05/02/2024
Fantastique histoire d'amour
"-attendre quelqu'un dans un McDo un dimanche soir de pluie étant une démonstration redoutable de la nullité morale du capitalisme. "
Un homme, fasciné, observe une jeune femme qui, dans un parc de Lyon, nourrit, à la main, des mésanges.
Lui, c'est Bastien, inspecteur du travail . Il ne se remet pas d'avoir été quitté et supporte difficilement de ne pouvoir être efficace que pour une toute petite partie des salariés qui le contactent.
Elle, c'est Maïa, journaliste scientifique, elle assume pleinement ses envies charnelles et son célibat.
Pour que ces deux-là soient réunis-ou pas-, il faudra une tante physicienne au CERN qui vient de faire une expérience (ratée) sur un cristal scintillateur et une compacteuse "responsable" d'un accident de travail (ou serait-ce un homicide? ).
Explorant cette fois le territoire du thriller; Sophie Duvry, nous livre un roman hautement addictif qu'on se réjouit de retrouver le soir tant elle joue avec nos nerfs mais sait aussi nous émouvoir avec ces deux bras-cassés de l'amour.
Une pointe de roman social, une critique du financement privé de la recherche scientifique viennent relever le tout et des personnages secondaires bien campés finissent de parfaire ces 512 pages sans aucune longueur et parsemées d'oiseaux..... Dès la scène inaugurale, j'ai su que j'étais cueillie.Une réussite qui file sur l'étagère des indispensables.
Le Seuil 2024.
06:03 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sophie divry
20/09/2019
Trois fois la fin du monde...en poche
"Faut pas mollir. Organiser son temps. Avoir son propre règlement, que celui des Bleus ne soit plus le seul à s'imposer. Curieusement, au lieu de nous contraindre plus, cela nous garantit de la liberté, ou quelque chose d'approchant."
Un seul personnage principal , Joseph Kamal, va connaître Trois fois la fin du monde. La première en étant incarcéré pour la première fois de sa vie en prison où il fera l'expérience d'une communauté imposée et n'aspirera qu'à la solitude. La deuxième, quand à l'issue d'une Catastrophe, indéterminée, il fera partie des survivants et mettra à profit les acquis de la prison. La dernière, quand il se retrouvera seul dans la nature à rechercher la compagnie des animaux pour ressentir à nouveau des émotions et des sentiments.
N'étant guère friande ni de romans carcéraux ni de romans évoquant la fin du monde , je me suis pourtant régalée du début à la fin de ce roman de Sophie Divry, la présentation et la citation mise en exergue me donnant comme boussole" l’histoire revisitée d’un Robinson Crusoé plongé jusqu'à la folie dans son îlot mental". C'est donc avec enthousiasme que j'ai lu ce roman, établissant sans cesse des comparaison avec les textes de Defoe et/ou de Michel Tournier. Quant à la dernière partie, elle a tout de suite fait écho à un texte clairement revendiqué comme source d'inspiration par l'auteure, à savoir Le mur invisible de Marlen Haushofer.
Évoquant le thème de la solitude recherchée ou subie, Trois fois la fin du monde montre qu'une fois de plus Sophie Divry a su se renouveler avec bonheur.
Éditions Noir sur Blanc 2018.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sophie divry
27/08/2018
#TroisFoisLaFinDuMonde #NetGalleyFrance
"Faut pas mollir. Organiser son temps. Avoir son propre règlement, que celui des Bleus ne soit plus le seul à s'imposer. Curieusement, au lieu de nous contraindre plus, cela nous garantit de la liberté, ou quelque chose d'approchant."
Un seul personnage principal , Joseph Kamal, va connaître Trois fois la fin du monde. La première en étant incarcéré pour la première fois de sa vie en prison où il fera l'expérience d'une communauté imposée et n'aspirera qu'à la solitude. La deuxième, quand à l'issue d'une Catastrophe, indéterminée, il fera partie des survivants et mettra à profit les acquis de la prison. La dernière, quand il se retrouvera seul dans la nature à rechercher la compagnie des animaux pour ressentir à nouveau des émotions et des sentiments.
