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13/08/2010

Les croissants du dimanche...

...viennent de sortir en poche. Un régal à ne pas manquer !41SD6ZXJyTL._SL500_AA300_.jpg

 

Les croissants du dimanche qui donnent son titre au recueil d'Annie Saumont, il faut bien les chercher pour les trouver. Ils ne sont qu'un détail d'une nouvelle, un rituel auquel se raccroche de toutes ses forces une femme pour redonner un peu de stabilité au chaos qui a bouleversé sa vie. Un îlot de stabilité dans un monde qui s'écroule.
C'est ainsi que procède l'auteure, au plus près de l'émotion, par détails, par ellipses et l'on se retrouve cueilli par une phrase comme celle-ci , prononcée par un enfant: "Après, des fois, elle regrette. Alors j'ai un câlin."

 

05/08/2009

Un soir, à la maison

"Je t'entends déjà te plaindre  que j'ai mis chez toi un foutu bordel."

Mais à quoi pensent les profs quand ils demandent de raconter Un soir à la maison ? Se rendent-ils compte du fossé qui existe entre les images d'Epinal toutes roses et jolies, tranquilles,banales pour tout dire, et la réalité, beacoup plus crue que vivent -parfois- leurs élèves ? Ces derniers, pas dupes, vont s'employer à travestir leur quotidien pour mieux répondre aux attentes implicites du correcteur et ne pas dévoiler ce qu'ils sentent- confusément ou pas- ne pas être la norme...51hr8QWe2QL._SL500_AA240_.jpg
Ce décalage c'est justement l'interstice dans lequel se coule Annie Saumont pour mieux souligner les dysfonctionnements qui existent dans la vie de ces personnages qui pourraient être nos voisins ou nous mêmes. Ainsi cette femme qui s'obstine à mettre six bols à table le matin , ou celle qui cale le biberon de son "bébé de rêve," sitôt conçu déjà plus désiré, "entre un exemplaire de La divine comédie et un manuel des bonnes manières, une cordelette fixant le tout", petites vies assassinées en douce, en passant...
ça grince, ça tire, ça fait mal ces récits ou ces dialogues qui semblent pris sur le vif ,comme ce goujat au restaurant qui fait les questions et les réponses et s'étonne que son invitée ne mange pas, (vu ce qu'il lui balance pas étonnant qu'elle ait du mal à avaler!). Alors oui, c'est noir, c'est sans espoir, ça tord le coeur, parfois c'est un peu raté aussi car trop prévisible mais il n'en reste pas moins que la langue, tordue, triturée, maltraitée par Annie Saumont ça décape !

Un soir, à la maison, Annie saumont, Pocket juillet 2009, 154 pages qui mettent le bordel ! 5 euros.