin,aux dialogues un peu ratés. Guillaume Rihs a le chic pour nous décrire de très belles scènes, je pense en particulier au jardin public enfoui sous la neige ou la manière dont s'organise la lutte contre les éléments. On est avec les personnages,on partage leurs émotions et même si cela reste un peu léger, c'est ma foi fort agréable.
Ancheté sur la seule foi de son titere et de sa couverture !
Aujourd'hui dans le désordre, Guillaume Rihs, éditions Kero 2016, 232 pages qu je verrais fort bien adaptées au théâtre ou au cinéma.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : guillaume rihs
11/10/2013
Le temps, le temps
Deux veufs suisses, chacun à leur manière , tentent de freiner le temps car ils ne parviennent pas à admettre la mort de leurs épouses respectives. De surcroît, le narrateur veut trouver l'identité de l'assassin de sa femme.
Lent, répétitif, ennuyeux. Pas de temps à perde en ce moment donc lâche abandon. Un mystère reste non élucidé, comment les auteurs suisses parviennent -t-ils aussitôt à ce qu'on devine que l'action se déroule chez les Helvètes ?
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Lâches abandons, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : martin suter
28/03/2013
La plume de l'ours
"Mais enfin, il y a du vrai là-dessous: Duval en faisait un beau, d'ours !"
Carole Courvoisier, quand elle entame ses recherches sur le changement stylistique brusque du grand écrivain suisse Camille Duval est loin de se douter que son périple , commencé sur la côte Est des Etats-Unis, se poursuivra jusqu'en Alaska.
En sa compagnie, nous croiserons la route de personnages haut en couleurs allant de l'universitaire , plus concerné par le cadre d'un colloque que par les interventions de ses confrères, à l'étudiant quasi illettré qu'il faut pourtant appâter, en passant par un fondu d'animaux qui nous permettra , au terme de ce road movie ,de faire la connaissance de l'ours du titre, ourse d'ailleurs fort craquante !
La plume est alerte, élégante, fort bien imagée et l'auteure prend beaucoup de plaisir (et nous avec elle) à se moquer du tout petit monde des universitaires en général et des chercheurs en littérature en particulier. On pense bien évidemment à Allison Lurie ou à David Lodge mais sans le côté vieux routier de l'écriture car Caroline Allamand possède une fraîcheur revigorante. Un bien joli début en littérature !
Merci Clara pour cette découverte !
Kathel a été conquise!
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : carole allamand
03/05/2012
Samedi 14
"J'y suis à perpète dans le paysage."
Pas de bol ! Alors qu'il était retiré des affaires et vivait tranquillement à la campagne, un ancien terroriste voit soudain débarquer chez lui des CRS . Le motif ? Ses voisins, des gens très tranquilles et modestes, ont eu la mauvaise idée d'engendrer il y a quelques années celui qui est maintenant devenu le nouveau ministre de l'intérieur.
Et tout ça un vendredi 13 ! La moutarde va monter au nez chatouilleux de Maxime et le revoilà parti en cavale, en profitant au passage pour ridiculiser les forces de l'ordre et multiplier les rebondissements. De la belle ouvrage !
Samedi 14, Jean-Bernard Pouy, Editions La Branche 2011 ,175 pages gouleyantes.
Merci Cuné !
Mous a été séduite aussi !
06:02 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean-bernard pouy
21/10/2011
Allmen et les libellules
"Le calme qui s'était emparé de lui depuis qu'il avait décidé de se battre n'était que superficiel. Comme tant de choses dans sa vie."
Préserver les apparences pour ne pas nuire à sa réputation de solvabilité, voici tout ce qu'il reste à Allmen après avoir dilapidé la fortune paternelle. Le dandy esthète a aussi eu recours à quelques larcins et doit affronter un créancier moins patient mais, la chance aidant découvre cinq coupes Art Nouveau ornées de libellules.
Parviendra-t-il à s'en emparer pour régler ses dettes ?
L'argument est mince, le personnage même pas sympathique , les péripéties mollassonnes. On se laisse porter par le style élégant mais on ne retiendra pas grand chose de ce roman, à part l'art de faire des dettes (porter beau et laisser de gros pourboires).
Le monde des collectionneurs est à peine effleuré, le couple maître/valet vu cent fois, et tout cela manque de conviction car restant trop feutré. On s'ennuie avec élégance.
Adieu Suter !
Sibylline n'est pas plus enthousiaste.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, schtroumpf grognon le retour
13/09/2011
Le diable de Milan
"-C'est la vieille question: qu'est-ce qu'on élimine, les symptômes ou les causes ?
- Ou les auteurs ? "
Une femme, Sonia, victime d'hallucinations depuis un "bad trip", échappe à un mari charmeur mais brutal. Elle se réfugie dans un grand hôtel des Alpes suisses où elle pourra exercer son métier de physiothérapeuthe.