N'étant guère friande ni de romans carcéraux ni de romans évoquant la fin du monde , je me suis pourtant régalée du début à la fin de ce roman de Sophie Divry, la présentation et la citation mise en exergue me donnant comme boussole" l’histoire revisitée d’un Robinson Crusoé plongé jusqu'à la folie dans son îlot mental". C'est donc avec enthousiasme que j'ai lu ce roman, établissant sans cesse des comparaison avec les textes de Defoe et/ou de Michel Tournier. Quant à la dernière partie, elle a tout de suite fait écho à un texte clairement revendiqué comme source d'inspiration par l'auteure, à savoir Le mur invisible de Marlen Haushofer.
Évoquant le thème de la solitude recherchée ou subie, Trois fois la fin du monde montre qu'une fois de plus Sophie Divry a su se renouveler avec bonheur.
Éditions Noir sur Blanc 2018.
Antigone, Kathel ont beaucoup aimé.
Cuné émet quelques réserves.
06:00 Publié dans rentrée 2018, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : sophie divry, robinson crusoe
18/02/2017
Quand le diable sortit de la salle de bain...en poche
"Il y avait bien entendu la question du crédit, ces satanées charges, mais je ne m'enlèverai pas entièrement du crâne que le travail, c'est aussi de la came, du chasse-conscience, c'est l'évacuation de soi par un moyen extérieur."
Sophie, trentenaire au chômage,connaît "la dèche" et en analyse avec précision les conséquences, l'une d’elle étant "de vous claquemurer dans vos soucis".à cet enfermement, à cette raréfaction des relations humaines aussi, s'oppose la grande liberté d'expression de la narratrice qui ne s'interdit rien ni les fantaisies typographiques, ni les remarques de sa mère qui commentent ses actions ( un peu comme une voix off), ni les longues énumérations foutraques (je n'aime pas les hommes qui... ), les listes de synonymes, l'intervention d'un diable lubrique, sans oublier celles un ami tout aussi désargenté qu’elle qui connaitra un entretien surréaliste et hilarant chez Pôle Emploi. Quant au plaidoyer du grille-pain qui ne veut pas être vendu, en vers raciniens, s'il vous plaît, c'est un petit chef d’œuvre d'émotion, si si !
Les ruptures de tons et la fantaisie débridée ne doivent pour autant pas faire oublier les descriptions très justes du monde de la restauration, la réflexion sur la manière dont ceux qui travaillent envisagent les chômeurs et l'impossibilité de partager avec sa famille, pourtant bienveillante, ses soucis.
Sophie Divry réussit un pari a priori fou: évoquer la pauvreté de manière extrêmement précise sans jamais tomber dans le pathos et en faisant tout à la fois sourire et réfléchir son lecteur.Jubilatoire.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sophie divry
31/08/2015
Quand le diable sortit de la salle de bain
"Il y avait bien entendu la question du crédit, ces satanées charges, mais je ne m'enlèverai pas entièrement du crâne que le travail, c'est aussi de la came, du chasse-conscience, c'est l'évacuation de soi par un moyen extérieur."
Sophie, trentenaire au chômage,connaît "la dèche" et en analyse avec précision les conséquences, l'une d’elle étant "de vous claquemurer dans vos soucis".à cet enfermement, à cette raréfaction des relations humaines aussi, s'oppose la grande liberté d'expression de la narratrice qui ne s'interdit rien ni les fantaisies typographiques, ni les remarques de sa mère qui commentent ses actions ( un peu comme une voix off), ni les longues énumérations foutraques (je n'aime pas les hommes qui... ), les listes de synonymes, l'intervention d'un diable lubrique, sans oublier celles un ami tout aussi désargenté qu’elle qui connaitra un entretien surréaliste et hilarant chez Pôle Emploi. Quant au plaidoyer du grille-pain qui ne veut pas être vendu, en vers raciniens, s'il vous plaît, c'est un petit chef d’œuvre d'émotion, si si !
