11/10/2013
Le temps, le temps
Deux veufs suisses, chacun à leur manière , tentent de freiner le temps car ils ne parviennent pas à admettre la mort de leurs épouses respectives. De surcroît, le narrateur veut trouver l'identité de l'assassin de sa femme.
Lent, répétitif, ennuyeux. Pas de temps à perde en ce moment donc lâche abandon. Un mystère reste non élucidé, comment les auteurs suisses parviennent -t-ils aussitôt à ce qu'on devine que l'action se déroule chez les Helvètes ?
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Lâches abandons, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : martin suter
21/10/2011
Allmen et les libellules
"Le calme qui s'était emparé de lui depuis qu'il avait décidé de se battre n'était que superficiel. Comme tant de choses dans sa vie."
Préserver les apparences pour ne pas nuire à sa réputation de solvabilité, voici tout ce qu'il reste à Allmen après avoir dilapidé la fortune paternelle. Le dandy esthète a aussi eu recours à quelques larcins et doit affronter un créancier moins patient mais, la chance aidant découvre cinq coupes Art Nouveau ornées de libellules.
Parviendra-t-il à s'en emparer pour régler ses dettes ?
L'argument est mince, le personnage même pas sympathique , les péripéties mollassonnes. On se laisse porter par le style élégant mais on ne retiendra pas grand chose de ce roman, à part l'art de faire des dettes (porter beau et laisser de gros pourboires).
Le monde des collectionneurs est à peine effleuré, le couple maître/valet vu cent fois, et tout cela manque de conviction car restant trop feutré. On s'ennuie avec élégance.
Adieu Suter !
Sibylline n'est pas plus enthousiaste.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, schtroumpf grognon le retour
13/09/2011
Le diable de Milan
"-C'est la vieille question: qu'est-ce qu'on élimine, les symptômes ou les causes ?
- Ou les auteurs ? "
Une femme, Sonia, victime d'hallucinations depuis un "bad trip", échappe à un mari charmeur mais brutal. Elle se réfugie dans un grand hôtel des Alpes suisses où elle pourra exercer son métier de physiothérapeuthe.
Du calme, elle ne veut que du calme , afin de se reconstruire. C'est sans compter sur une série de faits étranges qui semblent corroborer une sinistre prédiction, celle du Diable de Milan.
Climat étouffant, personnages quasi isolés dans cette station où il pleut en continu, l'angoisse monte , à peine troublée par les pointes d'humour acariatre d'une vieille cliente exigeante qui balance des horreurs avec jubilation.
Avec ce personnage de femme complexe et plus fort qu'il n'y paraît de prime abord, Martin Suter est ici à son sommet ! Une grande économie de moyens pour une efficacité maximum, des rebondissements et des retournements de situation parfaitements huilés qui font battre le coeur du lecteur !
Le diable de Milan, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni Points seuil , 311 pages scotchantes !
Mon préféré de cet auteur avec La face cachée de la lune !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : martin suter
31/08/2011
Lila, Lila
"Si ce qui les avait réunis provoquait leur désunion ? "
Pour conquérir la belle qui ne regarde pas le simple garçon de café qu'il est, David Kern, grâce à un manuscrit opportunément découvert, se glisse dans la peau d'un écrivain. Bien évidemment la situation va bientôt devenir problématique ,et ce à plus d'un titre, car on ne s'improvise pas romancier !
Beaucoup d'humour dans ce Lila, Lila où Suter brosse le portrait de tous ceux qui gravitent dans le monde du livre et un suspense qui se résoudra, comme souvent chez cet auteur par une cabriole finale !
Un bon moment de lecture avec une mention spéciale pour une "mouche du coche" plus vraie que nature !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : martin suter, mode d'emploi pour devenir écrivain
08/08/2011
Un ami parfait
"Je suis devenu le contraire absolu de moi-même."
Victime d'une amnésie qui a effacé cinquante jours de sa mémoire, le journaliste Fabio Rossi part à la recherche de ses souvenirs mais aussi de lui même. Est-il ce journaliste intègre prêt à dénoncer tous les scandales ou cet homme attiré par l'argent et par une vie facile et décomplexée ? De qui est-il vraiment amoureux ? Et enfin son ami Lucas est-il vraiment aussi parfait qu'il le croit ?
Une nouvelle fois Martin Suter se plonge dans les mécanismes fascinants de la mémoire et la description de la rééducation de Fabio est vraiment intéressante. Il n'en reste pas moins que ,docteur Jekyll ou Mister Hyde, Fabio le macho n'a su ni me toucher ni m'intéresser vraiment. Reste une intrigue comme d'habitude au cordeau avec une pirouette finale comme Suter en a le secret.
Emprunté à la médiathèque.
Un ami parfait, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Christian Bourgois Editeur 2002, 373 pages qui manquent un peu de chair.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, journalisme, amitié
03/08/2011
Le dernier des Weynfeldt
"L'argent et les bonnes manières, c'est un mélange rare."
La vie bien lisse d''Adrian Weynfeldt, expert en art et dernier descendant d'une riche famille suisse va être troublée par l'irruption de deux femmes . L'une a le chic pour se fourrer dans les ennuis par amour du grand geste, Lorena . L'autre figure bien sagement en apparence sur un tableau de Félix Valloton: Femme nue devant une salamandre, tableau que va lui demander de mettre en vente un vieil ami de la famille.
Commence une série de retournements de situations dans le monde feutré de l'art, dont le lecteur sort un peu étourdi mais ravi par la virtuosité de Martin Suter.
