18/12/2014
La faute
"Elle sait que je fais de gros efforts pour m'améliorer en tant que mère, même si je ne pourrais jamais rivaliser avec elle."
Roman de la culpabilité , annoncé d'emblée par le titre français, La Faute (en VO :Just What Kind of Mother Are You? , encore plus accusateur , selon moi ) fait la part belle à la psychologie plus qu'au polar , même si le personnage de la policière est tout sauf secondaire .Les personnages féminins y ont la part belle et le processus d'identification fonctionne à merveille.
Chacune d'entre nous peut en effet se reconnaître dans ce personnage de mère de famille débordée entre sa famille et son refuge pour animaux,( ce qui nous vaut entre autres de belles tirades sur les maîtres inconscients, frappées au coin du bon sens ), placée dans une situation intenable .
L'intrigue est plus sophistiquée qu'il n'y paraît à première vue, Paula Daly sait raconter une histoire, même si la langue qu'utilise ses personnages flirte souvent avec le trivial, ce qui peut être dérangeant. Certaines scènes sont à mon avis ratées, mais on est totalement tenu en haleine et on dévore d'une traite ce roman à la fois facile, populaire ( rien de péjoratif pour moi dans cette appellation) et hautement addictif.
Un énorme merci aux viles tentatrices qui m'ont donné envie de lire ce roman : Clara et Cuné ! Je semble être sortie de ma mauvais passe, merci les filles ! : )
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : paula daly
15/12/2014
Pourquoi l'esprit de Noël ne passera pas par moi #3 et c'est tout.
à la demande générale d'Aifelle, voici le dernier volet de ma trilogie noëllesque.
"Qui va s'occuper du cadeau de mamie ?"
Nombre de joueurs: 2x 5 couples. Tu te dis donc, dans ta grande naïveté, quand tu débarques dans la famille que , tous les 5 ans , grand maximum, ce sera ton tour de jouer. Que nenni.
Parce qu’il y a des règles implicites que tu découvriras au fil des ans et de tes déconvenues.
Règle implicite numéro 1 : le premier qui pose la question fatidique (cf supra) a gagné le droit de chercher le saint Graal. Si tu échoues, tu rejoueras l'an prochain. Si tu réussis, aussi.
Règle implicite numéro 2 : Si tu es mère de famille au foyer ou enseignante, ce qui revient quasiment au même non ?, tu es sensée disposer de temps .Faire du shopping dans le vent, la pluie, le froid (ne pas barrer de mentions inutiles) te fera faire,en outre, un peu d'exercice. Tu en as bien besoin.
Règle implicite numéro 3 : les pièces rapportées sont pénalisées d'emblée car les naturels sont rompus à la règle numéro 1. Depuis des lustres.
PS :Si tu remplis les conditions numéro 2 et 3 et que tu disposes d'un fond de culpabilité et/ou d'une mentalité de bonne élève, tu vas en prendre pour longtemps.
De toutes façons, baisse la tête, un nouveau tour s'annonce: l'anniversaire de mamie c'est en janvier...
Mais pour oublier tout ça, on se repasse en boucle mon film de Noël préféré de tous les temps, Love actually avec Hugh, jeune et beau (soupir).
Ce soir ,sur nos petits écrans.
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (18)
14/12/2014
Pourquoi l'esprit de Noël ne passera pas par moi #2
Qui dit repas de Noël (25 décembre , 13 heures) dit invitations, imposées ou pas.
Et là entre
- ceux qui confirment la lecture de votre mail ,mais ne vous répondent pas .
- celle qui vous répond ,mais pour vous demander de confirmer la date et l'heure car elle a effacé par erreur votre mail.(Vous avez juste envie de lui répondre qu'en raison du réchauffement climatique Noël aura lieu cette année le 14 juillet et qu'on fera un barbecue mais bon).
-ceux qui organisent en catimini (mais, chut !, vous avez vos informateurs) une table ronde pour décider s'ils vont venir et envoient un mail lapidaire pour confirmer finalement. (tant d'enthousiasme laisse pantois).
- ceux qui fuient les repas de fêtes depuis toujours (explicitement pour éviter de recevoir chez eux) , mais qui ,au vu de leurs dates de location de gîte, vont venir,parce que hein, on ne va pas rester tout seuls.
-ceux qui cumulent plusieurs items (si, si, c'est possible).
On ne sait que choisir.
Excusez-moi ,
à cause de mon état hystérique
ma grammaire s' est envolée par la fenêtre !
(traduction littérale)
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (17)
13/12/2014
Pourquoi l'esprit de Noël ne passera pas par moi #1
Pourtant, tout avait bien commencé.