Les ruptures de tons et la fantaisie débridée ne doivent pour autant pas faire oublier les descriptions très justes du monde de la restauration, la réflexion sur la manière dont ceux qui travaillent envisagent les chômeurs et l'impossibilité de partager avec sa famille, pourtant bienveillante, ses soucis.
Sophie Divry réussit un pari a priori fou: évoquer la pauvreté de manière extrêmement précise sans jamais tomber dans le pathos et en faisant tout à la fois sourire et réfléchir son lecteur.Jubilatoire.
Quand le diable sortit de la salle de bain, Sophie Divry, Notabilia 2015, 306 pages bourrées d'inventivité et d'énergie.
Cuné a aussi beaucoup aimé.
Yv, aussi !
06:00 Publié dans Objet Littéraire Non Identifié, rentrée 2015, romans français | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : sophie divry
05/04/2013
La cote 400 ...en poche
"La pire, c'est l'angoisse de la fantaisie."
Une bibliothécaire , comme une petite souris, recluse- ou presque -dans un sous-sol où seuls des étudiants viennent la déranger ,découvre un jour un malheureux lecteur qui s'est endormi dans son domaine.
Elle va alors l'abreuver d'un soliloque fleuve, ressassant ses idées fixes et son parcours de célibataire ayant fait un trait sur l'amour mais qui ne peut s'empêcher de rêver sur la nuque du beau Martin, un étudiant bien plus jeune qu'elle...
Pas de paragraphes, pas d'échappées possibles, le lecteur est lui aussi captif de cette situation de communication perturbée où s'exprime un seul personnage, engoncé dans ses névroses et ses angoisses qui s'échauffe petit à petit avant de retomber comme un soufflé dans sa petite vie , son "combat homérique" pour rêver encore un peu à la venue de Martin.
Tour à tour agaçante, amusante, furtivement sympathique, cette bibliothécaire rigide, à la limite du mépris parfois , a finalement emporté mon adhésion et c'est le sourire aux lèvres que j'ai terminé cette lecture à épisodes (nécessité pour moi de "souffler" face à ce bloc de 65 pages denses) , pleines d'informations et qui surtout réussit la performance de faire vivre un personnage par la seule force de ses mots. Un texte qui mériterait d'être mis en scène !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : sophie divry
30/12/2010
La cote 400
"La pire, c'est l'angoisse de la fantaisie."
Une bibliothécaire , comme une petite souris, recluse- ou presque -dans un sous-sol où seuls des étudiants viennent la déranger ,découvre un jour un malheureux lecteur qui s'est endormi dans son domaine.
Elle va alors l'abreuver d'un soliloque fleuve, ressassant ses idées fixes et son parcours de célibataire ayant fait un trait sur l'amour mais qui ne peut s'empêcher de rêver sur la nuque du beau Martin, un étudiant bien plus jeune qu'elle...
Pas de paragraphes, pas d'échappées possibles, le lecteur est lui aussi captif de cette situation de communication perturbée où s'exprime un seul personnage, engoncé dans ses névroses et ses angoisses qui s'échauffe petit à petit avant de retomber comme un soufflé dans sa petite vie , son "combat homérique" pour rêver encore un peu à la venue de Martin.
Tour à tour agaçante, amusante, furtivement sympathique, cette bibliothécaire rigide, à la limite du mépris parfois , a finalement emporté mon adhésion et c'est le sourire aux lèvres que j'ai terminé cette lecture à épisodes (nécessité pour moi de "souffler" face à ce bloc de 65 pages denses) , pleines d'informations et qui surtout réussit la performance de faire vivre un personnage par la seule force de ses mots. Un texte qui mériterait d'être mis en scène !
Merci Cuné !
Ps :Je m'en vais de ce pas, le prêter à mes amis bibliothécaires !
La cote 400, Sophie Divry (qui se présente avec beaucoup d'humour), les Allusifs 2010, 64 pages pleines d'un humour grinçant.
Plein d'avis chez B.O.B !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : sophie divry, bibliothèque, livres