Le portrait d'Adrian est subtil et feutré mais le jeune homme est plus retors qu'il n'y paraît et avec lui générosité ne rime pas avec manque de lucidité.
Emprunté à la médiathèque.
Le dernier des Weynfeldt, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Christian Bourgois Editeur 2008, 340 un chouïa trop lisses à mon goût.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : martin suter
02/08/2011
Small world/Je n'ai rien oublié
"Une vie comme celle qu'il avait menée n'était supportable que si l'on avait appris dès l'enfance à tout refouler."
"Small world! Que le monde est petit !" a l'habitude de s'exclamer le sexagénaire Conrad Lang quand il n'identifie plus les personnes qu'il rencontre. Un moyen de masquer ses troubles de mémoire, troubles qui seront bientôt identifés comme étant les signes de la maladie d'Alzheimer.
Pas de chance vraiment pour celui qui venait de secouer le joug de sa relation maître/esclave avec son celui avec qui il avait été élevé par caprice, fils de milliardaire, lui qui n'était que le fils d'une servante. Son seul désir étant d'exister aux yeux de ce tout petit monde des richissimes familles suisses au sein desquelles il évolue, plus toléré qu'apprécié.
Mais ses troubles de mémoire font ressurgir, sous fome de retours en arrière des souvenirs de son enfance et cela vient va s'avérer bientôt très dangereux pour le vieil homme...
Utiliser la maladie d'Alzheimer comme moyen d'éclairer un passé qu'on a tout fait pour étouffer voilà un ressort dramatique efficace et Martin Suter, dans son premier roman, ne l'exploite pas de manière mécanique mais pleine d'empathie pour ce vieil homme déchu, alcoolique qui deviendra , sans vraiment s'en rendre compte un appui libérateur pour une jeune femme.
Un portrait émouvant mais jamais pathétique et une intrigue qui tient en haleine le lecteur, jusqu'au rebondissement final. Un sans faute pour ce "thriller familial" comme l'appelle le réalisateur Bruno Chiche !
Emprunté à la médiathèque.
Small world, Martin Suter, traduit de l'allemand par Henri-Alexis Baatsch, Christian Bourgois Editeur, 1998, 359 pages addictives.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : martin suter, alzheimer, maître esclave
11/07/2011
La face cachée de la lune
"Dans la forêt, comme n'importe quelle autre créature, , il n'était ni bon ni mauvais."
Est-ce parce qu'il a consommé des champignons hallucinogènes ou parce qu'il en avait assez de sa vie trop lisse d'avocat d'affaires et n'attendait qu'un déclic, toujours est-il qu'Urs Blank va mettre " en actes la totalité de ses pensées" et ce, avec la plus grande liberté, sans être freiné par une quelconque morale.
Simultanément, il trouvera dans la forêt un univers dans lequel il se retrouvera et se fondra en totale symbiose, s'adaptant avec une grande habileté.
Plus rien, ou presque ne le rattachera à son ancien Moi, raffiné , bourgeois et urbain, dans tous les sens du terme. Mais user de la violence sans remords laisse forcément des traces et Urs, devenu en queqlque sorte un ours, devra bien un jour affronter le chasseur...
Quel bonheur que ce livre où Martin Suter, sous couvert d'un "pétage de plomb" dû aux champignons hallucinogènes, nous brosse le portrait poétique et précis d'un retour à la nature d'un genre bien particulier. Les descriptions de la flore et de la faune sylvicoles sont particulièrement réussies, l'intrigue est haletante et l'humour bien présent, ce qui ne gâche rien.
On en arrive même à éprouver de la sympathie pour cet homme qui se lâche et accomplit peut être ce que nous pourrions faire si nous étions nous aussi dénués de toute morale, si nous partions nous aussi à la découvertes de La face cachée de la lune...Un livre puissant !
La face cachée de la lune, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Christian Bourgeois 200, 333 pages à la croisée de American Psycho et de L'homme qui marchait sur la lune.
Emprunté à la médiathèque. Disponible en points seuil (2002).
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07/07/2011
Le cuisinier
"-Eh! Il y a des gens à l'intérieur qui ont encore du travail !"
Sous-employé dans un restaurant suisse à la mode où on le cantonne aux tâches subalternes, le jeune réfugié tamoul Maravan, une fois licencié, concoctera à son compte des repas moléculaires et aryuvédiques aux propriétés aphrodisiaques. Loin de faire son bonheur, ces repas le mettront en contact avec des clients en apparence policés mais qui pratiquent l'hypocrisie avec une belle ardeur .
La Suisse, paradis fiscal en perte de vitesse en cette année 2008 demeure néanmoins celui des compromis et des tractations souterraines.
Dans ce roman, Martin Suter dénonce aussi bien les agissements des Tigres Tamouls rackettant leurs compatriotes réfugiés en Helvétie que les manigances des autochtones ,trafiquant d'armes par opportunisme, soulignant au passage l'importance d'agir en conscience, quelle que soit sa profession.
L'intrigue est parfaitement huilée( jusqu'au coup de théâtre final), les personnages bien campés, la style fluide et sans aspérités . D'où vient alors ce sentiment de rester quelque peu sur sa faim, un comble pour un texte célébrant la nourriture ? Peut être de la volonté de boucler à tout prix de manière optimiste, affaiblissant ainsi la portée d'un texte qui manque un peu d'acicidité.
Le cuisinier, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Points Seuil 2011,317 pages qui se lisent sans déplaisir, pages suivies de quelques recettes destinées aux amateurs de cuisine exotique moléculaire...
Mais aucune recette de gâteau d'anniversaire pour fêter la cinquième année de ce blog !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : martin suter, cuisine tamoule