10/05/2019
Le dernier amour de Baba Dounia
"Parce que s'il y a bien une chose que nous n'avons pas à craindre , ici, ce sont les épidémies qui touchent le reste du monde."
Elle ne rajeunit pas Baba Dounia. C'est vrai, comme elle le dit volontiers: "Je n'ai plus quatre-vingt deux ans.". Pourtant elle a été la première à revenir s’installer, seule, dans cette zone proche d'une centrale nucléaire qui a explosé,zone où des scientifiques viennent juste effectuer des prélèvements.
Là, elle entretient des rapports épisodiques avec les quelques habitants qui l'ont suivie, l'instaurant presque malgré elle, personne référente de cette communauté qui n'en est pas vraiment une.
Par son optimisme, elle force l'admiration Baba Dounia et devient même , sans presque s'en rendre compte une personnalité connue au-delà des frontières.
Le contraste est saisissant entre ce qu'on attendrait d'une telle situation, dramatique au possible, et la manière, pleine de tendresse et d’humour dont la traite l'auteure, sans aucun pathos.
On aimerait bien ressembler à Baba Dounia quand on aura atteint son âge, sans forcément habiter au même endroit !
Actes Sud 2019, traduit de l'allemand par Isabelle Liber.
De la même auteure : clic. (vient de sortir en poche, chez Babel)
Cuné a adoré.
Merci Clara !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alina bronsky
19/04/2012
Cuisine tatare et descendance
"Les gens aimaient qu'on leur retourne les tripes. Je n'avais jamais compris pourquoi."
Quand sa fille , dans un rare sursaut de révolte lui balance à la figure qu'elle est méchante et tyrannique, Rosalinda n'en revient pas ! Elle , méchante? ! Elle qui ne veut que le bien de sa famille et s'y emploie de toute sa volonté et de toute son énergie ! Même Dieu, selon elle, lui obéit, c'est dire !
Ce que cette Tatare haute en couleurs oublie juste d'admettre c'est qu'elle veut le bien des siens selon ce qu'elle a décidé .
Cette volonté de toute puissance ,boostée par un narcissisme exacerbé, trouvera cependant ses limites quand sa petite fille, Aminat ,ouvrira les yeux sur le comportement de sa si singulière grand-mère...
Portraits de plusieurs générations de femmes dans une U.RSS en pleine crise, ce roman vaut par l'énergie qui s'en dégage et la vision faussée que nous offre jusqu'au bout Rosalinda. On pourrait la détester mais son aplomb et sa pugnacité la rendent non pas sympathique mais terriblement captivante ! Une réussite !
Merci Cuné !
Cuisine tatare et descendance, Alina Bronsky, traduit de l'allemand par Isabelle Liber, Actes Sud 2012, 330 pages qu'on ne lâche pas !
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : alina bronsky