Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/06/2013

Petit éloge des vacances /Dimanche chez les Minton

"L'écrivain est un dompteur de silence; le vacancier prend le risque du vide."

*Avec cet opuscule de 116 pages , parfois teinté de nostalgie,  je découvre le style poétique, élégant et précis de Frédéric Martinez. Un thème accrocheur et des pages souvent cornées, voilà qui atteste d'un bon moment passé en compagnie de cet écrivain.frédéric martinez,sylvia plath
Si je n'ai pas toujours été convaincue par les portraits que lui inspirent des passantes estivales, j'ai été tout à fait séduite par des passages évoquant à la fois l'écriture et les vacances. Un extrait juste pour vous mettre l'eau à la bouche :

" J'aimerais pouvoir chaque jour me réjouir que le soleil se lève, scruter la nuit cousue d'étoiles et, pétri de gratitude, prendre place parmi les vivants; passer ma vie comme en vacances. Il m'arrive d'y parvenir. Je m'entiche alors du moindre détail. Je suis des yeux la course d'un nuage; regarde pendant de longues minutes les branches d'un arbre qu'éploie le vent, les motifs que trace au sol l'ombre de la feuillée. Je fais des festins de lumière. Quand adviennent ces jours fastes, je demeure sans impatience. Des heures durant, je frotte au silence un adjectif, le remonte doucement des limbes jusqu'à ce qu'il affleure la trame du papier où se fige l'encre de mes phrases."

* Dans la même collection Folio à deux euros, Dimanche chez les Minton .Cinq nouvelles pour retrouver l'univers de Sylvia Plath, tout en subtilité , disséquant tantôt avec une frédéric martinez,sylvia plathférocité réjouissante tantôt avec ce sourd désespoir inéluctable les relations de couple , les conventions sociales. Et toujours ce sentiment de malaise des personnages féminins d'inadéquation au monde, et ce parfois, dès l'enfance : "Je restai allongée, seule dans mon lit, avec le sentiment que l'ombre noire rampait sous le monde comme une marée. Rien ne tenait, rien n'y échappait."