Du calme, elle ne veut que du calme , afin de se reconstruire. C'est sans compter sur une série de faits étranges qui semblent corroborer une sinistre prédiction, celle du Diable de Milan.
Climat étouffant, personnages quasi isolés dans cette station où il pleut en continu, l'angoisse monte , à peine troublée par les pointes d'humour acariatre d'une vieille cliente exigeante qui balance des horreurs avec jubilation.
Avec ce personnage de femme complexe et plus fort qu'il n'y paraît de prime abord, Martin Suter est ici à son sommet ! Une grande économie de moyens pour une efficacité maximum, des rebondissements et des retournements de situation parfaitements huilés qui font battre le coeur du lecteur !
Le diable de Milan, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni Points seuil , 311 pages scotchantes !
Mon préféré de cet auteur avec La face cachée de la lune !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : martin suter
31/08/2011
Lila, Lila
"Si ce qui les avait réunis provoquait leur désunion ? "
Pour conquérir la belle qui ne regarde pas le simple garçon de café qu'il est, David Kern, grâce à un manuscrit opportunément découvert, se glisse dans la peau d'un écrivain. Bien évidemment la situation va bientôt devenir problématique ,et ce à plus d'un titre, car on ne s'improvise pas romancier !
Beaucoup d'humour dans ce Lila, Lila où Suter brosse le portrait de tous ceux qui gravitent dans le monde du livre et un suspense qui se résoudra, comme souvent chez cet auteur par une cabriole finale !
Un bon moment de lecture avec une mention spéciale pour une "mouche du coche" plus vraie que nature !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : martin suter, mode d'emploi pour devenir écrivain
29/08/2011
Skoda
Seuls survivants d'un raid aérien, un jeune soldat et, à l'intérieur d'une Skoda, un bébé. Le jeune homme, sans même connaître le sexe de l'enfant le baptise de la marque de l'automobile et l'emporte avec lui.
Dans un pays jamais nommé, car cela pourrait se passer n'importe où ,commence alors une traversée d'un monde en guerre , un univers où la vie et la mort sont étroitement entremêlées.
L'apprenti-père rencontrera toutes sortes de gens, et les femmes ne seront pas les moins courageuses ni les moins généreuses, connaîtra des expériences d'une violence extrême , contrebalancées par quelques moments de grâce.
Un roman d'une grande économie de moyens, qui se lit quasiment en apnée. Un thème qui n'entraîne pas d'emblée l'adhésion mais un roman d'une force redoutable.
Skoda, Olivier Sillig, Buchet-Chastel, 102 pages denses.
Merci à Antigone de m'avoir si gentiment forcé la main !:)
Stéphie a aussi été conquise !
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : olivier sillig
08/08/2011
Un ami parfait
"Je suis devenu le contraire absolu de moi-même."
Victime d'une amnésie qui a effacé cinquante jours de sa mémoire, le journaliste Fabio Rossi part à la recherche de ses souvenirs mais aussi de lui même. Est-il ce journaliste intègre prêt à dénoncer tous les scandales ou cet homme attiré par l'argent et par une vie facile et décomplexée ? De qui est-il vraiment amoureux ? Et enfin son ami Lucas est-il vraiment aussi parfait qu'il le croit ?
Une nouvelle fois Martin Suter se plonge dans les mécanismes fascinants de la mémoire et la description de la rééducation de Fabio est vraiment intéressante. Il n'en reste pas moins que ,docteur Jekyll ou Mister Hyde, Fabio le macho n'a su ni me toucher ni m'intéresser vraiment. Reste une intrigue comme d'habitude au cordeau avec une pirouette finale comme Suter en a le secret.
Emprunté à la médiathèque.
Un ami parfait, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Christian Bourgois Editeur 2002, 373 pages qui manquent un peu de chair.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, journalisme, amitié
03/08/2011
Le dernier des Weynfeldt
"L'argent et les bonnes manières, c'est un mélange rare."
La vie bien lisse d''Adrian Weynfeldt, expert en art et dernier descendant d'une riche famille suisse va être troublée par l'irruption de deux femmes . L'une a le chic pour se fourrer dans les ennuis par amour du grand geste, Lorena . L'autre figure bien sagement en apparence sur un tableau de Félix Valloton: Femme nue devant une salamandre, tableau que va lui demander de mettre en vente un vieil ami de la famille.
Commence une série de retournements de situations dans le monde feutré de l'art, dont le lecteur sort un peu étourdi mais ravi par la virtuosité de Martin Suter.
Le portrait d'Adrian est subtil et feutré mais le jeune homme est plus retors qu'il n'y paraît et avec lui générosité ne rime pas avec manque de lucidité.
Emprunté à la médiathèque.
Le dernier des Weynfeldt, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Christian Bourgois Editeur 2008, 340 un chouïa trop lisses à mon goût.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : martin suter