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04/01/2021

Dictionnaire amoureux de l'inutile

La subjectivité de cet ouvrage est doublement garantie. D'abord par le qualificatif d"amoureux" et par son objet même : l'inutile, concept malléable à l'envi.
Mais qu'un tel dictionnaire pratique la mise en abyme en se consacrant à lui-même une entrée, révélant, entre autres, le mode de fabrication de l'ouvrage, ne peut être que loué !françois morel,valentin morel
Chacun, au fil des jours y piochera son bonheur,  s'amusant peut être aussi à deviner qui du père ou du fils est l'auteur de l'article, découvrant plein d'informations inutiles mais ô combien précieuses pour les amateurs de miscellanées, ou les amateurs de curiosités.
On y croisera la carte d'identité d'Yves Montand qui apparaît (avec son vrai patronyme) dans un film, Jean Carmet, au gré des souvenirs du Grand Blond, mais aussi des objets, des signes de ponctuation (tout un article sur les parenthèses rédigé par Jaenada), les blagues Carambar...
Tout un joyeux fatras ,  au fil de 270 entrées ! Un plaisir à (s') offrir de toute urgence !

Plon 2020

23/04/2013

L'air de rien

"Pouvoir rire de tout, ce n'est pas rien."

Ne vous fiez pas à son air avenant, patelin, sympathique: François Morel n'a rien d'un chroniqueur qui viendrait vider dans nos oreilles un flot ininterrompu de propos insipides qui s'écoulerait aussitôt avec l'eau du lavabo car, vu l'heure à laquelle il officiait alors sur France Inter, nombreux étaient les auditeurs qui étaient encore dans leur salle de bains.françois morel
Perso, j'étais plutôt sur le parking du boulot et je devais avoir l'air bizarre, assise toute seule dans ma voiture à sourire, voire à me gondoler franchement, mais bon.
Qui d'autre que lui aurait pu suggérer, à défaut d' Albert Camus, de faire entrer au Panthéon Jean-Claude Camus, le manager de Johnny Hallyday ? "On me fera remarquer que Jean-Claude Camus n'est pas mort. Je répondrai qu'en ces temps difficiles où chaque français  doit faire corps avec sa patrie, il n'est pas l'heure de s'encombrer de considérations négligeables."
Qu'il revisite à sa façon la Nativité, évoque les passages éclairs de certains chroniqueurs humoristes à France Inter,s'empare des lettres de la mère de Nicolas Sarkozy à son fils, fustige, mine de rien, certains politiques, la critique est toujours parfaitement ajustée et le style élégant. Morel ne verse jamais dans la méchanceté gratuite car comme il le rappelle lui-même en citant Jules Renard : " La gentillesse, c'est le courage qui sourit." Des choniques iconoclastes et éclectiques pour se faire du bien !

Un petit plaisir à s'offrir en poche. Pocket 2013.

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : françois morel

31/05/2012

Les compliments...(enfin) en poche

"C'est exactement ça Fabrice Luchini, un acteur qui est obligé de séduire pour transporter la parole des penseurs, des écrivains, des poètes."

Parus initialement en 2003 (!), ces portraits brossés par François Morel nous font faire un fameux bon dans le temps: celui où le comédien, metteur en scène, acteur, officiait sur France Inter; celui où  Raymond Devos, Daniel Gélin  étaient encore vivants, et où Renaud venait de sortir un album (de reprises, mais quand même). Que tous ceux à qui ces noms ne disent strictement rien ne partent pas pour autant ! françois morel
En effet, François Morel, quelque soit la personnalité invitée, utilise la figure imposée du portrait à sa guise et nous entraîne dans un univers de folie douce , qui n'a souvent rien à voir avec le point de départ ! On aurait aimé voir la tête de tous ceux qui ont été utilisés comme prétexte à une balade absurde où sont parfois convoqués les membres de la famille de François Morel : "Ma soeur, les yeux rougis par la révolte et la passion de ses convictions avancées était une sorte de Louise Michel yé-yé dont les gestes si amples et si désordonnés risquaient à chaque instant de provoquer une catastrophe irréversible : renverser son bol de camomille sur le dernier numéro de Salut les copains avec Monty en couverture..."
Morel ne passe jamais les plats, donne quelques coups de griffe parfois, mais se livre aussi à de magnifiques exercices d'admiration, pleins de tendresse et d'émotion (Anna Karina, Raymond Devos), n'hésitant pas non plus à rendre hommage au grand comédien que fut Jean Piat en alexandrins, ma foi fort bien troussés !
Quelques traces de nostalgie parfois percent sous l'humour mais juste comme une caresse...