Sur un coup de tête, je m'étais inscrite à un atelier couronne de l'avent, que j'avais bien l'intention, en supprimant les bougies, de transformer en couronne d'accueil. Depuis le temps que j'en cherchais une qui me plaise, j'allais enfin pouvoir frimer.
L'esprit embrumé, j'avais oublié quelques points de détails que la réalité s'est chargée de me renvoyer en pleine face.
D'abord, cet atelier avait lieu en fin de semaine dans un village voisin, perdu au milieu des champs. Ce qui m'a valu des sueurs froides car se faire doubler sans visibilité sur une route boueuse qui serpente dans la nuit, c'est moyen.
Deuxio, à la campagne, si tu n'as pas torturé la maîtresse de maternelle avec les autochtones, tu es , au mieux, même après 25 ans dans le sus-dit village, un nouveau, au pire un étranger. Je te laisse imaginer quand tu te pointes dans un village voisin. Tu passes aussi inaperçue que la mouche tombée dans le bol de lait.
Ensuite, tout le monde s'est pointé à la même heure. Il allait donc falloir attendre , debout, dans le froid de l'arrière -boutique de la fleuriste-décoratrice-vendeuse de thé. Ce qui laissait le temps d'observer celles qui étaient déjà au boulot.
Et là, mes deux mains gauches ont commencé à envoyer des signaux de détresse. Du genre de ceux qu'on lance quand on t'a dit "Viens, ce sera sympa, on débute tous et on va bien se marrer" et que tu découvres que tout le monde est au top. Sauf toi. Un pistolet à colle, j'en avais déjà entendu parler mais , pour moi, son existence se situait quelque part, dans les limbes de l'inaccessible.
Ensuite, ce furent mes pieds: "On caille !". Puis mon dos :"Tu dois t'asseoir!". J'ai donc capitulé et apès trois quarts d’heure, j'ai levé le camp.
Qu'on ne me parle plus de couronne de Noël. Merci.
08:50 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (18)
10/12/2014
J'en suis restée comme deux ronds de flan...
Dans le dossier de Muze (janvier-février-mars 2015) j'ai découvert que l'écrivaine Anne Perry fut condamnée à l'âge de 15 ans pour le meurtre de la mère de sa meilleure amie, en compagnie de cette dernière !
Les deux jeunes filles ont frappé avec une brique dissimulée dans un bas, une quarantaine de fois.
Ce fait-divers a d'ailleurs inspiré le film "Créatures Célestes" de Peter Jackson,en 1994.
18:27 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (29)
Fun home / C'est toi ma maman ?
"Sa honte habitait notre maison, aussi invisible et envahissante que le musc aromatique du vieil acajou."
Précisons d'emblée que j'ai lu ces deux romans graphiques dans l'ordre inverse de parution (C'est toi ma maman ? attend désespérément un billet depuis cet été) et que j'ai acheté Fun Home en poche, qui s'est avéré plus maniable et plus léger dans tous les sens du terme.
Dans chacun de ces volumes l'auteure interroge ses relations à chacun de ses parents , mais si la construction de Fun home est volontairement complexe, la narration en est , paradoxalement, plus fluide. Le "coming out" d' Alison Bechdel précède de peu le suicide ou accident (?) du père, homosexuel honteux et l'auteure dépeint très bien cette enfance si particulière au sein d'une famille d'artistes où règnent les non-dits, le tout dans une bicoque gothique, salon funéraire de surcroît.
J'ai moins apprécié le second volume, placé sous l'égide de Virginia Woolf (il m'a donné envie de relire La promenade au phare) et de la psychanalyse, (le premier faisait référence à l'Ulysse de Joyce) qui m'a semblé plus ardu , voire trop fouillé et au final peu satisfaisant dans l'analyse.
Bilan en demi-teinte donc.
Le billet d'Antigone.
06:00 Publié dans Autobiographie, BD | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : alison bedchel
08/12/2014
La femme d'un homme
"ça ne sert à rien de construire un mur de mots. Les mots sont comme des outils, facilement convertibles en armes, qui bâtissent des clôtures là où elles ne sont pas essentielles. La vie ne se résume pas aux mots. Les gens, par nature, baignent dans l’ambivalence, entraînés par des vents capricieux et agités."
Beaucoup de non-dits dans le couple en apparence idéal que forment depuis vingt ans, Todd, promoteur immobilier ambitieux, et Jodi, thérapeute à mi-temps. Un élément perturbateur, dont Jodi veut à tout prix minorer l'importance, va rompre cette belle harmonie et entraîner le couple dans un maelstrom d'émotions et de situations qu'ils ne parviendront plus à maîtriser.
