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28/04/2025

Pour tout le monde en même temps

"L'écriture m'aide, mais c'est l'amitié qui me sauve. "

Pendant le confinement, Sophie Divry choisit de vivre à Lyon, dans son appartement où la fin d'une relation la laissera totalement seule. Elle choisit ici de nous livrer des extraits de son journal intime, tenu du 16 mars 2020  au 11 mai 2020, et de les faire résonner avec des interviews, réalisées quatre ans plus tard ,des gens avec lesquels elle était en contact, à cette époque si particulière. sophie divry
Liberté est laissée aux lecteurs, lectrices de se rendre directement , ou pas, à ces échanges dont les références sont données à chaque fois.
Des phrases extraites de discours, politiques, médiatiques, scientifiques, émaillent également  cet objet littéraire avec des typographies différentes, voire en bleu, pour mieux nous replonger dans cette ambiance où le mot "guerre" résonnait sans cesse.
Ressentis différents, analyses politiques ou psychologiques, adaptation-ou pas-, soumission ou ruses pour gratter quelques moments de liberté, quelques espaces où respirer enfin, tout cela se donne à voir dans un récit très tenu, pudique mais qu'on devine très sincère. 137 pages qui nous replongent aussi dans nos souvenirs pour prolonger la réflexion. Un livre qui ne donne pas de leçons, ne verse pas dans l'introspection à outrance, mais propose un échantillon varié de ressentis  intéressants dans une forme singulière et parfaitement adaptée. Un grand bonheur de lecture.  

 Editions  du Seuil 2025.

10/01/2020

Journal d'irlande ...en poche

"Ce qui s'installe, se crée entre deux membres d'un couple qui a longtemps vécu ensemble, c'est autre chose que la tendresse. C'est , je crois une peur commune de la mort : de la mort de l'autre, plus que de la sienne."

Blandine De Caunes souligne à juste titre dans sa préface que l’œuvre de sa mère a commencé par la publication du célèbre Journal à quatre mains (rédigé avec Flora Groult) et qu'elle se clôt donc suivant la volonté de la défunte par l'édition de ces Carnets de pêche et d 'amour allant de 1977 à 2003.
Le sous-titre de ce journal indique bien les deux thèmes principaux de ce texte et la place prépondérante accordée à la passion pour la pêche , place qui, je dois l'avouer, a fini par me lasser.benoîte groult
Par contre, l'analyse ,parfois féroce ,des relations entre  Paul Guimard, Benoîte Groult et l'amant de cette dernière surprendra un peu par son intensité. Certes, la situation était connue de tous les membres de la famille (et des lecteurs des Vaisseaux du cœur  par exemple) mais l'écrivaine se montre sans complaisance envers son mari vieillissant qui ne supporte plus cette situation alors que, dans sa jeunesse il avait allègrement trompé son épouse.
On se sent parfois de trop dans cette lecture, même si la revendication par cette femme âgée du droit au plaisir est un acte qui s'inscrit logiquement dans la démarche de cette écrivaine féministe .

13/11/2019

Post-scriptum

1982-2013, telles sont les dates butoirs de ce nouveau volume du journal de Jane Birkin (je n'ai pas lu le premier volume).
Évidemment, ils faut aimer cette artiste pour avoir envie se pencher ainsi sur des extraits choisis, commentés et annotés par l'autrice a posteriori, mais l'écriture, très fluide et le portrait qui se dessine en filigrane de celle qu'on a l'impression de connaître par cœur, tant elle s'est livrée dans des interviews sans fards, font que l'on est forcément séduits, tant par sa franchise que par son manque total d'arrogance.jane birkin
Elle n'est évidemment pas parfaite, Jane, et elle ne se présente pas comme telle, loin s'en faut,  mais son joli brin de plume, son humour  font que l'on en découvre de nouvelles facettes de notre Anglaise préférée.
Éludant d'une pirouette la maladie, revenant avec élégance sur ses amours, ses filles, ses échecs, parfois, ses deuils, elle nous livre ici ce qu'elle veut bien nous donner et c'est tant mieux car on n'a pas l'impression de lire par dessus l'épaule de quelqu’un.

Fayard 2019.

06:00 Publié dans journal intime | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jane birkin