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23/08/2014

On ne voyait que le bonheur

"On pense à notre place.On ne doit pas se plaindre.ça ne fait pas de jolies vies, tout ça."

Scandée par les chiffres,les évaluations, telle est la vie d’Antoine, expert auprès des assurances."Plusieurs fois grisé à l'idée de changer la vie des autres.", il se rend néanmoins compte, un soir, que sa lâcheté atavique l'empêche de briser les règles intransigeantes de son emploi qui font fi des sentiments, des émotions . Son bilan familial n'est pas plus brillant d'ailleurs.grégoire delacourt
Une prise de conscience douloureuse et tragique qui l'entraînera du Nord de la France à la côte ouest du Mexique avec l'espoir de peut être se reconstruire sur d'autres valeurs.
Itinéraire d'un homme blessé dès l'enfance, On ne voyait que le bonheur est un roman tendre et cruel qui prend son temps pour mettre en place ses personnages, pour lesquels on ressent beaucoup d’empathie de la part de l'auteur. Livre qui fait du bien, on lui pardonnera quelques facilités narratives pour ne retenir qu'une douceur, une bienveillance fort bienvenues et de très jolis portraits .

On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt, JC Lattès 2014, 362 pages qui se tournent toutes seules.

Des avis encore plus enthousiastes: Laure et Leiloona

06/01/2014

La première chose qu'on regarde

Scarlett Johansson frappe un soir à la porte d'un jeune garagiste  français qui ressemble à Ryan Goslin "en mieux". ça tombe super bien car depuis l'enfance le dit garagiste est obsédé par les femmes à forte poitrine.grégoire delacourt,schtroumpf grognon le retour
"On s'attend à la lumière et à la grâce."
et on n'obtient qu'un salmigondis indigeste d'enfances cabossées, de réflexions définitives et grotesques, de personnages vulgaires, de parenthèses informatives (à vocation humoristique ?) où surnagent péniblement  de nombreuses citations de Jean Follain. Sans compter que l'auteur semble avoir coincé le bouton italiques -agaçant au possible-, oublié au passage que les coiffeurs utilisent des ciseaux et que les nains sont obligatoirement petits.
"C'est joli, dit Jeanine Foucamprez. Non, c'est nouille."

Emprunté à la médiathèque.

31/05/2013

La liste de mes envies...en poche

"Mais je ne suis pas riche. Je possède juste un chèque de dix-huit millions cinq cent quarante sept mille trois cent un euros et vingt-huit centimes, plié en huit, caché au fond d'une chaussure. Je possède juste la tentation."

 Lorsque Jocelyne Guerbette, mercière à Arras et rédactrice du blog dixdoigtsdor, réalise le rêve de beaucoup de gens, à savoir gagner au loto, elle ne se précipite pas . Ni pour encaisser son chèque, ni pour avertir son mari ou ses amies. Non, elle prend bien le temps de réfléchir car, malgré les orages conjugaux, les peines, les douleurs, elle se demande si elle a vraiment envie de quelque chose de différent. Mais les événements vont s'emballer plus vite que prévu et Jocelyne devra quand même affronter bien des changements dans sa vie...grégoire delacourt
Le gain d'une grosse somme d'argent au loto aurait pu  donner lieu à des situations caricaturales . Mais Grégoire Delatour l'envisage d'une manière originale, pleine de tendresse pour son personnage féminin . Il brosse ici un très joli portrait de femme , une femme qui s'émancipe doucement,  qui rit avec ses fofolles de copines, qui ne perd pas la tête devant tant d'argent, qui ne se laisse pas éblouir (il faut voir la modestie de La liste de [ses] envies: rien d'ostentatoire, rien qu'elle ne puiise vraiment s'offrir sans même avoir gagné au loto ), qui va renouer avec sa fille mais qui n'oublie pas pour autant ce qui l'a façonnée. Un roman plein d'humanité, construit de manière habile (je me suis faite avoir comme une bleue !) et dont le style, alerte et émaillé de formules, confirme ici tout le bien que j'écrivais déjà de cet auteur ici. à vous de noter ce roman sur la liste de vos envies !

08/09/2012

L'écrivain de la famille...en poche

"Quand on est très petit , la longueur des bras permet juste d'atteindre le coeur de ceux qui nous embrassent.Quand on est grand, de les maintenir à distance."

 

Parce qu'il a écrit des vers de mirliton à sept ans, Edouard est aussitôt assigné au rôle d'Ecrivain de la famille. Les mots vont alors revêtir une importance toute particulière pour ce fils aîné d'une famille de commerçants aisés du Nord où les failles commencent à se creuser.
Mais s'il est assez facile d'adopter la séduisante posture de l'Ecrivain, les mots vont se montrer plus rebelles que prévus et se laisser plus aisément dompter sous forme de slogans publicitaires que sous forme romanesque.grégoire delacourt
Des années 70 , placées sous le signe de Sautet, aux années quatre-vingt dix ,plus sombres, nous suivrons, de décennie en décennie, le parcours de cet Edouard si doué pour décrire les femmes et si maladroit pour les aimer. Itinéraire d'un ex- enfant gâté, itinéraire d'une famille tout à la fois ordinaire et si singulière, à la fois drôle et émouvant, ce roman ,qu'on devine inspiré par le parcours de l'auteur, même si on y sent parfois la patte du publicitaire qui plie les mots à sa guise, réussit à transmettre une vraie émotion, subtile et chaleureuse. Un très joli voyage dans le temps et les sentiments d'une famille. Un livre qu'on ne lâche pas.

Par l'auteur de La liste de mes envies (clic)