The silent wife, titre original du roman, rend bien compte de la manière si particulière de l'héroïne de gérer ses émotions et sa vie. Tant de perfection,( elle est très classe, veut faire de sa vie un modèle de perfection et pour cela sélectionne soigneusement ses patients pour ne pas sortir de sa zone de confort et de compétence ), des apparences aussi lisses, ne peuvent évidemment que cacher un grand bazar intérieur que le lecteur découvrira progressivement, même s'il ne sera jamais clairement nommé.
Et c'est ce que j'ai aimé dans ce thriller psychologique où, à mon avis, la psychologie domine largement: si comme l’écrit Cuné, on flirte avec les clichés, les personnages sont beaucoup plus fouillés qu'il n'y paraît et cette volonté de ne rien nommer précisément est extrêmement efficace du début à la fin. Une narration fluide, des rebondissements surprenants, un pur régal piqueté de marque-pages !
La femme d 'un homme, A S A Harrison, traduit de l'anglais par Audrey Coussy, Livre de poche 2014.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : a s a harrison
04/12/2014
Promenade hivernale
Il fait froid. Tu chausses tes tennis. Tu enfiles ta doudoune. Tu t'entortilles dans ton snood en manquant t'étrangler. Tu coiffes le tout d'un bonnet . Ah, ne pas oublier les mitaines à capuches et le gilet fluo. Tu équipes le chien qui en douze ans d'âge n'a toujours pas appris à mettre sa laisse et son collier.
Vous sortez. Il se soulage à trois mètres de la maison, refuse d'avancer plus avant. Vous rentrez.
Durée de la promenade : 3 minutes chrono.
19:48 Publié dans Croqué sur le vif | Lien permanent | Commentaires (11)
02/12/2014
Petit enfer dans la bibliothèque
"La déflagration avait projeté un exemplaire de L'Amour au temps du choléra sur son visage avec tant de force qu'un œil avait été touché et que le texte du roman s'était imprimé su rune joue et le front de façon définitive. ça lui donnait une mine austère , mais au moins avait-il de la lecture quand il se rasait."
Quand un auteur a la gentillesse de résumer son roman page 13, on ne va pas se gêner : "Les événements décrits dans ces pages se sont déroulés au cours d'une semaine très chargée de la fin de l'été 2004. Une semaine qui avait débuté par une expédition à Swindon pour dénicher un boulot et s'était terminée par des torrents de feu purificateur tombant des cieux, une révision du budget opérationnel des services des bibliothèques du Wessex et par la mort de Gavin Watkins abattu par d'un coup de feu par mon fils. ce dernier point était particulièrement déprimant-surtout pour Gavin." Prolepse ultime ou sabordage masochiste ? Je l'envisagerais plutôt comme l'ossature solide d'un roman foisonnant de surprises, d'humour et d'amour forcené des livres et de la littérature.
C'est toujours un plaisir fou de retrouver Thursday Next, devenue au fil du temps et des aventures une quinquagénaire un peu cabossée , mais toujours partante pour affronter Goliath et ses sbires. Jasper Fforde utilise en virtuose ce que lui permet la littérature en matière de surprises, crée des personnages haut en couleurs, un univers complètement fou, paradis ou enfer des bibliothécaires,nous plonge dans la perplexité, nous embrouille et , hop à quelques encablures de la fin , tout devient clair mais pas totalement résolu car un nouveau volume est en vue ! Un pur régal, hautement addictif !
Petit enfer dans la bibliothèque, Jasper Fforde, traduit de l’anglais par Jean-François Merle, Fleuve éditions 2014, 408 pages piquetées de marque-pages.
06:01 Publié dans Humour, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jasper fforde
Série Thursday next
- L'Affaire Jane Eyre, Fleuve noir, 2004 ((en) The Eyre Affair, 2001) clic
- Délivrez-moi !, Fleuve noir, 2005 ((en) Lost in a Good Book, 2002)
- Le Puits des histoires perdues, Fleuve noir, 2006 ((en) The Well of Lost Plots, 2003) clic
- Sauvez Hamlet !, Fleuve noir, 2007 ((en) Something Rotten, 2004) clic
- Le Début de la fin, Fleuve noir, 2008 ((en) First Among Sequels, 2007) clic
- Le Mystère du hareng saur, Fleuve noir, 2013 ((en) One of Our Thursdays Is Missing, 2011) clic
- petit enfer dans la bibliothèque , Fleuve, 2014The Woman Who Died a Lot, 2012 clic
- Dark Reading Matter
05:55 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jasper fforde, thursday next