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02/11/2009

Kadogos

"Ces gens n'utilisaient pas la violence.
Ils étaient la violence."

Profession de Marnie ?Envoyer ceux qu'elles appellent des bienheureux, à savoir des gens en fin de vie, ad patres. Cette euthanasie d'un genre particulier n'est cependant pas toujours dénuée d'intérêts de la part des commanditaires... Marnie étant une pro, tout se déroule à merveille .Jusqu'au jour où le corps d'un euthanasié disparaît, tandis que la cliente de Marnie est retrouvée sauvagement assassinée et éviscérée...
Entre alors en scène le capitaine de Police  Eustache qui a fort à faire entre son boulot et le gamin , ex-"enfant du placard" ,à qui il tient lieu de famille d'accueil à lui tout seul.51RwxQ5i4XL._SL500_AA240_.jpg
Les crimes se multiplient, de plus en plus atroces, tandis qu'une bande de gamins, rescapés des guerres africaines, tente de survivre sur le territoire français.
Trois trajectoires donc, qui évidemment vont se rencontrer, des enfances fracassées de différentes manières et une même volonté de s'en sortir, quel que soit le prix à payer. Trois lectures possibles également , comme le précise l'auteur au début du roman (je me suis contentée de la plus "clasique" mais si vous voulez le mode d'emploi des 2 autres c'est ici).
C'est donc une mécanique de précision que nous offre ce superbe roman, empli d'humanité, au style efficace et percutant. A la fin, on se sent juste orphelin et on attend avec impatience de savoir ce que deviendront Eustache et son fils adoptif, Tony.

Kadogos, Christian Roux, Rivages noirs poche.317 pages .

 

NB: Eustache et Tony apparaissaient déjà dans un roman qui est donné comme indisponible : Placards et dont on peut juste espérer qu'il sortira en poche .Renseignements pris auprès de l'auteur,que je remercie au passage, cela ne semble pas être envisagé par l'éditeur...:(

28/11/2008

"Moi, c'est mon âme qui ne bat plus."

Celui qui parle ainsi c'est Slimane. Slimane qui admire et chérit son grand frère Maxence . Avec lui le  quotidien  est un peu plus doux car  "il fait danser la vie. Il  l'oblige à voler toujours plus haut, même  quand elle n'en peut plus et qu'elle veut se  fracasser sur le  bitume." Maxence qui lui explique  que  les  adultes  "font des erreurs, et après , ils ont plus la  force  de  tout recommencer." Comme leur mère qui  les aime mais  pas  au point de les emmener loin du Démon, leur père qui explose en crises de rage incontrôlable, les roue de coups  et fait régner la terreur. Maxence qui va préférer un jour partir au Pays sans adultes ...41tiQLxqwgL._SL500_AA240_.jpg
En lisant le deuxième roman de Ondine Khayat j'ai plus d'une fois songé à Momo le  héros de La vie devant soi d'Emile  Ajar alias  Romain Gary. Même émotion , même invention langagière  mais ici la voix enfantine  triture les mots pour mieux faire ployer le réel, pour s'en échapper ne serait-ce qu'un instant.
Partant d'une situation émotionnellement  très forte, (j'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises),l'auteure  tempère la violence par l'évocation du monde très imagé de Slimane. On frôle parfois le pathos et peut être aurait-il fallu un tout petit peu raccourcir certains passages afin  de donner davantage de densité au récit mais il n'en reste pas moins que j'ai  dévoré d'une traite ce roman très émouvant.  Une vraie voix, intense et belle.

Merci à  Suzanne de Chez  les  filles et aux Editions Anne Carrière pour ce "pur moment d'émotion."

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