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11/10/2012

Si je suis de ce monde

"Tenir des livre dans ses
  bras voyagés là posés plan-
  tés poussant du sol piles
  renversées égratignées pa-
  quets de phrases portées
  debout."

 Dans Si je suis de ce monde, Albane Gellé invente une forme compacte, une seule phrase, commençant immuablement par l anaphore "Tenir" et se terminant par "debout", comme des butées pour mieux cadrer le texte et le maintenir au centre de la page. Seul varie le contenu, sans ponctuation, au lecteur de la rétablir, parfois hachée, parfois coulant d'un seul souffle.
Dans ces petits pavés , l'auteure joue avec le lecteur qui guette les variations autour de "tenir" et le surprend souvent, l'emmenant dans des chemins de traverse qui vivifient une langue en apparence simple. Au fil des textes, des animaux, des éléments naturels sont convoqués pour dire la volonté de résister malgré les obstacle , quelle que soit leur nature: "(vitesse ogresse des journées)" ou "cerisier en équilibre sur roulis d'un jardin calme", "comment garder de l'air assez dedans parmi rouleaux de mer draps dépliés et noeuds".albane gellé
Des vignettes, des cailloux traçant un chemin où chacun piochera à sa guise pour trouver de quoi Tenir debout, une poésie fraîche et revigorante. Un grand coup de coeur , pour le texte et pour une édition  magnifique, tant par la typographie que par la qualité des papiers employés !

Un grand merci aux Editions Cheyne et à Libfly !

Lu dans le cadre de La voie des Indés (lisez hors pistes !)albane gellé







 

06:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : albane gellé